La pression que subit le digital nomade au quotidien

Depuis que je suis devenue digital nomade, j’ai constaté que mon entourage exerçait une pression involontaire sur moi. Cette pression si j’y cédais aurait transformé mon voyage en exercice de performance touristique, linguistique et sociale. Derrière cette pression, il y a des frustrations d’individus qui aurait aimé vivre cette aventure à notre place. Aucune volonté de nous nuire, certes, mais une pression étouffante au quotidien. Alors j’ai décidé de dire STOP et de vivre mon voyage comme je l’entends. Si vous aussi, votre entourage vous matraque de recommandations et conseils, prenez conscience que cette pression n’est pas “normale” à subir, et que vous pouvez y mettre un terme. Voici donc pour vous aider, les principaux facteurs de pression sociale vécus par les digitals nomades :

 

1 – Toujours rencontrer plus de monde, et des locaux ! 

Rencontre entre français à Mexico

 

Pourquoi les digital nomades restent-ils entre eux ?

C’est une question que l’on peut se poser, vue la vitesse à laquelle les hubs de nomades se créent à travers le monde.

D’un point de vue extérieur, on pourrait se dire qu’ils cultivent l’entre-soi.
Et même, en tant que digital nomad, je ne me suis pas retenu de porter un jugement sur les complexes hôteliers comme le Selina, repère de digital nomades.

 

Mais en étant tout à fait honnête, j’admets qu’il y a une certaine facilité à rester entre soi car :

– Les digital nomades partagent souvent le même rythme de travail, et se retrouvent dans des espaces communs (hello Sélina ! )

– Ils partagent la même culture occidentale, qui les rapproche, peu importe leur nationalité

– Ils parlent souvent la même langue : français ou anglais généralement

– Ils initient des opportunités professionnelles grâce au réseau local (merci le coworking ! )

 

Ces hubs nomads sont donc une facilité pour ces travailleurs itinérants, de ne pas se sentir seul au quotidien.

Maintenant, il est tout à fait possible de trouver un équilibre entre écosystème nomade et vie locale. On peut ainsi rencontrer des locaux facilement :
– en faisant des activités locales (sport, activité culturelle)
– Sur les marchés en échangeant avec les commerçants
– En prenant des cours de langue avec un local

Mais bien sûr, il n’y a pas de pression à vouloir se mélanger avec les locaux !

Ce qui compte, c’est d’apprécier son expérience de digital nomad, pas de se mettre une pression pour parler la langue du pays, rencontrer des locaux et faire toutes les attractions de la région.

J’en suis d’ailleurs une parfaite illustration : je rencontre de moins en moins de personnes car j’en ressens moins le besoin, je fais moins de tours touristique, par manque d’intérêt, et je fais plutôt le choix de me reconstituer une vie locale rythmée, dans chaque nouvelle destination.

Et vous, quel digital nomade êtes-vous ?

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2 –  Toujours visiter plus de sites touristiques ! 

 

Derrière ce paysage de rêve se cachent une file de touriste qui attend de prendre leur photo. Une des raisons pour laquelle j’ai limité les excursions, souvent plus belles sur Instagram

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Technologies, informations, réseaux sociaux, à l’ère du “toujours plus vite” : certains ressentent le besoin de ralentir et de savourer chaque moment. J’adhère totalement à ces nouveaux modes, un peu à contre-courant.

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Slowtravel Versus tourisme

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Le slow travel, kesako ? ?
C’est profiter du luxe de prendre son temps.

En tant que digital nomade, j’ai appris que trouver le juste milieu entre professionnel et personnel, ce n’était pas évident tous les jours.

Le slow travel a donc été la solution !
Stop au tourisme de masse, aujourd’hui je décide de prendre le temps, celui dont j’ai besoin qui m’est nécessaire pour découvrir les lieux typiques, les personnes des régions que je visite, les us locaux…

✅ Alors, si sur un papier de l’office de tourisme, il est écrit que la visite dure 2h30 et qu’il m’en faut 5, et bien ce n’est pas grave ! Ce sera 5 heures. Je sais que j’en aurai réellement besoin pour pleinement ressentir, flâner, découvrir et m’immerger totalement dans ces cultures qui me passionnent.

Une bonne dose d’inspiration pour mon travail ensuite ! ?

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Trop de pression étouffe le nomade

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STOP ! Lâchez-nous la grappe !

Il y a quelques jours, je discutais avec une amie française, elle aussi au Mexique. La conversation portait sur ce que notre entourage resté en France pensait de notre voyage. Et clairement…on nous prend pour des touristes 😉

Notre entourage nous met une certaine pression (même involontaire) pour visiter tel ou tel site, prendre des cours d’espagnol ou rencontrer des locaux.

Mais le truc, c’est que nous ne sommes pas des touristes, mais des travailleurs indépendants !

Certes nous avons choisi de vivre à l’étranger, mais pas pour faire du fast travel à tout bout de champs !

Nous préférons rester dans une ville et prendre nos marques, nos habitudes et créer notre routine, plutôt que de sauter dans le premier bus pour faire un tour épuisant au prix exorbitant le week-end (perso, je préfère les brunchs).

J’ai fait l’erreur de faire ce type d’excursion il y a quelques mois au Costa Rica, et cela m’a épuisé plus qu’autre chose.

Il faut être conscient que s’acclimater à un nouveau pays ou environnement prend du temps et de l’énergie.
Dans une logique de voyage moyen-termiste, le tourisme ou l’apprentissage de la langue n’est pas forcément une priorité (je croise des français qui ne parlent pas espagnol après des années au Mexique car ils ne rencontrent pas de locaux et travaillent en français ou anglais).

