Tristan Duhamel : un Déclic Ecologique au service du zéro déchet !

Entrepreneur aux multiples casquettes, Tristan Duhamel tient un fil conducteur dans ses différents projets : son engagement écologique. Administrateur à la Maison du Zéro déchet, bénévole auprès de Zéro Waste France et récemment Fondateur de Déclic Ecologique, le zéro déchet fait partie du quotidien de Tristan. 

Avec Déclic Ecologique et son approche des questions environnementales par l’intelligence collective, Tristan choisit un positionnement original sur le marché du consulting en RSE.

Retour sur le lancement d’une entreprise pleine d’enthousiasme ! 

 

1 – Directeur artistique, chef d’entreprise, militant écologiste, qui est Tristan Duhamel ?

déclic écologique tristan duhamel

Je suis Tristan Duhamel, parisien ou presque : je vis et travaille maintenant à Montreuil. J’ai aujourd’hui plusieurs casquettes.

Je suis directeur artistique et graphiste depuis plus de 20 ans. J’aime faire de l’identité visuelle, c’est à dire le logo de structures, leur charte graphique et les supports de communication jusqu’à l’aspect visuel des sites web. L’affiche, la conception de livre ou de maquette de presse sont également mes domaines de prédilection.

J’ai une grande conscience écologique, c’est la raison pour laquelle je prône des outils de communication à l’empreinte écologique restreinte et il y a des tas de choses à faire dans ce domaine. Il y a toujours eu en moi, un attachement à la terre et l’idée que chacun peut agir.  

À titre personnel, je m’efforce de vivre au plus près de  principes de vie « écologiques » et zéro déchet. Depuis très longtemps, pendant mon temps libre, j’ai pris l’habitude de nettoyer les campagnes et les plages. C’est très satisfaisant car cela donne des résultats très concrets et cela permet de sensibiliser les gens qui me voient faire et/ou qui se joignent à moi. J’ai ainsi mobilisé 40 volontaires en seulement 3 jours pour un nettoyage d’envergure en Thailande. 

Après différents mouvements citoyens dont Villes en transition (écologique), j’ai rejoint l’association Zero Waste France (zéro déchet, zéro gaspillage) puis Zero Waste Paris (groupe local). L’approche environnementale à travers le déchet est éloquent et j’y ai retrouvé l’enthousiasme des Villes en transition, moteur incontournable pour moi. Je suis également au Conseil d’Administration de la Maison du Zéro Déchet à Paris (on y trouve des conférences, ateliers, une boutique d’objets durables). 

 Parallèlement à mes activités militantes et bénévoles, je développe depuis deux ans une activité de conseil en transition écologique pour les entreprises avec Rose Boursier-Wyler. Nous nous sommes rencontrés au sein de Zero Waste Paris et avons créé à 4 un groupe de travaille sur la réduction des déchets au bureau. Ce travail a nourri le guide sur ce sujet édité par Zero Waste France cette année.

L’envie de créer une activité professionnelle lié à l’environnement a germé il y a déjà longtemps. Je me suis aperçu que les entreprises étaient rassurées de s’adresser à une « boite » plutôt qu’à un freelance. J’ai donc fondé cette année Déclic Écologique, conseil enthousiasmant pour les entreprises ». Et Rose Boursier-Wyler fait partie de l’aventure. La connivence entre nous et notre expertise complémentaire  nous ont rapproché dans la volonté de travailler ensemble. 

2 – C’est quoi Déclic Écologique ?

déclic écologique

Aujourd’hui, les activités de bureau représentent 10 millions de tonnes de déchets par an, autant que les ménages ou l’industrie. Ce secteur est notre cœur de métier, nous le connaissons bien, mais nos méthodes s’adaptent à d’autres secteurs.

Déclic Écologique, propose aux entreprises d’envisager la transition écologique comme une force. Elle est pleine de vertus écologiques, bien sûr mais aussi humaines et financières.

