Alimentation et rapport au corps, vues par le prisme de mes observations et conversations
Depuis quelques mois, je travaille sur mon alimentation et mon rapport au corps par le biais d’observations, de conversations (Merci Daphné Charlier) mais également d’un accompagnement personnalisé (merci Gabriella Tamas).Voici une restitution de mes apprentissages où je vous livre un retour d’expérience personnel sur des sujets de société “tabou” notamment chez les femmes. J’aimerais, avec cet article, permettre à des femmes (et peut-être des hommes), de se reconnaître dans mon expérience, ou encore, prendre à leur tour la parole pour s’exprimer sur le rapport au corps, un tabou de société qui n’est aujourd’hui pas toujours conscientisé. L’article est structuré en bullet points succincts sur des thématiques différentes, pour piocher comme bon vous semble. Bonne lecture.
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A propos de la restriction cognitive :
Tout d’abord, attention à la diabolisation de la restriction cognitive : j’ai suivi beaucoup de comptes Instagram spécialisés sur les TCA (troubles du comportement alimentaire) et pour beaucoup, TOUS nos actes s’apparentent à de la restriction cognitive : ne pas se resservir, se sentir repu, choisir tel aliment car il est plus digeste…
Prenons un exemple : vouloir limiter la consommation d’un aliment non digéré par l’organisme, est certes une forme de restriction, mais reste à nuancer, car on veut éviter un inconfort digestif : pour trouver le bon équilibre, il faut faire le calcul entre plaisir pris à déguster l’aliment en question, et part d’inconfort.
Conclusion : lorsqu’on sur-analyse nos pensées on finit par ne plus savoir comment nous alimenter. On en vient à ne plus savoir comment penser ni se comporter et on finit par être totalement déconnecté de nos sensations alimentaires.
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On ne prend pas 2 kilos de gras en une semaine : il m’est arrivé à plusieurs reprises de me peser après des repas trop salés ou composés de beaucoup de liquides (association de Ramen et bière par exemple) : j’étais déprimée en me pesant, mais j’ai vite réalisé que qu’en les jours s’écouler et en reprenant mon alimentation habituelle, j’avais perdu le poids pris lié à la rétention d’eau. Le corps se régule seul en re-mangeant normalement. Inutile de compenser par le sport ou par de la privation.
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Notre poids de forme n’est pas toujours celui qu’on désire : si on devait simplifier, on pourrait dire que notre poids est le poids que l’on garde de manière stable, sur la durée, avec une alimentation équilibrée et une activité physique régulière. Ce poids de forme peut varier de quelques kilos selon les hormones ou les excès mais reste dans une fourche assez restreinte. Seulement, notre poids de forme ne correspond pas forcément au poids (ni à la silhouette) que l’on fantasme. Pour ressembler aux fit-girls que vous voyez dans les magazines ou vidéos Youtube, il faudrait peut-être vous sous-alimenter et/ou vous muscler à outrance. Il y a donc une décorrelation entre minceur et santé.
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Attention à la diabolisation des aliments : une alimentation équilibrée implique de pouvoir manger de tout sans culpabiliser (facile à dire hein ?) : dans ce cadre, on peut manger gras, sucré, salé ou boire alcoolisé à condition que ces aliments ne constituent pas l’essentiel de notre alimentation. Une alimentation qui exclut certaines catégories d’aliments (qui pourtant nous procurent du plaisir) n’est pas équilibrée.
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Attention aux appellations “healthy” ,“veggie”, “sans matière grasse” : derrières ces appellations aguicheuses, se cache une culture de la restriction bien éloignée des produits sains pour la santé : le healthy se compose souvent de produits sains mais dont l’association peut créer un repas déséquilibré (trop riche en lipide ou glucides), le veggie est souvent sous-protéiné et trop riche en glucides, et le “sans gras” comprend trop d’additifs pour compenser la texture que donne la matière grasse aux aliments (exemple : crème fraîche allégée).
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Attention aux dogmes dans la santé naturelle : en matière de santé, on peut établir des grandes tendances (les excès en gras, en sucre, ou en sel sont mauvais) mais en dehors de cela, toute affirmation reste dogmatique et oublie que chaque organisme réagit différemment. Le végétarisme n’est pas fait pour tous. Le jeûne intermittent non plus. Et malgré leurs bienfaits, les légumineuses ne sont pas digérées par tous.
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Attention à ne pas faire des régimes curatifs un mode de vie : jeune intermittent, régime paléo, crudivorisme, monodiète, ces régimes sont aujourd’hui à la mode, et sont érigés en véritables modes de vie. Pourtant, ils ne sont pas supportés par tous. A termes, les conséquences peuvent être néfastes pour notre santé.
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Changer mon rapport au corps :
Un besoin de sublimer ma silhouette en acceptant ma morphologie : accepter ma morphologie n’a pas été chose facile (j’y travaille encore) mais aujourd’hui, j’ai pris conscience que je ne pouvais pas la changer. Lutter contre un tel changement est contre-productif, alors j’ai décidé de la sublimer en acceptant mes hanches, en choisissant des habits adaptés à ma petite taille, et à mes formes, et de me muscler de manière ciblée pour adopter une silhouette harmonieuse.
