10 leçons d’entrepreneuriat que m’a appris l’aïkido (3e version)

Il y a quelques temps, j’ai écrit deux articles (le premier ici et le second ici)dressant les parallèles entre l’entrepreneuriat et la pratique de l’aïkido. Aujourd’hui en période post-covid, le monde économique est en pleine mutation et les entrepreneurs doivent se restructurer pour s’adapter à ce nouveau contexte. Tout comme les aikidokas qui ont du développer des capacités de résilience pour renforcer leur pratique malgré un fort niveau de contrainte. Dans cet article, je détaille donc les 10 nouvelles leçons d’entrepreneuriat que l’aïkido m’a appris plus récemment. 

 

Leçon n°1  : Rechercher la perfection est un frein à la progression 

Stage de Paques, Nimes – Kodokan Paris 15 (Mai 2018)

En aïkido, ce qu’on recherche, c’est le mouvement et la fluidité. Rester statique pour essayer de trouver le mouvement parfait ne fonctionne pas car il nous déconnecte de notre partenaire (Uke) et rompt ainsi la relation. Par exemple, dans le cadre d’un travail en miroir, ce qu’on recherche, c’est la coordination avec son partenaire, mais pour cela, il faut de nombreuses tentatives pour trouver l’harmonie avec entre Uke (celui qui attaque) et Tori (celui qui fait la technique). En restant mobile et en s’essayant à de nouveaux mouvements, on finit par ajuster sa distance, trouver le bon timing et renforcer la relation avec son partenaire.

Dans l’entrepreneuriat, c’est la même chose : ce n’est pas grave si nos initiatives ne fonctionnent pas. Ce qui compte, c’est le passage à l’action, tout en rectifiant le tir si jamais l’essai n’est pas concluant. Si je veux tester une nouvelle offre ou un lancement de formation, il faudra le lancer à un moment ou un autre. Le plus tôt sera le mieux pour comprendre ce qui n’a pas fonctionné (audience, tarif, positionnement, proposition de valeur…) et faire mieux la prochaine fois. Passer à l’action, arrêter de se poser trop de questions permet ainsi d’expérimenter, ressentir, et ajuster si besoin. 

Rechercher le geste parfait, c’est perdre en fluidité en se mettant ses propres freins. Pour tendre vers la progression, mieux vaut être dans le mouvement pour s’en rapprocher. 

 

Leçon n°2 :  Suivre son ressenti pour faire les choses facilement 

Cours d’armes en plein air – Kodokan Paris 15 (mai 2020)

Comme vu dans la première leçon, ce qui compte en aïkido, c’est le mouvement et la fluidité. Pour arriver à un bon niveau de fluidité, il faut faire les choses comme on les sent, en essayant de ne pas contrôler tout ce qui se passe. Des exercices yeux fermés sont parfois proposés pour permettre aux aikidokas de moins utiliser leur mental, et plus écouter et ressentir les sensations de leur corps. A terme, on finit capter des sensations. Ces nouvelles sensations permettent à l’aikidoka de prendre conscience de ce qui n’est pas bon (pas le bon placement par exemple), puis plus tard, de trouver la solution pour rester dans cette fluidité

Dans l’entrepreneuriat, c’est la même chose : ce qu’on recherche, c’est la fluidité, ou le “flow” comme on le dit souvent. Ce “flow” permet d’être dans le meilleur de son énergie pour faire les choses facilement, sans effort. C’est en somme, être dans la bonne énergie. Cette recherche de fluidité est très utile pour rester créatif : produire des contenus par exemple. Si je lutte à écrire 3 mots, mieux vaut reposer mon stylo et recommencer plus tard, quand je serai dans une meilleure énergie et que ma pensée sera plus claire. 

Lorsque les choses ne viennent pas, c’est que le corps, ou l’idée n’est tout simplement pas prêt.

 

Leçon n°3 : Le déclic vient avec le travail

Cours de jo enfant – Kodokan Paris 15

En aïkido, il nous arrive souvent de fournir beaucoup d’efforts sans voir les résultats de notre travail. Cela peut être très frustrant. Mais un beau jour survient le déclic ! Pourtant, ce déclic ne vient pas seul, il est l’aboutissement de mois de travail, pendant lequel le corps a fini par assimiler ce qu’on lui demandait. Pour réussir à faire une chute enlevée fluidement, il faut travailler pendant un certain temps son placement, mais également ses appréhensions face à une chute qui peut paraître impressionnante. C’est une fois la peur domptée que Uke peut chuter avec facilité et sans se blesser.  