Le but est d’accompagner les entreprises dans cette évolution, de réduire leur impact environnemental par le prisme des déchets mais également au delà en touchant des secteurs bien plus larges : informatique, énergie, déplacements, ménage, restaurant d’entreprise…

3 –  Dans le milieu très concurrentiel du conseil en RSE, quelle est la plus-value de Déclic Écologique ?

rse zero waste

Notre approche est participative. Nous proposons des ateliers avec les équipes puis un suivi opérationnel sur le moyen terme. Cette évolution doit être progressive pour s’ancrer.

Dans les ateliers, après un temps de sensibilisation, nous utilisons les méthodes d’intelligence collective. Les salariés de nos clients sont ainsi parties prenantes des solutions, cela développe la créativité, ils sont impliqués et sont donc motivés pour amorcer ces changements. L’enthousiasme prend place ici. De plus, quand on change un geste négatif par un geste vertueux, cela procure également de la satisfaction.

Par la suite, nous réalisons un diagnostic de l’entreprise et nous l’accompagnons pour mettre en œuvre les changements pas à pas.

4 – Quelle est la différence entre Déclic Ecologique et et ton engagement bénévole ?

 

zero waste zero déchet

Longtemps, je me suis dit, si je n’étais pas graphiste, je ferais quelque chose dans l’environnement. Je suis convaincu que nous avons tous du pouvoir. Je voulais développer mon engagement pour l’environnement, apporter une pierre plus grande à l’édifice, aller au delà de la façon dont je m’engageais associativement. J’ai ainsi créé cet activité professionnelle. Mes deux activités sont complémentaires et se nourrissent mutuellement. Les ponts sont notamment le principe des 3R (qui en compte autant que l’on veut) Repenser, Refuser, Réduire, Réutiliser, Réparer et enfin Recycler, auquel il faut ajouter la notion de compostage.

Mes actions avec Zero Waste Paris et la Maison du Zéro Déchet sont plus en lien avec le grand public. Chacun peut proposer une action, un groupe de travail afin que d’autres le joignent.

Je souhaite élargir l’activité de Déclic Écologique sur différents secteurs : accroitre sa part dans l’économie circulaire, c’est à dire trouver les nouveaux débouchés des déchets résiduels pour qu’ils deviennent la matière première secondaire pour d’autres.

Le développement à l’étranger, en particulier au Sénégal, est en cours. Je suis en rapprochement avec des acteurs locaux sur différentes problématiques, notamment sur la pollution par les plastiques.

5 –  Où peut-on te trouver ?

mundo m tristan duhamel

Nous travaillons au Mundo M à Montreuil et au Maif Start Up Club, dans le 2e arrondissement de Paris.

Appelez-nous, mailez-nous ou parlez de nous !

Tristan Duhamel : 06 76 81 36 72 : td@tristanduhamel.com

Si vous souhaitez joindre Tristan le graphiste, c’est ici !

Vous pouvez nous suivre sur notre page FB et sur notre page Linkedin 🙂

A bientôt !

 

?Et si tu veux parler entrepreunariat de vive voix, je te propose qu’on s’appelle ?

Rudy Pignot-Malapert : l’adaptabilité au service du crowdfunding dans l’ESS

Rudy Pignot-Malapert est un communiquant avec une solide expérience de lEconomie Sociale et Solidaire. Au fil des années, il a développé des méthodes adaptées qui lui permettent d’accompagner les associations et entreprises sociales dans leur développement, notamment à travers leurs campagnes de financement participatif.

Il part également à la rencontre des acteurs de l’ESS pour mieux connaitre et valoriser cet écosystème. Car Rudy est également le créateur de Une minute 40 d’ESS, un podcast dans lequel il donne à entendre des porteurs de projets inspirants.

Retour sur le parcours d’un communicant agile. 

Qui est Rudy Pignot-Malapert ?

Je suis consultant en communication et crowdfunding dans l’économie sociale et solidaire. J’ai débuté ma carrière en tant que responsable communication de différentes structures dont la mission est de représenter des acteurs de de l’ESS auprès des décideurs. Au Mouvement des entrepreneurs sociaux (Mouves), au Labo de l’ESS ou encore au sein du Think Tank de la Mutuelle ChorumJ’ai dû apprendre à communiquer avec peu de moyens ; à trouver des outils efficaces et peu chers. Je sais maintenant, qu’avec peu, on peut faire beaucoup et que la communication peut nourrir l’innovation des organisations.

