Michael Zimmermann : à 19 ans, il devient consultant Open Source pour les structures de l’ESS
Michael Zimmermann est un vrai prodige. A 19 ans, il a su lier ses compétences en informatique avec ses convictions profondes en devenant consultant open source pour des structures de l’ESS. Tout en vivant de son activité, il a fait le choix de poursuivre ses études pour continuer à se former. Aujourd’hui, il nous explique les enjeux éthiques et environnementaux de la transition vers l’open source pour l’écosystème de l’ESS.
1 – Peux-tu te présenter ?
Je m’appelle Michaël Zimmermann, j’ai 19 ans, et je vis à Bordeaux. Je me présente généralement comme quelqu’un de très curieux et touche-à-tout. J’ai toujours été intéressé par les nouvelles technologies. J’ai ainsi très vite appris à en utiliser quelques-unes, notamment en créant un premier site web très jeune (11 ans), puis à 14 ans, un serveur d’un jeu vidéo (basé sur le jeu Minecraft) qui a totalisé près de 300 000 inscrits.
J’ai choisi d’effectuer des études pluridisciplinaires avec la licence AES de l’Université de Bordeaux, qui comprend de l’économie, du droit et de la sociologie
Par ailleurs, j’ai toujours été touché par un certain nombre de causes sociales et environnementales. Je suis donc assez engagé dans le milieu associatif (et donc de près ou de loin engagé en politique), ce qui influe actuellement sur mon travail.
2 – Quel est ton métier ?
Je suis entrepreneur en informatique, spécialisé dans les solutions libres et open source.
J’ai ainsi lancé sur un projet de cloud collaboratif, SimpleCloud (https://simplecloud.one), qui a vocation à protéger la confidentialité des données des utilisateurs, en se basant sur une solution open source. Cette solution a par ailleurs l’avantage de consommer moins d’énergie que les solutions les plus utilisées par le grand public, puisque le stockage est mutualisé au maximum.
L’avantage pour les structures qui font appel à moi, c’est qu’elles n’ont pas à s’occuper de l’infogérance du serveur stockant les données, et que la solution est clé en main, entre un Dropbox et un Google Drive.
J’effectue également du consulting dans le choix d’outils open source pour les structures de l’ESS, car c’est vraiment un aspect peu connu et mal maîtrisé par ces structures aujourd’hui, alors que les potentialités sont gigantesques et les avantages indéniables.
3 – Quels sont les enjeux de la transition vers l’open source pour les structures de l’ESS ?
Aujourd’hui, il y a aujourd’hui beaucoup de très beaux projets dans l’ESS. Avec des missions, des valeurs inspirantes et nobles. Pour fonctionner, la plupart de ces projets utilisent l’informatique (directement dans le cas de plates-formes web, ou indirectement pour faciliter le travail collaboratif interne, etc.).
Le problème, c’est que la plupart des projets en ESS utilisent des outils numériques propriétaires, comme Google, Microsoft & co, qui polluent énormément et ne protègent pas la confidentialité des données. Et ça pose un vrai problème de sens, puisque ces gros acteurs ne sont pas du tout dans une démarche sociale et écologiquement responsable !
J’estime donc que oui, des outils numériques doivent être utilisés dans les structures de l’ESS, notamment pour faciliter le travail d’équipe, et permettre aux structures d’être plus efficaces dans la réalisation de leurs missions. Mais pour être dans une démarche éthique et cohérente, il est nécessaire de privilégier des alternatives libres, open source, au maximum auto-hébergées et en se basant sur du matériel reconditionné lorsque c’est possible.
L’intérêt, c’est de réduire l’impact carbone des structures, et de protéger la confidentialité des données. Et un autre avantage non-négligeable, c’est que les solutions open sources permettent souvent de réaliser des économies importantes.
4 – Sur le plan personnel, tu es cofondateur de Misango, association qui accompagne les citoyens à un mode de vie plus sobre. Misango a-t-elle une vocation à accompagner la transition écologique des entreprises ?
Le but en créant Misango est d’accompagner les personnes qui le souhaitent à réduire leur impact sur la planète, et donc permettre aux générations futures à vivre dans de bonnes conditions.
Pour le moment, nous nous sommes davantage positionnés dans l’accompagnement des particuliers que des entreprises. Déjà parce que la plupart des entreprises sont difficilement touchés par ces thématiques selon moi : oui, dans les entreprises il y a des politiques RSE, mais la plupart du temps cela s’arrête au tri des déchets ou à encourager le personnel à éteindre la lumière en sortant d’une pièce… C’est encore très limité et très fermé ! Ensuite, nous nous sommes dit qu’en sensibilisant et accompagnant des citoyens, cela influerait nécessairement sur leur comportement dans leur travail. En quelques sortes, c’est un moyen détourné d’atteindre les entreprises.
5 – Où peut-on te trouver ?
On peut me retrouver de préférence sur Linkedin ou par email .
J’ai également un site internet vitrine pour présenter ma solution cloud. Sinon je tweet occasionnellement sur l’actualité.
Au plaisir d’échanger !
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