5 leçons d’entrepreneuriat que m’a appris l’aikido cette semaine
Je reviens tout juste d’une semaine de vacances dans le sud ou j’ai fait un stage d’aikido…et je n’avais pas prévu d’écrire un article parlant de cet art martial. Mais j’ai laissé mon imagination suivre son cours.
Cet article était censé rester une newsletter, mais au vue de sa longueur et des retours positifs reçus par mes abonnés, je suis suis décidé à le publier sur mon blog.
Sans surprise, tu l’auras deviné, j’ai fait un lien entre la pratique de l’aikido et l’entrepreneuriat !
Et voici les 5 leçons que j’ai apprises de mon sensei cette semaine :
Leçon n°1 : Commencer tôt ne va pas forcément t’aider
Lors d’un échange avec mon sensei, je lui avais dit que j’aurais aimé commencer l’aikido plus tôt, pour avoir plus de réflexes. Je pensais qu’il allait me dire que plus on commence jeune, plus la pratique devient facile en étant adulte….mais non.
Pour lui, commencer jeune, c’est souvent commencer avant d’être vraiment réceptif à la pratique et à sa complexité. C’est commencer avant d’avoir le recul et la maturité pour comprendre ce qu’on fait. Et c’est surtout commencer à un moment où on devrait plutôt s’amuser. Les grands maîtres de l’aikido ont souvent débuté leur pratique à plus de 20 ans.
Pour l’entrepreneuriat, je m’étais dit la même chose : si j’avais commencé à créer ma première entreprise à 18 ans, peut-être que je serais mille fois plus avancée que là où je suis aujourd’hui.
Mais à 18 ans, je ne voulais pas créer une entreprise. Je n’étais pas prête, et j’avais besoin de passer par une voie plus classique pour savoir si cette dernière pourrait me correspondre ou pas.
Donc si tu repenses à ce que tu aurais pu faire si tu t’étais bougé plus tôt, n’aie pas de regrets. Ce n’était pas le bon moment. Tu n’étais pas encore prêt.
“Ne te compare pas aux autres”
En aikido, ça peut être frustrant de voir que certains ont commencé en même temps que toi et t’ont dépassé. Et quand tu regardes ceux qui sont plus avancés que toi, tu te dis que tu as encore du chemin à faire. Ca a été mon cas. Mais en y réfléchissant, me comparer ne me fera pas progresser. Et quand on analyse bien : je n’étais pas aussi assidue que ceux qui ont commencé en même temps que moi. Donc pas de mystère, tout s’explique.
Dans l’entrepreneuriat, c’est pareil. Il y a mille raisons qui peuvent expliquer qu’untel soit devant toi. Et comme disait Oussama Ammar “Te comparer, c’est comparer ton intérieur à l’extérieur des autres”.
Et de toute façon, qu’est-ce qui compte vraiment : arriver le premier ou tout simplement arriver à destination sans trop de blessure ?
Leçon n°2 : les choses prennent le temps qu’elles prennent, mais…pourquoi es-tu si pressé ?
Si tu me connais, tu sais que mon défaut n°1 est l’impatience. Quand j’ai compris comment fonctionne le shmilblik, je veux voir des résultats rapidement.
Mais dans la vie, les choses ne fonctionnent pas comme ça.
En aikido, l’apprentissage est assez long. Il faut d’abord apprendre, puis comprendre et parallèlement mettre en pratique. C’est d’ailleurs pareil quand on entreprend.
L’apprentissage n’est pas très compliqué. L’apprentissage, c’est du savoir. En aikido, ce sont les noms des techniques en japonais par exemple. Dans l’entrepreneuriat, ce sera les bases du marketing et de la comptabilité.
La compréhension est l’étape supérieure : pourquoi est-ce que je fais les choses ? Pourquoi, est-ce que j’avance mon pied droit et non mon pied gauche ? (En aikido, la réponse est souvent : pour éviter de m’en prendre une). Pourquoi est-ce que je ne vais pas commencer par passer des semaines à faire mon site web quand je lance mon entreprises ? (En entrepreneuriat, la réponse est : parce que ce n’est pas la priorité pour faire décoller mon Chiffre d’affaires).
