Axelle Roi : fundraiser, elle a construit son projet autour de deux aspirations contradictoires
Axelle est fundraiseur dans l’ESS. Et ce n’est pas une mauvaise situation ! Axelle est rapidement confrontée à des influences bien divergentes : après avoir vécu huit ans à l’étranger, elle prend conscience de la rareté des ressources naturelles. Parallèlement, ses études en école de commerce lui donnent l’envie d’entreprendre et de conquérir le monde. Le métier de fundraiser est alors apparu comme la synthèse de ces deux aspirations contradictoires. C’est de cette synthèse que sont nées les trois valeurs fondatrices du projet d’Axelle.
1 – Qui est Axelle Roi ?
Oula ! C’est un sujet de Bac de philo à part entière ça… ?
Pour aller au plus court : Axelle, 27 ans, rédactrice et fundraiser freelance depuis plus de deux ans. Je suis née à Paris et j’y habite, mais je suis profondément attachée à la ville dans laquelle j’ai fait mes études : Toulouse. Je suis une insatiable curieuse, voyageuse et surtout une grande rêveuse ! Créative et synesthète, je me suis essayée à des tas de disciplines artistiques (le dessin, la musique, le théâtre, etc.). Aujourd’hui j’exprime surtout ma créativité à travers la danse et l’écriture : je fais partie de plusieurs projets chorégraphiques amateurs et j’ai créé récemment mon blog, Les Parenthèses d’Axelle.
La création est quelque chose de fondamental pour moi, c’est pour ça que je suis particulièrement attachée au monde des arts et de la culture. J’ai eu aussi la chance étant plus jeune de passer huit ans de ma vie à l’étranger : trois ans en Argentine, trois ans en Indonésie et deux ans aux Emirats Arabes Unis. J’ai très tôt développé une conscience globale du monde et une compréhension de la diversité des cultures. J’ai surtout appris à communiquer et dialoguer avec d’autres cultures, à parler d’autres langues pour me faire comprendre. Mais j’ai surtout compris, en voyageant, qu’on n’a qu’une planète et qu’elle est précieuse. Tu comprends donc qu’avec ces trois valeurs fondamentales (créativité, communication, engagement) et mon mindset d’école de commerce, je ne pouvais que choisir un secteur d’intérêt général et un métier de contact, d’engagement et d’impact. C’est comme ça que le métier de fundraiser dans l’ESS s’est naturellement imposé à moi.
2 – C’est une bonne situation ça, fundraiser dans l’ESS ?
Mais tu sais, moi je ne crois pas qu’il y ait de bonnes ou de mauvaises situations…
Après mon stage de fin d’études, j’ai eu l’opportunité de me mettre à mon compte. Je ne l’avais pas du tout prémédité. J’avais vaguement envisagé de tenter l’aventure du freelancing un jour, mais plutôt au bout de 10 ou 15 ans d’expérience professionnelle. Et c’est en fait grâce à mon mentor, Philippe Doazan, que j’ai pris mon courage à deux mains et que je me suis lancée.
Alors au début, bien sûr, c’est difficile. J’ai connu des échecs cuisants avec des clients ou des prospects pas toujours bienveillants. Le métier n’aide pas trop à ce niveau-là puisque comme tu es censé « rapporter de l’argent au client », tu peux te retrouver dans des situations où le client n’a pas de budget, exige de te rémunérer à la commission et te fixe des objectifs mirobolants (1 million d’€ en 1 an ça se fait les doigts dans le nez, non ?). Heureusement, j’ai croisé le chemin d’autres indépendants qui m’ont tendu la main, m’ont permis de me former et d’y croire.
Je parle du métier de fundraiser dans le prochain article de mon blog, tant c’est un sujet qui me passionne. Mais pour répondre à ta question : je dirais que c’est plutôt une bonne situation, d’autant plus que c’est un métier qui est appelé à se développer dans les prochaines années. Les côtés négatifs sont assez communs à d’autres métiers exerçables en freelance. A ceci près que pour l’instant, même si l’ESS prend de plus en plus conscience de l’utilité du fundraiser, tous les décideurs associatifs ne sont pas complètement au fait de ce qu’implique ce métier. Il y a encore de la sensibilisation à faire pour que les fundraisers entendent moins de la part de leur gouvernance « alors vous allez nous coûter tant, donc il faut que vous nous rapportiez dix fois ça d’ici la fin de l’année ».