Pourquoi la communication est cruciale pour les acteurs de l’ESS ?

La communication est cruciale pour toute structure et particulièrement celles relevant de l’ESS. Elles répondent à des besoins sociaux ou environnementaux parfois non-solvables. Il faut convaincre un large panel de cibles (financeurs, parties prenantes, clients, …) que cette activité mérite d’être pérennisée. Longtemps, l’ESS n’a pas osé communiquer et les décideurs ou journalistes ne prenaient pas le sujet au sérieux. Ce n’était pas assez « spectaculaire » pour passer au JT. Mais aujourd’hui, une personne à la rue qui retrouve sa dignité, une collectivités zéro déchet ou la possibilité de faire un micro-don en caisse, c’est devenu une voie d’avenir dans un monde en transition. C’est un potentiel sur lequel les entreprises sociales et associations doivent savoir miser. Leur modèle économique est sensible et le contrôle de leur notoriété, primordial. Pour adresser efficacement des cibles avec peu de moyens, il vaut mieux optimiser sa communication pour mieux canaliser les énergies. Pour répondre à ces enjeux, j’accompagne les structures de l’ESS au travers de formations (communiquer sans budget notamment) et d’ateliers inspirés du Design thinking. Ils permettent aux membres d’une structure de partager une vision commune de ses enjeux de communication et de gagner en efficacité. La finance participative fait également parti des dispositifs de communication que je mets en place pour des projets solidaire.

Aujourd’hui, beaucoup de porteurs de projets aimeraient se lancer dans le crowdfunding mais tous ne sont pas préparés : quels conseils leur donnerais-tu pour se lancer ?

 

Le crowdfunding peut être un formidable outil pour les porteurs de projets solidaires et les collectivités. Il permet de communiquer, tester son projet ou bien sur de récolter des fonds. Mais attention, une campagne réussie demande de la préparation en amont. Tout d’abord bien circonscrire son besoin pour choisir sa plateforme. En fonction du type de financement – don, prêt ou investissement – les modalités ne sont pas les mêmes. Les campagnes de don que l’on réalise sur les plateformes comme Ulule ou KissKissBankBank portent sur des plus petits montants et sur une plus courte période qu’une levée de fonds sur Lita ou Lumo. Dans tous les cas, la communication jouera un rôle déterminante et il vaut mieux anticiper les différentes phases de la campagne (une sorte de U avec un début en fanfare, une période de creux et un sprint final), dérouler un storytelling, créer des supports de communication et pourquoi pas, approcher des communautés complémentaires ou sponsors. Pour accélérer ce processus, j’aide les porteurs de projets à cadrer leurs campagnes via des ateliers de formation/action où je les aide à mettre en place une méthode. C’est intense et on en sort avec toutes les clefs pour lancer une campagne sur de bons rails (mindmapping, axes de communication, fichiers, etc.). Ainsi, crowdfunding et communication sont intimement liés. La spécificité des projets solidaires demande une approche sensible pour que les campagnes de dons puissent être bien menées et perçues positivement. 

Tu as récemment lancé un nouveau podcast : 1 minute 40 pour l’ESS. Qu’apprend-t-on des acteurs de l’économie sociale et solidaire en moins de deux minutes ?

 

Oui, c’est une démarche assez instinctive. Les acteurs que je rencontre au quotidien m’inspirent. C’est très instinctif et brut, dès que je rencontre une personnalité qui me semble pouvoir dire beaucoup en peu de mots dans le micro de mon iPhone.C’est dans l’ADN d’un communicant de transmettre. J’aime à penser que chacun de ces podcasts est comme une photographie où l’on peut percevoir beaucoup en un regard. C’est pareil pour 1 minute 40 d’ESS  où l’on peut trouver de quoi s’inspirer, s’engager, partager. Qui sait, peut-être qu’un de tes lecteurs figurera dans ce podcast bientôt ?

 

Où peut-on te trouver ?

A la Ruche, jamais loin du Rootop, ou au  Bar Commun, ou je suis bénévole
Je suis également très actif sur les réseaux sociaux, notamment sur LinkedIn  ou Twitter ! 🙂

 

?Et si tu veux parler entrepreunariat, je te propose qu’on s’appelle ?