La mise en pratique est la vérification des deux précédentes étapes : on ne peut pas savoir si nos actions marchent si on ne les teste pas. En aikido, c’est tester une attaque ou une technique. En tant qu’entrepreneur, c’est tester un argumentaire de vente, ou un plan de lancement.
Il est difficile d’apprendre et de mettre en application ce savoir simultanément. Il faut parfois faire des erreurs pour que les choses fonctionnent enfin. Mais quand tu as choisis une voie qui te passionne, vas-tu renoncer au bout de quelques mois parce que tu ne vois pas de résultats ?
Leçon n°3 : Le problème est dans ta tête
Quand j’ai des blocages en aikido, mon sensei me dit toujours que le problème est dans ma tête, pas dans mon corps. Mon corps sait faire tous les mouvements que je lui demande. Le problème, ce sont mes craintes et mes appréhensions, qui elles, sont essentiellement psychologiques.
La difficulté en aikido, c’est de déconstruire tous les réflexes et toutes les peurs qu’on a accumulé depuis toujours, par notre éducation, et par les règles de vie en société. Nos corps sont en permanence tendus alors qu’en aikido, on prône le relâchement et le lâcher-prise. C’est ce lâcher-prise qui nous permet de chuter sans crainte et de mieux revenir.
Dans l’entrepreneuriat, c’est la même chose : nos peurs, ce sont nos croyances limitantes. Sans peur, on pourrait gravir des montagnes. Sans auto-censure, on oserait plus. Mais on a peur de s’affirmer, d’assumer un projet différent ou une une approche différente. La première chose à faire pour mettre fin à ces croyances limitantes est de les identifier : qu’est-ce qui me bloque ? Pourquoi ai-je peur ? Quelle est la pire chose qui pourrait m’arriver si je passe à l’action, si je fais autrement ?
“C’est en pratiquant qu’on enlève les appréhensions”
Plus tu es régulier, plus tu dédramatiseras les actions que tu appréhendes : en aikido, si tu as peur de chuter, fais 100 chutes à ton rythme et tu verras que chuter ne sera plus un problème. Quand tu es entrepreneur, si tu as peur de te voir à l’écran, réalise une capsule vidéo par jour, et tu verras que tu finiras par te regarder en face.
De plus, la régularité améliore la pratique. Plus tu mets en place une routine, plus tu deviens bon dans ce que tu fais. Je pratique l’aikido 2 à 3 fois par semaine, sans me poser la question de si j’ai envie d’y aller ou pas. J’écris une newsletter et un article par semaine sans me demander si je suis motivée ou non. Et devine quoi ? Je m’y tiens ?
Les déclics viennent avec la régularité, alors ne les attends pas. Ils viendront tout seul si tu es constant.
Leçon n°4 : La contrainte construit
Mon sensei m’a dit cette phrase il y a quelques jours : en aikido, la contrainte construit. Sans contrainte, on fait ce qu’on veut, on ne fait pas d’erreur, on ne progresse pas, et on n’avance pas.
En aikido, la contrainte c’est le uke, l’adversaire. Sans lui, la pratique ne serait plus de l’aikido mais du Tai Chi, des mouvements à réaliser individuellement sans travail avec l’autre. En aikido, la contrainte nous permet d’avancer en arrivant à contourner le danger dans la mesure du possible, ou de l’épouser quand il est là.
Quand on entreprend, la route n’est pas droite, et nos trajectoires ne sont pas rectilignes. Ce sont ces contraintes (administratives, concurrentielles, budgétaires, personnelles) qui nous permettent d’avancer et de faire avec ce que l’on a. La plus grande qualité d’un entrepreneur est la résilience, cette capacité à rebondir après un échec. Tout comme la chute en aikido permet de mieux revenir, la résilience permet de se construire dans l’adversité. Et je sais de quoi je parle, j’ai essuyé de nombreux échecs, et je sais aujourd’hui que rater fait partie du jeu ?
