Laure Jouteau : une marque personnelle basée sur une signature émotionnelle

J’ai eu le plaisir d’interviewer Laure Jouteau, fondatrice des Aventurières, entreprise qui aide les femmes à capitaliser sur leurs personnalité pour réussir les projets entrepreneuriaux. Laure est une personne très naturelle et cette spontanéité se retrouve dans ses contenus. Dans cette interview, j’interroge Laure sur plusieurs aspects de son business : l’essence de son entreprise, vision entrepreneuriale, sa marque entreprise, sa communauté, son business model et ses contenus.

 

Les Aventurières 

Si tu devais définir le concept des Aventurières, que dirais-tu ?

Le concept des Aventurières a pas mal évolué depuis le début, mais le postula de base est que la vraie réussite part de l’intérieur. Quand tu crées quelque chose qui vient de toi, tu touches cet endroit qui est puissant et vulnérable (et ça fout les jetons de ouf) mais c’est là que la magie opère ! Je m’adresse aux femmes et aux hommes qui veulent mettre l’humain (eux et leur équipe) en premier dans leur réussite. Ce ne sont pas des gens qui ont des “problèmes” (ah le bon vieux marketing de la douleur), mais qui vont bien, et veulent aller encore mieux et encore plus loin. 

Pourquoi s’occuper des femmes uniquement ? 

J’avais envie de parler démesurément de succès féminin. Égoïstement d’abord, pour aller chercher des modèles qui me ressemblent, et puis pour que les filles qui naissent aujourd’hui aient un endroit pour trouver des exemples et des ressources pour réussir en étant elles mêmes. 

Avais-tu une vision claire pour les Aventurières en te lançant ?

Hahaha. Non. J’ai lancé les Aventurières d’abord pour fuir le salariat, et pour mettre mes compétences au service de femmes entrepreneures ou qui avaient envie de changer de vie. 

J’ai beaucoup tâtonné pendant les premières années : je cherchais quelque chose de magique, un positionnement parfait, un talent top secret mais incroyablement spécial… 

Finalement j’ai arrêté de chercher et j’ai posé la décision de vivre en étant radicalement honnête avec moi-même et en m’affirmant dans mes désirs et mes envies. A partir de là, le coaching s’est révélé comme une évidence. J’ai commencé à vraiment affirmer ce que je voulais, et c’est là que ma vision s’est clarifiée.

 

Personal Branding

Pourquoi avoir choisi un nom de marque et non ton propre nom ? Penses-tu que ton business aurait connu ce succès sans avoir choisi un nom d’entreprise ? 

Je n’ai jamais imaginé le créer en mon nom. Je ne peux pas faire de plans sur la comète de ce qui se serait passé si j’avais fait un autre choix

Tu as développé le concept de signature émotionnelle, à quoi cela correspond-il ?

La Signature émotionnelle®, c’est quand tu prends la décision de développer ton business à partir de ce qu’il y a d’unique chez toi. C’est ce qui te rend impossible à copier. 

Imagine que tu veux aller à un concert de Taylor Swift. S’il n’y a pas de place, tu te dis pas “oh bah pas grave, je vais aller voir Rihanna à la place”. Ce sont deux chanteuses, mais elles ont un univers bien à elles. Tu ne peux pas remplacer l’une par l’autre 

La signature Émotionnelle®, c’est ça : la rencontre entre ce qu’il y a d’unique chez toi, et tes clients. C’est ce qui permet de sortir de la concurrence et d’affirmer ta couleur. 

J’aime beaucoup le parallèle entre entrepreneurs et artistes parce que je vois deux mondes qui ont des problématiques complémentaires : les artistes savent plonger dans leur vulnérabilité et leur puissance pour créer, mais sont souvent bloqués sur le fait de trouver le public pour ça. Ils sont uniques mais ils ne savent pas attirer leur public à eux car ils sont empêtrés dans des croyances sur l’entrepreneuriat et le fait de réussir juste en étant soi.

Les entrepreneurs, eux, sont très bons pour répondre aux besoins d’un marché, proposer quelque chose et le vendre, mais ne savent souvent pas se rendre unique ? Eux aussi, se “déguisent” et peuvent être tentés de faire ce que le marché demande, sans jamais se poser la question de qui ils sont. 