Sébastien Magnan : la force d’un réseau spécialisé pour un consultant RSE indépendant !

Sébastien est un consultant RSE indépendant. Décidant de quitter Paris et l’univers des grands cabinets de conseil, il se lance dans le consulting en freelance..à La Ciotat ! Pour démarcher ses clients, il s’appuie sur un réseau de consultants indépendants spécialisés dans la RSE. Le parcours et l’expérience de Sébastien est une source d’inspiration pour tout consultant souhaitant bénéficier d’un cadre de vie qualitatif tout en développant son réseau.

1 – Peux-tu te présenter ?

Crédit photo : Régino Ile de France

Je m’appelle Sébastien, j’ai 31 ans, et j’habite à La Ciotat près de Marseille. Originaire de Digne les Bains, une petite ville entre les Alpes et la Provence, j’ai toujours aimé le contact avec la nature, les découvertes et la liberté du voyage. Cette curiosité m’a emmené à beaucoup bouger pour mes études : classe prépa à Cannes, école d’ingénieur à Biarritz avec des échanges en Angleterre et en Espagne, puis école de commerce à Chicago! Mais j’ai fini par poser mes valises à Paris avec ma femme, où j’ai travaillé pendant 4 ans.
D’abord auditeur puis consultant en RSE dans des grands cabinets, j’ai eu l’occasion de travailler sur des missions très variées auprès d’entreprises de toutes tailles et tous secteurs. Deux expériences vraiment intéressantes ! Mais la qualité de vie du sud nous faisant de l’oeil, on s’est décidés à repartir dans notre région d’origine. Et c’est après quelques mois de réflexion et de rencontres décisives que je me suis décidé à me lancer à mon compte.

2- Quel est ton métier ?

Crédit photo : Athélia Entreprendre

J’ai fait le choix de de rejoindre l’écosystème RSE Développement qui regroupe des indépendants experts de la RSE et dédié à la performance responsable des PME et ETI. En région PACA, mes clients sont des entreprises de taille moyenne ou intermédiaire, que j’accompagne sur l’intégration de la RSE au coeur de leur métier, pour en faire un levier de performance. Concrètement, ça passe par un diagnostic que je fais en rencontrant les fonctions clés de l’entreprise et en étudiant leur documentation interne et externe, pour évaluer leurs points forts et leurs ponts de progrès.

Ensuite, une stratégie est définie avec les dirigeants pour travailler sur les grands axes de la RSE en lien avec les attentes du marché, les actions des concurrents et les ambitions de l’entreprise. C’est alors qu’un accompagnement plus opérationnel peut commencer. C’est une relation de proximité dans la durée et de confiance qui se crée avec mes clients et qui doit aboutir sur l’installation durable de la RSE au coeur de l’entreprise. C’est là que l’on arrive à créer le plus de valeur ensemble.

3- Comment évalues-tu la démarche RSE des PME?

 


Les PME se sentent souvent éloignées de la RSE qu’elles voient comme une contrainte, alors qu’en réalité c’est un levier de performance sous-exploité. La plupart des PME ont déjà développé, consciemment ou pas, des actions qui s’inscrivent dans une démarche RSE. Cette démarche est rarement complète, mais des éléments existent. Mon travaille consiste à regrouper les bonnes pratiques existantes, capitaliser dessus et développer les axes inexistants. A moyen terme, une démarche RSE centrée sur les enjeux principaux amènera de la performance et pourra se valoriser auprès des parties prenantes. Les PME investies dans la PME parviennent à améliorer leurs opérations dans tous les métiers de l’entreprise, et au final gagnent en performance.

4- Quelle est ta plus-value en tant que freelance ?

