Jean Gatel, ancien secrétaire d’Etat à l’Economie Sociale sous la présidence Mitterand se consacre aujourd’hui à des activités de formation à la nouvelle génération de jeunes diplômés. Aujourd’hui résident au Maroc, il enseigne l’entrepreneuriat social aux étudiants d’un Master spécialisé ESS. Retour sur le parcours entrepreneurial d’un homme formé par l’administration.
1- Peux-tu te présenter ?
Je m’appelle Jean Gatel. Pour résumer mon parcours, je dirais que je suis un pur produit de l’école républicaine : je suis licencié d’histoire à Lyon en 1968 puis j’obtiens une maîtrise d’histoire contemporaine et devient professeur de sciences économiques et sociales. La vie politique s’ouvre à moi dans les années 1980. Je deviens adjoint aux finances puis député en 1981. En 1983, je suis nommé secrétaire d’Etat à la défense puis en 1984, secrétaire d’Etat à l’Economie Sociale, un poste qui n’avait jamais existé jusqu’à là et dont les missions m’ont passionné. Réélu député durant la législature 1988- 1993, je suis toujours ce secteur comme Président du groupe d’études de l’Assemblée nationale. En 1993, j’intègre la fonction publique territoriale. En 2015 je décide de recréer mon activité de consultant formateur en freelance, après avoir été licencié d’une licence d’économie et un master de droit des contrats.
2 – Pourquoi avoir choisi le Maroc pour entreprendre ?
Je continue de travailler pour le secteur de l’économie sociale et solidaire à en offrant des conférences et des formations en tant que consultant. Je suis aujourd’hui basé au Maghreb (Maroc, Tunisie) sans doute parce qu’il y a et au Maroc et en Tunisie un impératif de développement économique et que l’ESS y est devenue indispensable. J’anime un Master 2 ESS et entrepreneuriat social à Casablanca débouchant sur la création d’une activité économique à impact social. La premiere promotion termine son cursus et nous recevons la deuxième promotion en novembre !
3 – En quoi consiste tes activités de consultant ?
Quand j’ai relancé mon activité de consultant (puisque je l’avais déjà été entre 1986 et 1992 auprès du groupe CIC) je n’avais pas vraiment connaissance de la demande des entreprises de l’économie sociale. Après quelques mois de réseautage, j’ai compris qu’il fallait que je me concentre sur ce que je savais le mieux faire : la formation. Je forme des des sociétaires, des militants, des salariés et aujourd’hui des étudiants qui veulent travailler dans ce secteur en pleine mutation. Dans ce cadre, j’anime des conférences, des débats autour d’une offre de formation qualifiante en particulier dans des masters spécialisés.
4 – Que recherchent les structures qui font appel à toi ?
Le problème majeur de l’ESS est un problème de mutation dans un cadre économique et social mouvant. On ne peut gérer une mutuelle, une coopérative, une association comme il y a 10 ou 20 ans. Le besoin fondamental est donc au niveau de la formation : Comment s’adapter sans perdre ses valeurs et son authenticité? Entreprendre autrement dans la solidarité et le développement durable nécessite l’arrivée aux responsabilités de nouveaux dirigeants, d’où encore la nécessite de se former grâce à un parcours universitaire tournée vers l’ESS. Dans ce cadre, je propose des formations en Master 2 au Maroc et en Tunisie.