Dans l’entrepreneuriat c’est la même chose : lorsqu’on se met à son compte, on travaille beaucoup au début. Ce travail nous demande beaucoup d’efforts et d’énergie pour nous faire connaître, nous rendre visible, fluidifier nos rendez-vous prospects, et écrire nos premiers contenus. Au début tout semble laborieux. Mais un beau jour, c’est le déclic : de nouveaux clients affluent d’un coup, un média accepte notre publication, et c’est le cercle vertueux qui se met en marche ! Mais jamais tous ces déclics n’auraient pu advenir sans travail fourni en amont. 

On a souvent tendance à se comparer à des personnes plus avancées que nous, pour qui tout semble fluide. Mais on oublie de regarder le chemin parcouru par ces aikidokas et entrepreneurs. Au lieu de comparer son intérieur à l’extérieur des autres, comparons nous à ce que nous étions hier, avant travail et déclic. 

 

Leçon n°4 : Accepter les contradictions de la discipline 

Cours d’armes à Montsouris – Olympiades Aikido Club (mai 2020)

L’aïkido est une discipline qui comprend ses propres contradictions : d’un côté, la spontanéité et la fluidité recherchées, de l’autre, le cadre et les règles propres à l’art martial. Lorsqu’on pratique les armes en aïkido, il faut une certaine réactivité, tout en se tenant à une pratique très codifiée (nombre de pas, rituel de salutation…). Lorsqu’on débute en aïkido, il est difficile de faire la part des choses, et savoir ce qui est attendu de nous. Il est ainsi très compliqué d’aller vers de la fluidité sans maîtriser l’outil (son propre corps ou ses armes). Le juste milieu peut se trouver pour un débutant quand il est en confiance, ce qui lui permet de se lâcher, tout en appliquant les quelques principes qu’il connaît (les déplacements de base par exemple). 

Dans l’entrepreneuriat, c’est la même chose : il faut à la fois garder la tête froide pour ne pas diriger une entreprise avec ses émotions, et à la fois utiliser ses émotions dans sa communication pour la rendre plus humaine. Là encore, même si les contenus ont une portée émotionnelle, il faudra une rigueur et une discipline de publication. Il s’agit donc de jongler entre objectivité pour renforcer son mindset entrepreneuriat (état d’esprit), émotions pour humaniser l’entreprise et discipline pour construire une entreprise pérenne. 

Tout est une question d’agilité et de connexion entre ces trois éléments complémentaires : rigueur (assiduité en aïkido /régularité dans l’entrepreneuriat), attitude (shisei/professionnalisme), lâcher-prise (spontanéité/ communication émotionnelle)

 

Leçon n°5  : On va là où on regarde 

En aïkido, le regard donne la direction : si je regarde le sol, je vais m’écraser au sol. Si je regarde mon adversaire, je peux le surveiller en cas d’attaque et anticiper ses coups. Tout est une question d’intention et de direction. A de nombreuses reprises, j’ai oublié de regarder mon partenaire pour me focaliser sur ses mains ou son arme ( qui m’a coûté quelques baffes). L’aïkido nous apprend aussi à regarder ce qui compte vraiment et ne pas être aveuglé par l’objet brillant (la main, ou l’arme). 

Dans l’entrepreneuriat c’est la même chose : la question du regard est primordiale pour développer son entreprise dans le sens qu’on souhaite lui faire prendre. Concrètement, il s’agit de la vision : où dois-je regarder ? Devant mes pieds ? Ou au contraire, voir loin pour maintenir le cap ? L’e syndrome de l’objet brillant va-t-il me détourner de mon objectif long terme ?  La réponse est dans la question 😉 J’ai personnellement commencé à développer ma vision entrepreneuriale et personnelle il y a un peu plus d’un an, et ça m’a grandement aidée dans ma volonté d’automatiser une partie de mon activité et lever le pied pour me consacrer à ma vie personnelle et à mes activités extra-professionnelles ! Pour tenir la route, il faut un cap, que seul le regard fixe. 

 

Leçon n°6 : Pivoter pour mieux rebondir (surtout dans un contexte de crise)

Aikido en période post-covid – Kodokan Paris 15 (juin 2020)

En aïkido, il existe un mouvement qu’on appelle pivot. Le pivot permet de se rééquilibrer tout en faisant volte face à son adversaire. Ce pivot implique un déséquilibre nécessaire pour retrouver un positionnement stable. Et c’est le principe même des déplacements en aïkido : les chutes permettent de rebondir, les enkas ert tenkans de se repositionner pour maintenir de solides appuis. Sans ces déplacements, dont le pivot fait partie, l’aikidoka perdrait l’équilibre et se ferait dominer par son adversaire. 