Je dirais que le fait d’être passé par des grands cabinets à Paris m’a apporté une expérience et une autonomie qui me permettent aujourd’hui de travailler dans de nombreux secteurs, sur des problématiques très diverses. Le fait d’avoir acquis des méthodes et d’utiliser des outils éprouvés m’apporte l’efficacité et le pragmatisme que cherchent les dirigeants de PME.
Ensuite, le fait de faire partie d’un réseau me place dans une situation différente d’un freelance isolé. Via RSE Développement, j’ai accès à des compétences complémentaires aux miennes, à une visibilité et un légitimité accrues et à des outils partagés: site web, outils d’analyse, etc. En échangeant régulièrement avec d’autres indépendants du réseau, on s’enrichit mutuellement, on partage des éléments de veille ou des bonnes pratiques de nos clients et je ne me retrouve donc jamais seul face à un problème insoluble. C’est un vrai plus pour moi et surtout pour mes clients !

5 – Où peut-on te trouver ?

Sur le site web www.rse-developpement.com pour mieux découvrir mon activité, sur mon blog,  sinon en m’écrivant par mail (smagnan@rse-developpement.com) 🙂 . Je suis en région PACA mais aussi régulièrement à Paris, toujours disponible pour échanger sur la RSE !

 

?Et si tu veux parler entrepreunariat, je te propose qu’on s’appelle ?

Marie Vabre : journaliste engagée et électron libre de l’ESS

Marie Vabre est une journaliste spécialisée en Développement durable, RSE et ESS. Revendiquant sa liberté d’entrepreneur, elle choisit ses sujets à l’aune de ses aspirations.

Animée par les valeurs de l’Economie Sociale et Solidaire, Marie a quitté sa Coopérative (CAE) et lui préfère un statut de micro-entreprise, plus adaptée à son activité. Retour sur le parcours de cette freelance de sens !

1- Qui est Marie Vabre ?

Une journaliste (rédactrice / réalisatrice) et communicante spécialisée en DD – RSE – ESS, et surtout une maman écocitoyenne, soucieuse de la planète, que ce soit sur le plan de la solidarité et du lien social, sur le plan écologique / de la santé environnementale, ou sur la plan économique pour imaginer des modèles plus vertueux, plus équitables. De toutes façons, tout est lié ! Je suis également intervenante à Dauphine et à L’ISARA Lyon, et j’anime des tables rondes. En bref, une “freelance de sens” qui revendique sa liberté 😉 J’ai opéré une réorientation après une dizaine d’années en tant que réalisatrice de reportages pour la télé, grâce à une formation continue : le Master 2 Développement Durable & Organisations, à Dauphine, deux ans passionnants!

 

2 – Journaliste spécialisée dans le développement durable, tes clients sont notamment des structures de l’ESS. Comment choisis-tu les sujets de tes reportages ?

Reportage sur une initiation à l’apiculture avec CityBzz à la Recyclerie, Paris 18ème (pour ID)/Crédit photo : Marie Vabre

Je travaille pour des médias spécialisés comme L’infodurable (ID), Say Yess, Consoglobe, Médiatico, Oui! Le magazine de la Ruche qui dit oui… Je propose des sujets sur des acteurs du développement durable que j’ai plaisir à mettre en avant, des plus petits souvent dans l’ESS, aux plus grands comme des entreprises classiques. Quand on traite de RSE, rien n’est parfait, mais il s’agit de souligner les avancées, les efforts, tout en évitant le greenwashing et le socialwashing. Je collabore aussi avec des structures comme l’Avise, agence d’ingénierie et d’accompagnement de projets ESS et le Labo de l’ESS, dont je suis membre. C’est un think tank qui défend l’économie sociale et solidaire. Son mode de fonctionnement : être en lien avec les initiatives des territoires qui fonctionnent et les valoriser ; coordonner des groupes de travail collaboratif avec d’autres acteurs (une forme de R&D) ; faire du plaidoyer auprès des pouvoirs publics et des propositions concrètes pour changer d’échelle (par exemple, la loi ESS ou le label PTCE).

3 – Aujourd’hui, la presse en ligne remplace une grande partie des journaux papiers (surtout dans l’ESS). Finalement, journalisme et blogging, ce sont deux métiers différents ?