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Pour perdre du poids, il faut savoir pourquoi : perdre du poids est devenu un objectif pour beaucoup de personnes, mais tous ne donnent pas un sens à cette perte de poids : cherche-t-on à s’affiner ? Se muscler ? Être en meilleure santé ? Ressembler à X ou Y ? Soulager sa conscience en montant sur la balance ? Si la perte de poids ne fait pas vraiment sens pour vous, vous aurez du mal à atteindre votre objectif. Pour ma part, perdre du poids s’est longtemps résumé à un chiffre sur la balance. Aujourd’hui, je me fie plus à mon tour de hanche, ou à la facilité à rentrer dans mes pantalons (mais je suis encore influencée et affectée par les chiffres qui s’affichent sur ma balance).
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Accepter de se regarder et valoriser le beau en nous pour mieux s’accepter : pour assumer son corps ou tout simplement avoir une relation bienveillante avec lui, il est important de le regarder et de l’accepter. Les affirmations à voix haute peuvent aider dans cette réconciliation avec son corps. Bien sûr, cela ne suffit pas, mais c’est un pas de plus.
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Arrêter de se peser le ventre gonflé : encore affectée par mon poids sur la balance, je préfère ne pas me faire du mal en me pesant aux mauvais moments (règles, ballonnement).
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Choisir ses modèles : pendant longtemps (et encore un peu maintenant), mon feed Instagram était uniquement composé de fitgirls. Difficile de ne pas se comparer. J’évoluais dans un écosystème composé de corps totalement différents du mien. La frustration était très forte et la véritable normalité n’apparaissait plus dans mon quotidien. En arrêtant de liker certains types de photos sur mon fil d’actualité, mon Instagram change, et ma réalité également.
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Un besoin de trouver de la flexibilité dans un cadre : j’ai un fonctionnement rigide, construit sur des habitudes que je conserve, même lorsqu’elles ne sont plus bénéfiques pour moi (j’ai mis du temps à arrêter le jeûne intermittent alors qu’il ne m’était plus utile). J’ai dû me faire accompagner pour changer d’habitudes (merci Gabriella Tamas) sans que cela me déboussole. Aujourd’hui, j’ai pris conscience de ma rigidité, et j’ai besoin de me connecter à mes sensations alimentaires pour une meilleure relation avec mon corps.
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Mes observations factuelles sur l’alimentation :
Ce qui fait perdre du poids, c’est le changement d’habitudes en mettant le corps dans l’inconfort : vouloir perdre du poids en ne faisant que du cardio est vain. Je l’ai expérimenté. A partir du moment où j’ai changé mon alimentation, mais également changé les heures où je faisais de l’exercice ou encore changé de type d’exercice (renforcement musculaire par exemple), mon corps a réagi différemment. Il n’y a donc pas qu’une seule manière de faire mais des changements réguliers à adopter lorsqu’on “stagne” (dans un objectif de perte de poids bien sûr).
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On est le fruit de nos habitudes et non de nos écarts : lorsqu’on culpabilise, il faut prendre conscience qu’on ne grossit pas avec un repas (ou deux, ou trois) mais en chamboulant durablement notre mode de vie et nos habitudes alimentaires. Si on reprend une alimentation saine, le poids pris se re-perd naturellement.
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Pour savoir si l’on a grossi ou maigri, mieux vaut mesurer son tour de hanche que de se fier aux chiffres de la balance : votre tour de hanche et vos pantalons vous diront mieux si vous avez perdu ou pris du poids que votre balance (sauf si vous avez une balance à impédancemètre précise).
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Il faut écouter son corps pour savoir ce qui est bon pour soi : vous ne digérez pas tel ou tel aliment, ou encore une combinaison de deux aliments. C’est un signe. Sur le papier, on vous recommandera les fibres et les légumineuses, on vous dira de limiter votre consommation de viande, ou de manger des légumes sans modération, mais ces grandes règles généralistes ne sont peut-être pas adaptées à votre organisme.
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Mes observations sur mon propre organisme :
Il y a des aliments que je ne tolère pas (et que j’aime) : la bière, les légumineuses, les ramens, les pommes de terre, les pâtes, et les gâteaux au chocolat (liste non exhaustive) : vais-je arrêter d’en manger ? Non. En revanche, je peux décider de ne pas faire de combinaisons malheureuses pour mon organisme (viande rouge + féculent ou pinte de bière + ramen ou, pâtes carbo + fondant au chocolat). Bien sûr, cela ne veut pas dire que je m’interdit à tout jamais de combiner des aliments que je ne digère pas, mais je peux décider de limiter leur combinaison, de manière générale.
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Je ne bois pas assez d’eau : je suis assoiffée la nuit, et fais de la rétention d’eau. Deux signes qui montrent que je ne bois pas assez. Je sens peu la soif en journée, et bois peu pendant les repas, ce qui me permet difficilement de conscientiser cette carence. Les tisanes en journée peuvent aider à me réhydrater, mais cela implique d’en faire une nouvelle habitude.
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Le café n’a aucun effet excitant sur moi : je bois du café depuis que j’ai 17 ans. Il ne m’empêche pas de dormir et ne me donne pas une énergie hors norme. En revanche, il a un véritable effet coupe faim chez moi, ce qui est traître, car il m’empêche d’être totalement connectée à mes sensations de faim.
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Conclusion :
Un article qui n’en est pas vraiment un. Mais une réflexion sur un sujet de société qu’il me tenait à cœur de porter. J’expose ici ma vulnérabilité et espère atteindre celle de ceux (ou celles- qui se sentiront également concernés par ces problématiques de rapport au corps; dans un monde régi par la diète culture. Dans ce contexte, n’oublions pas l’essentiel : notre (bonne) santé.
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