Mais pivoter, c’est également adapter sa stratégie à un contexte actuel comme celui de la crise post-covid : dans ce contexte, l’aïkido a dû adapter sa pratique. D’abord en visio, l’aïkido s’est ensuite pratiqué en plein air grâce à la pratique des armes et de l’aiki-taiso (mouvements de corps de l’aïkido) permettant ainsi aux aikidokas de travailler au mieux leurs postures, souvent délaissées au quotidien, au profit de la relation avec le partenaire. 

Dans l’entrepreneuriat, c’est la même chose : les pivots permettent de faire prendre une nouvelle direction à son entreprise pour la faire grandir, ou opérer des mutations pour l’adapter à une nouvelle stratégie de développement. Pivoter est inconfortable car c’est une action qui amène notre entreprise dans une direction que l’on ne connaît pas encore. Tout comme en aïkido, ce déséquilibre est nécessaire pour retrouver une stabilité et une sérénité. Dans le contexte actuel post-covid, certains entrepreneurs ont du digitaliser leur activité pour la faire perdurer : c’est donc un pivot important qui valorise la résilience de l’entrepreneur. 

En accusant un coup comme celui de la crise que nous connaissons aujourd’hui, nous exerçons notre faculté de résilience pour garder la tête hors de l’eau. Dans son malheur, et dans sa nouvelle pratique en plein air, l’aikido a su donner une plus grande visibilité à sa discipline, qui peut s’en servir pour la prochaine rentrée qui s’annonçait plutôt difficile ! L’entrepreneur lui, peut se former pour transformer et adapter son activité au contexte actuel.

 

Leçon n°7  : Lever les freins psychologiques à la réussite

En aïkido, le débutant expérimente beaucoup de moments d’appréhension : les chutes, qui peuvent donner l’impression de se vautrer contre le tatami, l’attaque d’un uke dont la forte corpulence peut générer un sentiment de peur, et les moments de déséquilibres, difficiles à accepter quand on a l’habitude d’être en permanence dans le contrôle. Une fois les blocages levés, la pratique est beaucoup plus fluide et dynamique. Mais pour lever ces blocages, il faut des années de pratiques, des partenaires bienveillants, et une bonne pédagogie. 

Dans l’entrepreneuriat, c’est la même chose : on est souvent victime de croyances limitantes qui entravent notre réussite :  “je ne suis pas légitime”, “je ne peux pas demander tant”, “je n’y arriverai jamais”, “ma vie n’intéresse pas les gens” sont des phrases qui reviennent souvent.  Une fois les croyances limitantes levées, l’entrepreneur peut développer son plein potentiel. Mais avant cela, un travail psychologique sur soi est essentiel pour arriver à atteindre ses objectifs : c’est pourquoi, en tant que coach, j’ai choisi d’adopter une approche liant business et développement personnel. 

Chaque activité, qu’elle soit professionnelle ou récréative a une dimension psychologique lié au désir de performance et à l’égo. Pour performer, il faut justement se mettre dans les bonnes disposition pour lever ces blocages : s’entourer de personnes stimulantes, mais également de “miroirs” de notre progression, tel un coach peut l’être pour son coaché, et tel un sensei peut l’être avec son élève. 

 

Leçon n°8 : Investir sur soi 

Pour progresser en aïkido, un double investissement est nécessaire : un investissement en temps (lié à la tenue d’un objectif de progression clair, avec les passages de grades) et un investissement financier (même moindre, pour acquérir la bonne tenue, le bon matériel ou accéder aux stages qualifiants). Sans la rigueur et la discipline qu’impliquent la tenue d’objectifs clairs, il est impossible de voir des résultats satisfaisants. On peut passer des années à pratiquer l’aïkido sans progresser si on ne se fixe pas d’objectifs clairs et si on ne se donne pas les moyens d’y arriver. La pratique seule ne suffit pas.

Dans l’entrepreneuriat, c’est la même chose : pour passer un palier, il faut investir sur soi : du temps, car on sait que les graines que l’on plante aujourd’hui ne seront récoltées que dans un bon moment. Et de l’argent car sans formation ni accompagnement, on peut passer des années à vivoter au lieu de faire décoller son entreprise. Investir permet de s’engager pleinement, obtenir un regard extérieur et prendre l’autoroute au lieu de passer par les détours d’une route de campagne. 

