Rudy Pignot-Malapert : l’adaptabilité au service du crowdfunding dans l’ESS
Rudy Pignot-Malapert est un communiquant avec une solide expérience de l’Economie Sociale et Solidaire. Au fil des années, il a développé des méthodes adaptées qui lui permettent d’accompagner les associations et entreprises sociales dans leur développement, notamment à travers leurs campagnes de financement participatif.
Il part également à la rencontre des acteurs de l’ESS pour mieux connaitre et valoriser cet écosystème. Car Rudy est également le créateur de Une minute 40 d’ESS, un podcast dans lequel il donne à entendre des porteurs de projets inspirants.
Retour sur le parcours d’un communicant agile.
Qui est Rudy Pignot-Malapert ?
Je suis consultant en communication et crowdfunding dans l’économie sociale et solidaire. J’ai débuté ma carrière en tant que responsable communication de différentes structures dont la mission est de représenter des acteurs de de l’ESS auprès des décideurs. Au Mouvement des entrepreneurs sociaux (Mouves), au Labo de l’ESS ou encore au sein du Think Tank de la Mutuelle Chorum. J’ai dû apprendre à communiquer avec peu de moyens ; à trouver des outils efficaces et peu chers. Je sais maintenant, qu’avec peu, on peut faire beaucoup et que la communication peut nourrir l’innovation des organisations.
Pourquoi la communication est cruciale pour les acteurs de l’ESS ?
La communication est cruciale pour toute structure et particulièrement celles relevant de l’ESS. Elles répondent à des besoins sociaux ou environnementaux parfois non-solvables. Il faut convaincre un large panel de cibles (financeurs, parties prenantes, clients, …) que cette activité mérite d’être pérennisée. Longtemps, l’ESS n’a pas osé communiquer et les décideurs ou journalistes ne prenaient pas le sujet au sérieux. Ce n’était pas assez « spectaculaire » pour passer au JT. Mais aujourd’hui, une personne à la rue qui retrouve sa dignité, une collectivités zéro déchet ou la possibilité de faire un micro-don en caisse, c’est devenu une voie d’avenir dans un monde en transition. C’est un potentiel sur lequel les entreprises sociales et associations doivent savoir miser. Leur modèle économique est sensible et le contrôle de leur notoriété, primordial. Pour adresser efficacement des cibles avec peu de moyens, il vaut mieux optimiser sa communication pour mieux canaliser les énergies. Pour répondre à ces enjeux, j’accompagne les structures de l’ESS au travers de formations (communiquer sans budget notamment) et d’ateliers inspirés du Design thinking. Ils permettent aux membres d’une structure de partager une vision commune de ses enjeux de communication et de gagner en efficacité. La finance participative fait également parti des dispositifs de communication que je mets en place pour des projets solidaire.
Aujourd’hui, beaucoup de porteurs de projets aimeraient se lancer dans le crowdfunding mais tous ne sont pas préparés : quels conseils leur donnerais-tu pour se lancer ?
Le crowdfunding peut être un formidable outil pour les porteurs de projets solidaires et les collectivités. Il permet de communiquer, tester son projet ou bien sur de récolter des fonds. Mais attention, une campagne réussie demande de la préparation en amont. Tout d’abord bien circonscrire son besoin pour choisir sa plateforme. En fonction du type de financement – don, prêt ou investissement – les modalités ne sont pas les mêmes. Les campagnes de don que l’on réalise sur les plateformes comme Ulule ou KissKissBankBank portent sur des plus petits montants et sur une plus courte période qu’une levée de fonds sur Lita ou Lumo. Dans tous les cas, la communication jouera un rôle déterminante et il vaut mieux anticiper les différentes phases de la campagne (une sorte de U avec un début en fanfare, une période de creux et un sprint final), dérouler un storytelling, créer des supports de communication et pourquoi pas, approcher des communautés complémentaires ou sponsors. Pour accélérer ce processus, j’aide les porteurs de projets à cadrer leurs campagnes via des ateliers de formation/action où je les aide à mettre en place une méthode. C’est intense et on en sort avec toutes les clefs pour lancer une campagne sur de bons rails (mindmapping, axes de communication, fichiers, etc.). Ainsi, crowdfunding et communication sont intimement liés. La spécificité des projets solidaires demande une approche sensible pour que les campagnes de dons puissent être bien menées et perçues positivement.
Tu as récemment lancé un nouveau podcast : 1 minute 40 pour l’ESS. Qu’apprend-t-on des acteurs de l’économie sociale et solidaire en moins de deux minutes ?
Oui, c’est une démarche assez instinctive. Les acteurs que je rencontre au quotidien m’inspirent. C’est très instinctif et brut, dès que je rencontre une personnalité qui me semble pouvoir dire beaucoup en peu de mots dans le micro de mon iPhone.C’est dans l’ADN d’un communicant de transmettre. J’aime à penser que chacun de ces podcasts est comme une photographie où l’on peut percevoir beaucoup en un regard. C’est pareil pour 1 minute 40 d’ESS où l’on peut trouver de quoi s’inspirer, s’engager, partager. Qui sait, peut-être qu’un de tes lecteurs figurera dans ce podcast bientôt ?
Où peut-on te trouver ?
A la Ruche, jamais loin du Rootop, ou au Bar Commun, ou je suis bénévole
Je suis également très actif sur les réseaux sociaux, notamment sur LinkedIn ou Twitter ! 🙂
?Et si tu veux parler entrepreunariat, je te propose qu’on s’appelle ?
Laisser un commentaire
Rejoindre la discussion?N’hésitez pas à contribuer !