Le succès résilient, qui traverse les tumultes externes et internes est là : on commence par l’Etre, et à partir de ça on fait quelque chose d’unique, qui permet d’avoir des retours financiers. C’est ça la signature émotionnelle. 

Quand j’ai googlé ton nom, je suis tombée sur une vidéo de toi au Salon des entrepreneurs en 2015  : Comment une entreprise naissante avec une communauté de 250 personnes arrive-t-elle à intervenir au Salon des Entrepreneurs ?

Par le réseau. J’avais rencontré une entrepreneure dans mon espace de coworking et je trouvais son projet génial, ce qui nous a amené à passer du temps ensemble. Elle devait intervenir mais comme sa boîte fermait à ce moment là, elle a décidé de donner mon nom pour la remplacer et voilà (merci Magali) ! 

Comment trouves-tu tes clientes aujourd’hui ?

Aujourd’hui les clientes me trouvent par mon site web, ma page Facebook ou par bouche à oreille. 

J’ai le grand plaisir de travailler avec des clientes sur le long terme, donc j’ai aussi pas mal de clientes qui sont là depuis le début. 

Je n’ai pas fait d’effort marketing particulier depuis un an et demi, je me suis concentrée sur ma montée en compétences en tant que coach. 

En 2020 j’ai des projets qui vont me permettre de toucher de nouvelles personnes, mais ma priorité reste sur la qualité de ce que je propose et la montée en compétences de l’équipe (oui, on va être une équipe de coaches à partir de… maintenant en fait 😅)

Communauté

Comment as-tu développé ta communauté ? 

J’ai fait des collaborations avec d’autres entrepreneures ou blogueuses : des entrepreneures en ligne, comme Flora Douville, Marjorie Llombart, Nathalie Antonio Giraud…  des interviews, des évènements en présentiel à Lyon et Paris, j’ai donné des conférences dès qu’on me donnait l’occasion. J’ai pu participer à des lancements d’incubateurs à Lyon Start Up, à une conférence pour geeks et moins geeks qui s’appelle Mix-IT.

J’ai créé du contenu écrit puis plus tard vidéo, très régulièrement et sans relâche depuis 5 ans et demi.

On me demande souvent comment je trouve mes idées et j’ai deux réponses à ça : 1. j’arrête de me poser la question de si c’est une idée de génie ou pas, j’écris régulièrement et plus je crée, plus j’ai d’idées. 2. Je m’inspire beaucoup de ce que je vis au quotidien : avec mes clients, mon équipe, mes coaches… Je crée comme ce que j’apporte à mes clients : l’être d’abord. 

Construire une communauté est-il essentiel quand on est entrepreneur ?

Non. Ça dépend du business, du modèle économique, et de l’envie et la Signature émotionnelle® de l’équipe ou de la fondatrice. 

J’ai deux clientes par exemple, qui s’adressent à des entreprises, elles font tout leur marketing en bouche à oreille et réseau. Un de mes collègues a développé un business de coaching uniquement en capitalisant sur les groupes d’entrepreneurs avec lesquels il avait envie de travailler. 

De toutes façons, pour avoir une entreprise il faut vendre. En revanche, construire une communauté prend du temps. Donc si tu veux construire une communauté, fais le parce que ça te plaît, parce que tu vois ce que tu as envie d’apporter, mais surtout pas pour faire comme tout le monde  car tu n’auras pas l’énergie pour tenir à long terme.

Développes-tu ton réseau et si oui comment ? 

Je ne fais aucun effort dans ce sens, je n’aime pas les évènements de networking, je ne fais pas de démarchage à froid. Par contre je vois que mon réseau professionnel se développe au contact de personnes pour qui j’ai vraiment du respect et de l’amitié. Souvent des gens avec qui je travaille : soit mes clientes soit des gens dont je suis cliente et avec qui je deviens plus proche.

Je suis douée pour créer du lien mais il faut que ce soit sincère et que j’ai vraiment envie de passer du temps avec les personnes en question. Si c’est juste pour de l’échange de cartes de visite ou se recommander sans se connaître, je dis non merci. 

D’ailleurs je n’ai pas de carte de visite 😉

 

Business Model 

Quel est ton business modèle aujourd’hui ?  