Mais au delà du voyage, cette pression que nous met notre entourage en voulant vivre par procuration existe bel et bien :

Au niveau de la carrière, par un entourage familial qui nous met une pression de réussite
– Au niveau des relations intimes, par un entourage amical qui refuse de nous voir célibataire (ou tout simplement bien avec nous même)
Au niveau des investissements, par un entourage qui nous souhaite un accès rapide à la propriété, ou une sécurisation de notre retraite.

Vos intentions sont bonnes, vos attentions sont appréciables, mais vous nous mettez de la pression, et vous projeter vos peurs et frustrations sur nous…même involontairement.

Vivez plutôt votre vie le mieux possible, et laissez-nous nous lancer dans l’aventure que nous avons décidé de vivre.

Cela étant dit, avec bienveillance 🙂

 

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3  – Toujours plus de bilinguisme  : le digital nomad n’est pas un polyglotte de métier !

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Entre français, et travaillant en français, il n’est pas toujours aisé d’apprendre une nouvelle langue (ici à Lisbonne pour une courte période, nous n’avons pas appris le portugais)

“Alors, t’as amélioré ton espagnol ? Tu dois être bilingue maintenant”

Ou pas.
Encore une nouvelle fois, la pression de l’entourage sévit 😉
Mais clairement, être digital nomade, ce n’est pas être en séjour linguistique !
Laissez-moi éclaircir la situation :
Le digital nomade travaille pour la plupart du temps, dans sa langue natale ou en anglais, selon son activité et l’origine de ses clients.
Il est à l’étranger car son activité lui permet de travailler en ligne, et il souhaite ainsi s’immerger dans un nouvel environnement.
Mais ne restant que peu de temps (quelques mois maximum, sinon on parlerait d’expatriation), il ne lie pas de liens forts avec les locaux et ne met pas son énergie à apprendre une langue.
Alors certes, il doit connaître les bases : les formules de politesse à minima ainsi que quelques phrases pour se nourrir et survivre dans des pays où l’anglais n’est pas parlé par les populations locales (bienvenue en Amérique latine ?
Mais cela n’est pas suffisant pour apprendre une langue.
Et pour cause, regardez le nombre de Chinois qui vivent en France depuis des années  et qui ne parlent pas le Français !
Alors ce n’est pas la durée d’immersion dans un pays qui permet l’apprentissage d’une langue ?
Non !
La durée va seulement faciliter la compréhension, si on est amené à interagir avec des locaux.
Mais ce qui va favoriser l’apprentissage d’une langue, ce sont les éléments suivants :
– La pratique au quotidien grâce à des échanges avec des locaux (activité physique ou culturelle, échanges au supermarché, excursions…) pour débloquer la timidité, et maîtriser un vocabulaire “pratique”
– Les cours de langue en one to one, pour perfectionner sa pratique orale, mais également sa grammaire et conjugaison
– Le travail dans la langue du pays, pour pratiquer au quotidien une langue dans sa globalité.
Si ces trois facteurs (ou du moins les deux premiers) ne sont pas réunis, il est difficile de se diriger dans la voie du bilinguisme.
Mais disons le clairement, tout est une question de volonté et de priorité ?
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4- Toujours plus de mobilité  !

“Viens à Bali, c’est the place to be pour cet été”.
J’ai entendu cette phrase, et je ne suis pas la seule.
Il y a régulièrement des injonctions  parmi les digital nomades pour changer d’endroits ou encore se retrouver à un endroit en vogue.
Mais tout le monde n’a pas envie de répondre à cet appel.
C’est le cas de mon amie Lauriane qui a trouvé un lieu et un cadre de vie qui lui conviennent à Puerto Escondido :
– Elle peut pratiquer au quotidien : le surf
– Elle a trouvé un équilibre de vie qui lui convenait
– Elle a tissé des liens d’amitié sur place
L’idée de devoir refaire ses affaires génère énormément de stress en elle et la culpabilité de ne plus avoir la bougeotte du digital nomade l’envahit.
Mais on devient digital nomade par choix et non par contrainte ni contrat. 
A n’importe quel moment, chaque nomade devrait pouvoir mettre fin à l’aventure si bon lui semble…et sans se sentir mal alaise.
Car être digital nomade est avant tout un choix de vie guidé par la liberté.
Être digital nomade, c’est vivre une aventure de voyage mais aussi d’introspection.
Et un voyage initiatique, ce n’est pas un voyage où on suit l’appel du groupe. C’est un voyage qui répond à l’appel de son propre cœur.
Et si le coeur veut s’ancrer dans un territoire qu’il a choisi, l’aventure nomade se met certes en pause, mais le voyage continue : intérieurement grâce à la découverte de soi et de ses besoins, et extérieurement, en ouvrant les yeux sur ce que la vie de nomade ne nous a pas permis de voir.
Nomade, expat, résident, peu importe le statut, ce qui compte, c’est de savoir qu’on est au bon endroit au moment où on le décide.
Alors, êtes-vous à votre place ?
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Conclusion 

La pression de l’entourage du digital nomade n’est pas intentionnellement mauvaise mais très frustrante, voire étouffante. S’adapter à un quotidien, connaître des galères à l’étranger tout en gardant le contact avec les proches ne se fait pas sans énergie. Dans ce cadre, se focaliser sur les prochaines excursions et rencontres n’est pas toujours la priorité du digital nomad. Pour ne pas se fermer et couper les ponts avec son entourage, le mieux est qu’il propose un échange ouvert sur ce sujet qui lui pèse au quotidien. De cette manière, un entourage maladroit peut devenir un entourage bienveillant, qui admire au lieu d’envier, qui soutient au lieu d’imposer, et qui sait, qui vivra au lieu de regarder. Toute malveillance exclu de ce dernier propos 🙂

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