Reportage sur des visites green et solidaires à Paris, avec PariSolidari-Thé (pour ID)/ Crédit photo : Marie Vabre

Sur ces sujets, il existe de nombreux titres de presse avec un ton et un traitement différent : Socialter, Kaizen, We Demain, UP le mag… Certains disparaissent malheureusement, comme TerraEco qui n’a pas survécu. Et il y a une offre digitale de plus en plus importante maintenant. ID sortira en version papier dans quelques mois, donc ils ont commencé par Internet. Sincèrement, je trouve qu’il y a des blogs très qualitatifs (cf mon article “Je blogue donc je suis (green)“), mais cela reste différent du travail journalistique. On est le plus souvent dans des récits de vécus au quotidien (comment faire sa transition), avec beaucoup de partages de trucs et astuces, de marques / produits, d’expériences, de do it yourself (DIY). Le journaliste va avoir une vision plus transversale des enjeux sociaux, des acteurs en place, du marché, du contexte législatif, ce qui va permettre un décryptage, une analyse, une critique. Il se doit de recouper ses sources, de faire un travail de recherche, de veille permanent. Ces pratiques ne sont pas incompatibles bien sûr.

4 – D’une coopérative de l’ESS, tu as fais le choix de la micro-entreprise, pourquoi ?

Séminaire R&D au sein des PTCE organisé par Le Labo de l’ESS (novembre 2017) avec Christophe Itier, Haut-Commissaire à l’ESS et à l’Innovation sociale auprès du ministre  Nicolas Hulot (en bas à gauche) et Hugues Sibille, Président du Labo de l’ESS, Président de la Fondation du Crédit Coopératif (en bas à droite) / Crédit photo : Marie Vabre

 

J’ai tenté l’aventure en CAE, coopérative d’activités et d’emploi pendant 10 mois. Attention, ce que je vais dire ici n’est pas politiquement correct dans le milieu et pourrait hérisser le poil de nombreux défenseurs de l’ESS, dont je fais pourtant partie. Pour être honnête, je n’ai pas trouvé en CAE l’esprit collectif et la mutualisation des savoir-faire que j’attendais, donc j’ai été déçue. Cela ne signifie pas que c’est partout pareil. Ensuite, financièrement, la CAE ne convient pas à tous les types d’activités car les charges sont extrêmement lourdes à assumer (environ 52%, dont 11% à 12% pour les charges coopératives et le reste en charges salariales / patronales). Si on construit un vrai projet d’entreprise avec une offre assortie et des rentrées de trésorerie conséquentes, pourquoi pas. Cela permet de tester son activité, de se lisser un salaire, d’avoir les avantages du CDI et de se décharger de l’administratif. Si on facture des compétences en tant que freelance, ce n’est pas adapté, mais ça reste mon avis ! Grâce à l’ACCRE, en tant que micro-entrepreneur, j’ai des charges bien moindres et le côté administratif est assez léger. C’est une solution provisoire et imparfaite qui me convient à cet instant T de mon activité. Une alternative me semble intéressante : SMart qui n’est pas une CAE mais une SCIC (Société coopérative d’intérêt collectif). Contrairement à la CAE, elle permet de cumuler les statuts (intermittent, pigiste, auto-entrepreneur ou autres). On ne transforme pas toute sa trésorerie en CDI, mais la part que l’on souhaite en CDDU (d’usage), ce qui est plus souple.

5 – Où peut-on te trouver ?

Bien sûr, sur le groupe Facebook des freelances ESS qui est une très belle initiative, bravo! Mais j’avoue être beaucoup plus présente sur Linkedin et Twitter. Ma page de blog est plutôt un portfolio.

 

?Et si tu veux parler entrepreunariat, je te propose qu’on s’appelle ?

Marie-Lou Deschamps : l’ESS lui a permis de se dépasser le plan professionnel et humain

Marie-Lou Deschamps a trois moteurs dans sa vie : le besoin de se rendre utile, l’événementiel au service de projets valorisant l’Humain et la stimulation intellectuelle liée à ses missions de freelance. Avec son engagement dans l’ESS, elle a réussi à coordonner ses trois aspirations.

Aujourd’hui communicante en communication, elle a su mobiliser son intérêt pour l’humain et sa maîtrise des réseaux sociaux au service d’un message de tolérance dans sa vie personnelle : son mariage. Avec la création du concept « Afrikasia », Marie-Lou a fait du vivre ensemble un crédo qui lui a permis de faire financer son mariage interethnique et interreligieux.

Retour sur le parcours de cette communicante hors pair.