Depuis un an je ne vends que des coachings, en individuel ou en groupe (sous forme de masterminds).
Pour l’année prochaine, le challenge est de créer un système performant et à la hauteur de ce qu’on veut pour nos clientes pour offrir des stages, des coachings avec les coaches de l’équipe et créer une offre de groupe, plus accessible pour les business qui se lancent, mais en restant fidèle à notre obsession du succès qui vient de l’intérieur.

On dit souvent qu’il faut augmenter ses tarifs pour avoir des clients “haut de gamme”, mais augmenter ses tarifs quand on galère, n’est-ce pas risqué ?

Mmhh. Je n’ai pas de réponse toute prête à cette question. Il faut toujours expérimenter. Un tarif, c’est la valeur qui est perçue par ton client, mais aussi une valeur de ce que tu es capable de délivrer. J’ai fait l’expérience cette année de baisser mes prix ponctuellement : je n’avais pas beaucoup de clients en illimité, et je voulais coacher plus, pour monter en compétences. J’ai décide de passer de 6000 à 4000 euros pour 3 mois. Je n’ai même pas eu le temps de l’annoncer publiquement et de dire que je prenais quelques clients à ce prix là : le simple fait de prendre cette décision m’a rapporté 3 demandes spontanées qui sont devenus des clients en coaching. Quand j’ai eu suffisamment de monde pour pratiquer, j’ai ré-augmenté mes tarifs. Trois mois plus tard, j’avais 4 mois d’attente pour du coaching individuel avec moi. 

D’expérience, on apprend beaucoup en vendant et en se vendant. 

Aujourd’hui, tu as intégré l’équipe de coach de Nicolas Gétin. Pourquoi ce choix ?  Gérer deux types de clientèles ne te porte-t-il pas de conflit d’intérêt ?

Quand Nicolas m’a proposé de rejoindre l’équipe il y a un an, je n’ai pas hésité une seconde. J’ai dit oui tout de suite. J’adore mon métier de coach, et j’ai découvert ce que ce métier était vraiment. Pour moi c’était l’occasion d’apprendre en continu auprès du meilleur coach de France (selon moi).
On a parlé très ouvertement du possible conflit d’intérêt (et on en reparle en ce moment avec la constitution de nos équipes respectives), c’est un sujet toujours vivant, et c’est une collaboration qui est d’une richesse énorme pour tout le monde. 

C’est intéressant de voir comment on pense spontanément concurrence et “je vais perdre mes clients” (j’ai pensé ça par moment) au lieu de “qu’est-ce que j’ai envie de vivre ?” j’avais envie de vivre l’expérience d’être membre de cette équipe, d’animer des coachings, et maintenant des stages feu sacré. Bien sûr, comme toute relation, c’est très vivant et ça demande du temps et de l’investissement ! 

Pourquoi as-tu monté une équipe de coach? Quelle est ta vision pour les Aventurières?

Ma vision, c’est qu’il y a de plus en plus d’entrepreneur.es qui ont envie d’une réussite basée sur l’humain, et je veux construire l’équipe qui peut accompagner cette ambition. Je sais qu’une équipe où chacun s’épanouit et est à sa place est capable de performances hors du commun et dans la durée. Je me nourris de récits de coaches sportifs qui ont accompli ça dans leurs équipes, d’entreprises et d’artistes qui attirent et donnent envie à leurs fans de les soutenir au-delà de ce qui est “raisonnable”. 

Je veux créer l’équipe qui vit ça de l’intérieur et qui l’apporte à nos client.es. Que ce soit des solopreneur.es ou des leaders à la tête d’équipes à échelle internationale.
Le temps du marketing de manipulation et des boîtes où on sacrifie le bonheur de tout le monde pour atteindre des objectifs qui n’ont pas de sens est en train de disparaître. Je veux qu’on accompagne les boîtes et les individus qui ont déjà compris ça et sont en route pour le monde de demain. 

Comment fixes-tu les tarifs de tes coachings (comment sais-tu que tel prix est “juste”)?

J’écoute ce que je sens de juste, j’adapte avec mon niveau d’expérience, mes envies (si j’explore une nouvelle cible, je peux faire des tarifs exceptionnels pour mieux les comprendre et voir quelle valeur j’amène), et je me fais coacher pour ajuster tout ça et regarder ce qui peut se jouer. 

