Japon : bilan de 2 mois de digital nomadisme au pays du soleil levant
J’ai passé quasiment deux mois au pays du soleil levant, en voyageant sur 3 îles (Kyushu, Honshu, Hokkaido) et 7 villes. J’ai adopté un mode de vie de digital nomad en optant pour des logements hebdomadaires, et en me recréant des routines quotidiennes. Sans prétendre vivre une vie de locale, j’ai voulu expérimenter la vie nippone en découvrant les quatre coins du pays. Voici donc mon bilan culturel, financier et humain de deux mois au Japon.
1/ Les 3 valeurs que je partage avec le Japon
Tout d’abord, la recherche d’harmonie. Vivre un quotidien dans lequel la politesse régit les rapports sociaux, où le sentiment de sécurité nous libère d’une charge mentale et où l’esthétique visuelle et auditive berce notre quotidien est pour moi extrêmement plaisant. Et c’est une recherche que l’on retrouve également dans la pratique de l’Aikido, que j’ai pu expérimenter au Japon, dans différents dojos du pays.
Ensuite, le sens du service. Très développé en Asie, il atteint son paroxysme au Japon où chaque individu est traité comme une personne importante, où l’attention est portée au détail et où l’expérience client est mémorable. Le sens du service se traduit également par un confort très développé dans les différents services et infrastructures du pays, de l’espacement pour les jambes dans le train, aux toilettes high tech, en passant par le parking à parapluie. Par ailleurs, ce sens du service est souvent couplé d’une extrême gentillesse qui prend la forme de petites attentions du quotidien (petit cadeau par exemple).
Enfin, la valeur santé (physique). Au Japon, on peut se nourrir extrêmement sainement pour quelques euros et partout ! De la station service au bento en gare, au petit boui-boui de quartier, on mange des aliments frais, cuisinés le jour même pour un prix dérisoire. De même, une attention est portée à l’entretien physique, et ce n’est pas étonnant si l’un des régions du monde où se concentrent les centenaires n’est autre que Okinawa !
2/ Bilan financier : un pays développé abordable !
Le Japon est une grande puissance mondiale, mais le coût de la vie n’est pas excessif. Bien sûr, il est plus élevé qu’en Asie du Sud-Est (Thailande, Vietnam) mais pour une qualité de service bien supérieure ! Pourtant, les clichés ont la vie dure.
Alors voici un petit bilan de ce qui est cher et ce qui ne l’est pas, avec des chiffres réels et récents :
- Hébergement : le logement peut être onéreux selon la période de l’année où vous voyagez (avril/mai est sûrement la période la plus chère) et selon l’endroit où vous vous rendez (le quartier central de Shinjuku à Tokyo sera particulièrement cher). D’autant plus qu’en tant que non japonais, il vous sera difficile de contourner les plateformes de réservation en ligne (Booking, Airbnb, Agoda, Trip.com) car les non résidents ne peuvent louer facilement des hébergements.
Voici des exemples concrets de tarifs :
- Une semaine à Fukuoka : 370€ la semaine
- Une semaine à Kagoshima: 224€ la semaine
- Une semaine à Osaka : 372€ la semaine
- Une semaine à Kobe : 297€ la semaine
- Une semaine à Kanazawa : 385€ la semaine
- Une semaine à Hakodate : 295€ la semaine
- Une semaine à Tokyo : 422€ la semaine
- Transports : Le Shinkansen est plus cher que le TGV mais pour une qualité de service supérieure (sièges, toilettes…)
Voici des exemples concrets de tarifs :
- Fukuoka-Kagoshima : 75€ pour 1h20 de trajet
- Kagoshima-Osaka : 175€ pour 4h de trajet
- Kobe-Kanazawa : 54€ pour 4h de trajet
- Kanazawa-Hakodate : 200€ pour 7h de trajet
- Hakodate-Tokyo : 200€ pour 6h de trajet
- Alimentation : comptez 1000 Yens (6€) pour un Teishoku (plat complet comprenant : soupe miso, riz, plat de viande ou de poisson, accompagnement de légumes et parfois thé offert). Les petits déjeuner peuvent coûter moins cher (500 Yens pour un équivalent légèrement plus petit), un ramen vous coutera 900 Yens ( 5 euros) et des sushis plus cher ( à partir de 1700/2000 Yens minimum, si vous ne voulez pas avoir faim en sortant de table.
3/ Vie sociale : un pays fait pour les introvertis
L’organisation sociale du Japon est faite pour que les introvertis puisse vivre en paix. Il est courant de manger seul le midi ou le soir par exemple. Etre seul n’est pas mal vu, et si les relations sociales existent, il n’est pas toujours facile d’en créer lorsqu’on est étranger. J’ai pu retrouver quelques amis français à Tokyo et Osaka, et j’ai eu la chance d’intégrer la communauté de l’Aïkido, qui m’a permis d’échanger avec des japonais et de créer des connexions qui dépassent le cadre du dojo.
Mais en dehors de ça, il n’est pas facile de créer des liens avec les locaux quand on est nomade. Il existe bien sûr des événements organisés par la communauté nomade, mais je ne m’y suis pas rendue (je suis moi-même introvertie, et pas une grande fan des gros événements et des small talks ;-)). En résumé, à court terme, vivre mon quotidien seule ne me pose pas de problème, mais l’absence de relation sociale peut limiter l’ancrage dans un pays.
Conclusion
Le Japon est un pays fascinant qui ne laisse pas indifférent. J’ai adoré mon expérience de deux mois sur place même si je suis consciente que je suis loin d’avoir découvert toutes les facettes du pays. C’est mon troisième séjour au pays du soleil levant et ce n’est certainement pas le dernier. A qui recommanderais-je le Japon ? A ceux qui veulent découvrir une culture mêlant tradition et modernité, tout en découvrant une Asie dont le niveau de développement livre une expérience de confort et de sécurité optimale.