Investir dans son attitude, sa posture, ses outils et surtout, dans la réussite de ses objectifs est le meilleur moyen d’arriver à les atteindre. Un investissement, c’est un engagement vis à vis de soi, en faisant le pari de sa réussite.

 

Leçon n°9 : Croiser les pratiques pour trouver un style qui nous correspond 

En aïkido, chaque dojo a sa propre manière d’enseigner, selon la fédération à laquelle il appartient, mais également selon la pratique du sensei. En tant que coach, j’attache beaucoup d’importance à la pédagogie : je sais que j’ai besoin d’explications concrètes pour comprendre les choses. J’ai également besoin de croiser les pratiques pour assimiler ce que j’ai appris. C’est pourquoi au bout de ma troisième année, j’ai décidé de rejoindre un deuxième club en parallèle du premier. Ces deux approches me permettent ainsi de prendre du recul sur ce qui m’est enseigné et de mieux assimiler l’apprentissage. Avec les années, l’aikidoka développe son propre style, et c’est de cette manière qu’il se sera découvert pleinement. 

Dans l’entrepreneuriat, c’est la même chose : on baigne dans un univers de coachs et de sachants dont les méthodes diffèrent toutes les unes que les autres. Dans cette jungle de l’entrepreneuriat (et surtout, de l’infopreneuriat), on peut facilement s’y perdre. Je conseille à tout entrepreneur de ne pas copier ligne par ligne une stratégie vue chez un mentor, mais plutôt de ne prendre que ce qui lui parle vraiment, et de laisser de côté ce qui ne lui correspond pas. Appliquer une méthode qui n’est pas “soi” va générer un problème d’alignement et donc des résultats médiocres. En revanche, croiser les approches et prendre le meilleur d’entres elles, puis à terme, trouver son propre style est une bonne solution ! 

L’analogie favorise la synthèse. C’est un processus naturel qui permet de mieux assimiler la connaissance, mais également d’apprendre de manière plus éclairée grâce à la prise de recul.

Leçon n°10 : Trouver son lâcher-prise tout en étant dans l’action 

Cours d’armes – Olympiades Aikido Club (juin 2020)

En aïkido, il est conseillé de se relâcher ses muscles pour fluidifier ses mouvements. Mais rien n’est moins aisé, surtout quand on est débutant. Alors comment lâcher prise quand on est tout crispé du poids de la journée et du stress quotidien ? En étant dans l’action mais en prenant du plaisir ! La meilleure façon de se détendre est de prendre du plaisir. Tout simplement. Et cette notion de plaisir peut être oubliée quand on tient un objectif de performance trop élevé, mais également quand on se sent brimé dans son élan, par un des remarques ou un manque de valorisation.

Dans l’entrepreneuriat, c’est la même chose : des objectifs trop ambitieux peuvent nous amener à finir sur les rotules tout en oubliant de prendre du plaisir à entreprendre. C’est pourquoi j’attache une grande importance à la notion d’alignement pour entreprendre sans s’épuiser, conserver son énergie et donner du sens à son quotidien d’entrepreneur. Lorsque je me suis lancée dans l’entrepreneuriat, j’écrivais des contenus sans stratégie en tête. Je prenais du plaisir à écrire mes articles, et c’est ce qui m’a permis de trouver mes clients, car j’étais dans une bonne énergie, sans chercher à trouver des clients “tout de suite”.  

Dans l’aïkido tout comme dans l’entrepreneuriat, le lâcher prise est essentiel à l’atteindre de ses objectifs, mais pour y arriver, il faut arrêter d’être obnubilé par l’objectif, et apprécier le chemin. 

 

Conclusion

Voici donc les 10 leçons d’entrepreneuriat que m’a appris l’aïkido. Par analogie, l’aïkido me permet d’adopter un nouveau regard sur l’entrepreneuriat, et réciproquement. Aujourd’hui, mon entreprise grandit, et ma pratique de l’aïkido s’améliore, et ce, dans un contexte particulièrement difficile. C’est de cette manière que mon entreprise tout comme l’aïkido deviendront de plus en plus résilients ! Si vous êtes entrepreneur, et que vous souhaitez prendre du recul sur votre activité, l’aïkido est un bon moyen pour cela.

 

👉 Pour essayer l’aïkido dans un Club dont l’ambiance est bonne, Olympiades Aikido club (13e) et Kuroba Aikido (9e)  sont de bon choix, on s’y retrouvera peut-être 😉

👉 Pour découvrir mon blog aikido, c’est ici 

En espérant vous y croiser dès la rentrée sur les tatamis, et d’ici là, au parc Montsouris (Olympiades) ou Georges Brassens (Kodokan) 

 

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