Pourquoi ne pas avoir développé la formation en ligne ?

J’ai fait de la formation en ligne pendant plusieurs années (d’ailleurs on va bientôt les mettre en vente pour une toute dernière fois avant de résilier le logiciel qui les héberge).


Pour le moment je n’ai pas envie d’en refaire. Je vois trop l’impact de transformation du coaching, et c’est ce que je veux pour mes client.es. Avec l’arrivée de l’équipe, ça changera peut être si je vois l’intérêt de créer quelque chose d’une très grande qualité, et qui émane vraiment de notre Signature Emotionnelle®. Autrement, je préfère voir les gens en stage, sur Skype, en personne pour leur amener la meilleure qualité de service possible. 

Contenus

Tu communiques en produisant beaucoup de vidéos, et des newsletters ponctuelles, Comment organises-tu ta communication ?

Les newsletters sont hebdomadaires, les vidéos sont quand j’ai envie / l’inspiration. Je me suis fixé le lundi pour envoyer mes newsletters (pendant des années c’était “quand j’ai envie”, parce que j’aime beaucoup ça donc je n’ai pas de mal à être régulière) 

Je ne m’organise pas plus que ça. 

L’an prochain, comme on sera plusieurs à communiquer, ce sera différent, mais aujourd’hui j’ai très bien fonctionné au feeling et à l’enthousiasme. 

Que conseillerais-tu à un entrepreneur qui n’en a pas de faire pour commencer ? 

De se lancer le plus vite possible, d’accepter le fait que ce sera “nul” au début, et puis pendant un bout de temps. De choisir le média qu’il/elle préfère pour avoir de la persévérance, parce que c’est de l’entraînement et du temps qui font les bons contenus, pas le gène magique de l’internet. 

Et si ça marche pour cette personne, qu’elle repère dans son réseau qui sont les gens que je suis depuis longtemps et pourquoi ? Qu’est-ce qui lui donne envie de revenir consulter et consommer les contenus d’un site web / d’une personne régulièrement ? Chez qui est-ce qu’elle a écidé d’acheter après avoir lu/ vu ce qu’elle fait ? 

 

Vision entrepreneuriale 

 

Quels conseils donnerais-tu à un freelance qui veut scaler ? Y-a-t’il un moment pour le faire ?

Il n’y a pas d’obligation de scaler. Donc la première question ce serait : pourquoi veux-tu faire grossir ton entreprise ?  Qu’est-Qu’y gagnerais-tu ? Qu’y perdrais-tu ?

Ensuite, il faut se demander : comment sauras-tu dans un an que tu as pris la bonne décision ? Quels éléments concrets d’indiqueront que tu as fait le bon choix ?

Mais si tu veux scaler, tu peux y arriver de plusieurs manières : en automatisant des process, en recrutant des personnes sur le même coeur de métier que toi pour vendre à plus de monde, en proposant des services plus chers, en délégant les choses qui ne sont pas coeur de métier. 

Mais j’insiste d’abord sur le pourquoi du scale  : les épreuves et les challenges que tu rencontres ne sont pas du tout les mêmes de “moi seul.e” à “moi+une équipe rapprochée” à “moi + une équipe où je ne connais pas tout le monde”. 

Es-tu prêt à passer à la vitesse supérieure, avec sa dose de contraintes ? Il n’y a que toi qui puisses répondre à ça. 

Quels sont tes projets pour 2020 ?

Haaaaa 2020 me fait de l’oeil. Je construis une équipe donc pour la première fois, je vais enfiler des chaussures de dirigeante en plus de coach. 

Mes priorités de 2020 sont : 

  • que toutes les coaches de mon équipe aient du taf et kiffent bosser avec les Aventurières. Que les client.es kiffent bosser avec nous autant que nous avec eux. 
  • développer la Signature Emotionnelle® et mettre en place le système qui va nous permettre de créer quelque chose d’unique et d’exceptionnel pour les entrepreneurs et artistes qui veulent un succès qui part de l’intérieur
  • Mon défi perso c’est : coacher des artistes (je rêve de coacher un.e chef.fe d’orchestre, des musicien.nes) et des profils d’entrepreneur.es que je n’ai pas encore coachés sur leur Signature Emotionnelle®

 

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