“Quand tu as raté de 15 manières différentes, la 16e fois c’est la bonne, puisque il n’y a plus d’options pour rater”
Quand on a coché toutes les cases de l’échec (et qu’on en retient les leçons), on ne peut qu’avancer parce que toutes les mauvaises options ont déjà été testées. C’est ce que me dit mon sensei : continue d’essayer, de rater, et à un moment, ça finira par marcher.
C’est la même chose si tu es entrepreneur : tu as essayé dix fois la prospection agressive et ça n’a pas marché ? Essaye la prospection subtile et ciblée, peut-être que ça marchera ! Au pire, il te reste encore des options : l’inbound marketing, la publicité…essaye 15 options, et la 16e marchera ?
Leçon n°5 : l’aikido, c’est la construction d’une relation avec l’autre, car on n’avance pas seul
Dans cette même logique de prise en compte des éléments externes pour avancer, mon sensei insiste sur la construction d’une relation avec l’autre. Dans son fondement, l’aikido, c’est l’harmonisation entre deux corps qui s’écoutent. C’est pourquoi, l’une des règles fondamentales est de toujours garder le contact, même dans la contrainte. L’autre nous aide à avancer car c’est avec lui qu’on avance et construit notre pratique.
Dans l’entrepreneuriat, le rôle du réseau et des relations est capital pour développer son activité. On n’avance pas seul : on a besoin pour avancer d’ouvrir des portes et saisir des opportunités. Et ces opportunités se créent dans le contact et le dialogue. C’est pourquoi cultiver son réseau est essentiel. Je suis en ce moment en train de lire “Réveillez le millionnaire qui est en vous” de Marc.V HANSEN et Robert. G. Allen, et dans lequel les auteurs insistent sur la nécessité de construire une équipe (l’effet de levier) pour gagner devenir millionnaire. Sans aller jusqu’à gagner des millions, on peut adopter ce vieil adage “seul on va plus vite, ensemble, on va plus loin”
“Ecouter les besoins de l’autre pour réussir à se développer “
Dans cette même perspective de relation à l’autre, un club d’aikido retrouve les mêmes problématique qu’une entreprise : recruter de nouveaux adhérents qui resteront fidèles au club. Pour appâter les curieux, il faut attiser leur curiosité avec des arguments qui leur parlent. Qu’est-ce que recherchent les gens aujourd’hui dans les arts martiaux ? Savoir se défendre ? Maîtriser leurs peurs ? Devenir zen ? Ce sont ces questions que se pose mon club pour parler à un public plus jeune. Pour attirer un nouveau public, il faut que la discipline réponde à leurs attentes tout en étant accessible. Il faut trouver les bons mots pour les toucher, sans mentir sur la réalité de la discipline, ni dénaturer la pratique. C’est le juste milieu à trouver pour vendre sans perdre son âme.
Ce juste milieu est à trouver pour n’importe quel entrepreneur qui cherche à attirer de nouveaux clients. Comment faire venir des clients à lui quand le voisin propose un tarif plus attractif ? Comment toucher un public qui ne nous connaît ni d’Eve ni d’Adam ? En développant une bonne proposition de valeur qui prend en compte les problématiques des clients : l’écoute des besoins est ainsi à la base de toute action de marketing. Rajoute à ça, une pointe de storytelling, et tu peux être sûr que tes prospects ne choisiront pas ton concurrent ?
Conclusion
Voici donc les 5 leçons de mon sensei apprises cette semaine.Il existe donc bel et bien un parallèle entre la philosophie des arts martiaux et l’état d’esprit de l’entrepreneur.
? Pour découvrir mon blog aikido, c’est ici
Merci pour ce partage
Et j à vous que je suis motivé pour m’inscrire dans un club d’aikido
À tantôt
Dénis
Merci Denis,
Venez faire un tour dans notre club au Kodokan https://www.aikido.kodokanparis15.com/ 🙂