Marie Vabre est une journaliste spécialisée en Développement durable, RSE et ESS. Revendiquant sa liberté d’entrepreneur, elle choisit ses sujets à l’aune de ses aspirations.
Animée par les valeurs de l’Economie Sociale et Solidaire, Marie a quitté sa Coopérative (CAE) et lui préfère un statut de micro-entreprise, plus adaptée à son activité. Retour sur le parcours de cette freelance de sens !
1- Qui est Marie Vabre ?
Une journaliste (rédactrice / réalisatrice) et communicante spécialisée en DD – RSE – ESS, et surtout une maman écocitoyenne, soucieuse de la planète, que ce soit sur le plan de la solidarité et du lien social, sur le plan écologique / de la santé environnementale, ou sur la plan économique pour imaginer des modèles plus vertueux, plus équitables. De toutes façons, tout est lié ! Je suis également intervenante à Dauphine et à L’ISARA Lyon, et j’anime des tables rondes. En bref, une “freelance de sens” qui revendique sa liberté 😉 J’ai opéré une réorientation après une dizaine d’années en tant que réalisatrice de reportages pour la télé, grâce à une formation continue : le Master 2 Développement Durable & Organisations, à Dauphine, deux ans passionnants!
2 – Journaliste spécialisée dans le développement durable, tes clients sont notamment des structures de l’ESS. Comment choisis-tu les sujets de tes reportages ?
Reportage sur une initiation à l’apiculture avec CityBzz à la Recyclerie, Paris 18ème (pour ID)/Crédit photo : Marie Vabre
Je travaille pour des médias spécialisés comme L’infodurable (ID), Say Yess, Consoglobe, Médiatico, Oui! Le magazine de la Ruche qui dit oui… Je propose des sujets sur des acteurs du développement durable que j’ai plaisir à mettre en avant, des plus petits souvent dans l’ESS, aux plus grands comme des entreprises classiques. Quand on traite de RSE, rien n’est parfait, mais il s’agit de souligner les avancées, les efforts, tout en évitant le greenwashing et le socialwashing. Je collabore aussi avec des structures comme l’Avise, agence d’ingénierie et d’accompagnement de projets ESS et le Labo de l’ESS, dont je suis membre. C’est un think tank qui défend l’économie sociale et solidaire. Son mode de fonctionnement : être en lien avec les initiatives des territoires qui fonctionnent et les valoriser ; coordonner des groupes de travail collaboratif avec d’autres acteurs (une forme de R&D) ; faire du plaidoyer auprès des pouvoirs publics et des propositions concrètes pour changer d’échelle (par exemple, la loi ESS ou le label PTCE).
3 – Aujourd’hui, la presse en ligne remplace une grande partie des journaux papiers (surtout dans l’ESS). Finalement, journalisme et blogging, ce sont deux métiers différents ?
Reportage sur des visites green et solidaires à Paris, avec PariSolidari-Thé (pour ID)/ Crédit photo : Marie Vabre
Sur ces sujets, il existe de nombreux titres de presse avec un ton et un traitement différent : Socialter, Kaizen, We Demain, UP le mag… Certains disparaissent malheureusement, comme TerraEco qui n’a pas survécu. Et il y a une offre digitale de plus en plus importante maintenant. ID sortira en version papier dans quelques mois, donc ils ont commencé par Internet. Sincèrement, je trouve qu’il y a des blogs très qualitatifs (cf mon article “
Je blogue donc je suis (green)“), mais cela reste différent du travail journalistique. On est le plus souvent dans des récits de vécus au quotidien (comment faire sa transition), avec beaucoup de partages de trucs et astuces, de marques / produits, d’expériences, de do it yourself (DIY).
Le journaliste va avoir une vision plus transversale des enjeux sociaux, des acteurs en place, du marché, du contexte législatif, ce qui va permettre un décryptage, une analyse, une critique. Il se doit de recouper ses sources, de faire un travail de recherche, de veille permanent. Ces pratiques ne sont pas incompatibles bien sûr.
4 – D’une coopérative de l’ESS, tu as fais le choix de la micro-entreprise, pourquoi ?
Séminaire R&D au sein des PTCE organisé par Le Labo de l’ESS (novembre 2017) avec Christophe Itier, Haut-Commissaire à l’ESS et à l’Innovation sociale auprès du ministre Nicolas Hulot (en bas à gauche) et Hugues Sibille, Président du Labo de l’ESS, Président de la Fondation du Crédit Coopératif (en bas à droite) / Crédit photo : Marie Vabre
J’ai tenté l’aventure en CAE, coopérative d’activités et d’emploi pendant 10 mois. Attention, ce que je vais dire ici n’est pas politiquement correct dans le milieu et pourrait hérisser le poil de nombreux défenseurs de l’ESS, dont je fais pourtant partie. Pour être honnête,
je n’ai pas trouvé en CAE l’esprit collectif et la mutualisation des savoir-faire que j’attendais, donc j’ai été déçue. Cela ne signifie pas que c’est partout pareil. Ensuite,
financièrement, la CAE ne convient pas à tous les types d’activités car les charges sont extrêmement lourdes à assumer (environ 52%, dont 11% à 12% pour les charges coopératives et le reste en charges salariales / patronales). Si on construit un vrai projet d’entreprise avec une offre assortie et des rentrées de trésorerie conséquentes, pourquoi pas. Cela permet de tester son activité, de se lisser un salaire, d’avoir les avantages du CDI et de se décharger de l’administratif.
Si on facture des compétences en tant que freelance, ce n’est pas adapté, mais ça reste mon avis ! Grâce à l’
ACCRE, en tant que micro-entrepreneur, j’ai des charges bien moindres et le côté administratif est assez léger. C’est une solution provisoire et imparfaite qui me convient à cet instant T de mon activité. Une alternative me semble intéressante : SMart qui n’est pas une CAE mais une SCIC (Société coopérative d’intérêt collectif). Contrairement à la CAE, elle permet de cumuler les statuts (intermittent, pigiste, auto-entrepreneur ou autres). On ne transforme pas toute sa trésorerie en CDI, mais la part que l’on souhaite en CDDU (d’usage), ce qui est plus souple.
5 – Où peut-on te trouver ?
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