La pression entrepreneuriale, l’un des tes pires compagnons de route

Que tu sois entrepreneur confirmé ou tout juste lancé, tu dois régulièrement te confronter à la pression entrepreneuriale. La pression entrepreneuriale, qu’est-ce que c’est ? C’est tout simplement le sentiment d’obligation de réussite. Et cette pression vient de deux sources : ton entourage et toi-même.

L’entourage, source inépuisable de pression sociale

Ton entourage, c’est ton premier cercle amical, familial et professionnel. Celui qui te pose régulièrement cette question ” alors, ça marche (encore) ?”. Comme s’il était attendu que tu finirais à un moment ou un autre par te casser la figure.

“Alors, ça marche ?” réduit en plus ton entreprise à son chiffre d’affaires. Or, quand on est entrepreneur, on peut connaître des instabilités, et surtout au début quand on n’a pas encore trouvé son modèle économique. Si la question “alors, ça marche ?” t’agace, je te conseille de dire franchement à ton entourage que tu n’as pas envie d’en parler car tu ressens trop de pression à chaque fois que le sujet de l’entrepreneuriat est abordé.

Etre trop dur avec toi-même, ou comment te comparer aux autres et t’interdire l’échec

Outre l’entourage, l’autre source de pression entrepreneuriale, c’est toi-même.  Tu te compares aux autres dont tu ne connais pas ton fonctionnement interne. Tu t’empêches la moindre erreur. Tu vois la réussite entrepreneuriale comme une courbe exponentielle.

Or, l’entrepreneuriat, ce sont des hauts et des bas :

  • Des petites victoires
  • Des périodes de stagnations
  • Des périodes de créativité
  • Des périodes de doute
  • Des périodes de break

Pour entreprendre sereinement sans pression, voici 3 clés essentielles :

  • Connaître les périodes de rush et les périodes calmes dans ton activité : Tu le sauras quand tu auras stabilisé ton modèle économique et que tu feras rentrer des clients régulièrement dans tes programmes/offres. La connaissance de ta saisonnalité entrepreneuriale te permettra de mieux t’organiser, prendre des vacances et destresser au quotidien.
  • Rendre constante la croissance grâce aux investissements : Il n’y a pas de croissance sans investissements.
  • Savoir investir : lorsque tu te lances, il est conseillé de réinjecter tes recettes dans l’entreprise pour la développer. Quand tu es déjà lancé et que ton entreprise roule, la règle s’applique également : tu peux réinvestir une partie de tes recettes dans le développement de ton entreprise.

Fais le point maintenant :

  • As-tu déjà investi dans le développement de ton entreprise ?
  • Dans quoi (formation, accompagnement, consulting, matériel…) ?
  • Pour quel budget ?
  • Quel bilan tires-tu de cet investissement ? Si tu développes la culture de l’investissement, tu ne le verras plus comme une dépense mais comme un pari sur ta réussite entrepreneuriale. Et c’est de cette manière que ton entreprise va décoller !
  • Casse les tabous les montagnes russes entrepreneuriales : l’entrepreneuriat, ce sont des montagnes russes émotionnelles mais également économiques. Certes, tu peux stabiliser ton modèle économique, et limiter l’instabilité, mais tu ne pourras pas tout contrôler. Tu restes un entrepreneur et tu n’auras jamais la stabilité et la visibilité financière d’un salarié. Mais tu as fait un choix qui comporte bien d’autres avantages dont l’enrichissement personnel et financier fait partie. Pour mieux vivre ton quotidien et mieux supporter la pression entrepreneuriale, accepte que l’instabilité fasse partie de ton quotidien, et vis avec.

Accepter les montagnes russes entrepreneuriales c’est :

  • Prendre en main ses finances personnelles (car ce n’est pas l’Etat qui va te la payer)
  • Profiter des moments où tu surfes sur la vague pour investir, ou te faire plaisir
  • Utiliser le creux de la vague pour faire du travail de fond (repenser ton modèle économique, développer ta créativité..)

Comment je réagirais si j’étais parent d’un étudiant futur entrepreneur

Il n’y a rien de pire qu’un entourage qui croit tout connaître au secteur professionnel tu t’intéresses. Généralement, ces personnes n’y connaissent strictement rien, encore moins quand il s’agit d’entreprendre. Quel étudiant n’a jamais entendu son entourage lui dire de chercher une autre orientation ? Que le métier qui le fait rêver est dans un secteur complètement bouché ou voué à disparaître ? Il n’y a rien de mieux pour réduire à néant la motivation d’un étudiant… heureusement certains ont bien plus de caractère qu’on ne le pense. Tous ces clichés, je les ai entendus, très souvent même.