3 – Tu as récemment lancé un blog, Les Parenthèses d’Axelle : du développement personnel aux articles d’expertise à quatre mains, sa ligne éditoriale couvrira divers sujets. Quel est ton public ?
Très honnêtement, je n’y ai pas réfléchi quand j’ai décidé de créer ce blog. Je voulais déjà un endroit sur les internets pour partager les mille et unes réflexions qui me traversent l’esprit au quotidien. Sur mon métier principalement, et sur l’univers de l’intérêt général et de l’engagement sociétal. L’ESS est vraiment un secteur qui me fascine, parce qu’il apporte des réponses concrètes aux défis de société auxquels nous sommes confrontés. En parallèle, on voit bien que la sphère privée s’empare de plus en plus des questions de responsabilité sociétale et d’engagement. Le projet de loi PACTE montre que l’on avance vers davantage d’engagement des entreprises dans la société (quoi que l’on en pense !). Et puis comme je suis un peu consultante sur les bords et que je ne peux pas m’empêcher de conseiller à tout va, je voulais aussi un endroit où je pouvais diffuser quelques tips méthodo et de développement personnel. Je trouvais qu’un blog était le bon média pour poster mes réflexions, diffuser mes idées et les confronter à d’autres.
On verra dans quelques mois qui viendra dessus. Je pense que vu les sujets traités, ce seront surtout d’autres fundraisers qui constitueront mon public. J’attends également des visiteurs plus occasionnels : amis proches et curieux ….et je l’espère aussi des décideurs de l’ESS ou de la RSE. Mais donnons-nous rendez-vous dans six mois pour analyser mon audience ?
4 – Tu as vécu à l’étranger pendant 8 ans et tu dis aspirer à y retourner : ton métier te permet-il de devenir une digital nomad ?
J’ai effectivement vécu à l’étranger mais je n’ai pas encore eu l’occasion d’y travailler. Je n’ai pas encore eu cette opportunité. Mais au vu mon parcours je sais que j’y viendrai un jour, parce que je suis tout simplement cortiquée comme ça. Je pense aussi que le fundraising prend une toute autre dimension quand on passe à une échelle internationale. Quoi de plus motivant que de fédérer des donateurs autour d’un projet, malgré la barrière de la langue et les différences culturelles et géographiques ? Je suis particulièrement convaincue du rôle des projets culturels, universitaires et sociaux dans la construction de l’Europe politique. Je me laisserais en tout cas volontiers séduire par ce type de projet.
Quant à la faisabilité de travailler en digital nomad, j’ai envie de te répondre oui ET non. Oui parce qu’aujourd’hui tout métier peut s’exercer à distance, et je le fais d’ailleurs en France. J’ai déjà travaillé depuis Paris sur des projets à Toulouse, Nantes ou Lyon. Mais il vient un moment où tu dois te poser et t’immerger dans le contexte territorial de ton projet, ne serait-ce que pour parler le même langage que tes équipes, tes donateurs, tisser une relation avec eux, et connaître tes alliés sur un territoire donné. Le fundraiser est avant tout quelqu’un qui travaille intelligemment ses réseaux, et c’est très compliqué à faire si tu n’es sur place que deux fois par an.
5 – Que peut-on te souhaiter dans les mois qui viennent ?
Si le génie de la lampe me donne trois souhaits, je voudrais sur la fin de 2018 :
- Réussir à bien développer mon blog et ma newsletter
- Décrocher des dons pour le théâtre que j’accompagne en ce moment, en binôme avec une autre fundraiser (Mathilde Salvaire)
- Trouver un projet culturel à dimension européenne pour l’année prochaine
Pour réserver ton appel découverte, c’est par ici
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