Et pourtant, je pense plutôt bien m’en sortir pour quelqu’un qui s’est formé sur le tas, en créant son job sur mesure. Si tu te laisses guider par ton entourage non expert pour faire des choix déterminants, tu risques de passer à côté de ton bonheur.

Quand je prends du recul sur ma situation, voici ce que je retiens :

  • Toutes les décisions que j’ai prises ont marché (prendre des cours d’aïkido et de chant, quitter Bordeaux pour bouger à Lyon, puis déménager à Paris, me lancer dans l’entrepreneuriat, ne pas renoncer à trouver un appartement qui me plaise, même en étant indépendant)
  • Toutes celles que j’ai subies ont raté (suivre des cours de latin au collège, passer mon permis, intégrer une classe prépa, passer des concours de la fonction publique).

Si j’avais un enfant aujourd’hui, Je serais mal placée pour lui mettre la pression vers une voie dite d’excellence qui ne lui conviendrait pas. Je choisirais de l’encourager et le soutenir dans ses démarches pour son projet, que ce soit dans un secteur bouché ou qui n’existe pas encore. Je veillerai à ce qu’il se donne le moyen de ses objectifs, en le responsabilisant dès le plus jeune âge sur les choix qu’il fait. En d’autres termes, je l’aiderais à suivre la carrière qui le rendra épanoui et je me servirais de ma propre expérience pour l’aider à mieux vivre avec la pression entrepreneuriale.

Il est tout à fait possible de faire ce que l’on aime. Et on peut même gagner du temps en s’écoutant, ou en écoutant ses enfants.

Faire les choses quand on sent que c’est le bon moment

On a tous entendu nos parents nous dire un jour ou l’autre :

  • T’as pensé à repasser le permis ?
  • Tu songes à acheter ?
  • Et ta retraite, tu y penses ?
  • Comment ça, tu ne penses pas voter ?

Ces questions paraissent insignifiantes mais relèvent d’une grosse pression sociale exercée sur chacun d’entre nous, et particulièrement les jeunes trentenaires. Et je ne parle même de la pression liée au fait de fonder une famille, de décrocher un CDI et bien d’autres.

Alors sortir des cases est-il un gros risque ? Oui, si l’on se soucie du regard des autres. Non, si l’on veut vivre une vie épanouie. Il est tout à fait normal que les marqueurs de pression sociale ne fassent pas sens chez chacun de nous.

Si l’on prend mon exemple de jeune trentenaire :

  • Ai-je pensé à acheter ? Oui. Pourquoi est-ce que je n’achète pas ? Parce que je me vois à Paris les 3 prochaines années, et qu’acheter seule sur Paris implique d’acheter une mini surface à tarif exubérant. Je n’ai donc pas envie d’investir dans une cage à poule. Je préfère laisser ces quelques années passer et voir si j’achète toujours seule, et toujours sur Paris.
  • Ai-je pensé à repasser le permis ? Ça m’a traversé l’esprit. Mais je ne me suis jamais réveillée le matin en me disant “ah si j’avais mon permis”. Et pour cause, j’habite Paris, je n’en ai absolument pas besoin, et je préfère économiser pour un voyage plutôt que donner 70 euros à une auto-école pour faire des tours de périph.. Peut-être un jour, en aurai-je vraiment l’utilité, et c’est à ce moment là que je le repasserai.
  • Ai-je pensé à ma retraite ? Oui, mais c’est dans looooooogtemps. D’ici là, 1000 réformes seront passées. Et je n’ai pas choisi un métier pour m’assurer la meilleure retraite du monde mais pour le plaisir de mes longues années de travail.

Toutes ces phrases entendues bien trop souvent à mon goût ne font pas sens pour l’instant. Ce qui fait sens pour moi aujourd’hui :

  • Faire un métier qui me plaise, car le travail fait partie intégrante de ma vie
  • Prendre du plaisir sans me restreindre au quotidien pour profiter de ma jeunesse, et de la vie parisienne (sinon aucun intérêt de vivre à Paris)
  • Commencer à développer des revenus passifs, en m’intéressant à mes finances personnelles (car je sais que c’est moi qui vait composer ma retraite d’entrepreneure)

Si je devais te donner un conseil, ce serait celui-ci : fais les choses qui font sens pour toi, au moment où elles font sens pour toi, sinon, tu risques de le regretter.  Ne te laisse pas guider par la pression sociale ou le concept de réussite car la réussite est ressentie et non écrite. Et elle est surtout personnelle, donc propre à chacun.

Depuis quelques années, j’ai réussi à m’affranchir d’un grand nombre de conventions sociales et je m’en porte mieux ! Et toi, as-tu réussi à prendre de la distance par rapport à la pression entrepreneuriale et sociale ? As-tu réussi à écouter tes aspirations ? Je serais ravie d’échanger avec toi et connaître ton ressenti !