1 – Peux-tu te présenter ?

Marie-Lou en haut du grand mât sur le Belem,

Je m’appelle Marie-Lou, j’ai 28 ans et je suis l’heureuse maman de Saïan, mon fils de 9 mois.

Sur le plan professionnel, je me présentais encore comme cheffe de projet évènementiel il y a quelques temps.

Aujourd’hui, je m’affirme comme consultante en communication, principalement pour des projets ayant un impact positif sur l’Homme.

Si aujourd’hui je sais ce qui m’anime, mon parcours n’a pas été linéaire pour autant :

Après des études en Histoire de l’Art à la Sorbonne, je me professionnalise avec un Master 2 spécialisé dans la communication. Mais suite à un accident physique personnel qui m’a privé de mes capacités cérébrales pendant deux mois, j’ai eu un soudain déclic sur une profonde volonté de me rendre utile. C’est dans ce contexte que je m’intéresse à l’ESS.

J’ai par la suite travaillé quatre ans à la Fondation Belem qui s’occupe de préserver le plus ancien trois-mâts encore en navigation, et travaillé comme bénévole au sein d’une association humanitaire sur des champs d’actions divers (distribution de colis alimentaires à la frontière Syrienne, maraudes hivernales). Ces différentes expériences m’ ont donné l’envie de placer l’humain au cœur de tous mes projets professionnels.

Mon crédo aujourd’hui « tomber peut-être plusieurs fois mais se relever à chaque fois » .

2- Communicante dans l’ESS, tu dois travailler avec des structures à petit budget. Quel est le bon deal à adopter pour lier projets éthiques et freelancing ?

Immortaliser pour communiquer – Cité radieuse de Marseille

J’ai d’abord été salariée, ce qui me permettait de m’investir bénévolement auprès d’Ummanité, une association venant en aide au plus démunis, notamment à travers l’approvisionnement d’eau en Afrique et la distribution de vivres aux sans-abri sur Paris.

J’ai souhaité devenir freelance pour m’investir davantage dans cette association, et travailler sur des projets répondant à mon besoin de me sentir utile et d’agir pour la cause humaine et environnementale.

Pour continuer à m’investir bénévolement auprès d’Ummanité, j’ai dû trouver des clients à gros budget. J’ai eu la chance de faire fonctionner mon réseau pour décrocher de gros contrats : des missions dans le marketing ou l’évènementiel qui me permettent aujourd’hui de continuer ce que j’aime. C’était un bon deal pour moi.

Pour travailler dans l’ESS, il est nécessaire d’être autonome et créatif. Autonome, pour apprendre par soi-même. Créatif, pour faire du problème une opportunité.

La pression, les grandes responsabilités qu’on me donnait pour répondre à des objectifs parfois démesurés, ainsi que des deadlines souvent trop courts, sont des éléments extrêmement stressant mais au combien stimulants. J’apprends énormément en travaillant dans l’ESS.

3- Quel est ton rôle au sein d’Ummanité ?

Maraude avec Ummanité

Quand j’ai commencé à travailler avec Ummanité, je m’occupais essentiellement des évènements de l’association : présence sur des salons et Gala caritatif. Mais ayant une formation dans la gestion des organisations et souhaitant mettre à profit mon expérience, j’ai fini par apporter mon aide sur la collecte de fonds, la gestion administrative, les dossiers de subventions et la communication. Ummanité est une association familiale, les membres fondateurs sont des amis d’enfance. Ils sont généreux, pro-actifs et plein de bonnes idées. Je leur apporte mon expertise pour leur permettre de se développer.

4- En tant que bonne communicante, tu as, avec ton mari, construit une communication sur la tolérance autour de votre mariage sur la thématique “Afrikasia”. Comment as-tu réussi à faire financer ton mariage grâce aux réseaux sociaux ?

Afrikasia, le message de tolérance de Marie-Lou et Slimane / Crédit photo :  The Great Day, Pierre Henri Berthezène et David Arraez.

C’était entre 2013 et 2015, en même temps de que la fin de mes études… en communication événementielle ! Slimane et moi souhaitions quelque chose de beau, de grand, et surtout à notre image. L’union d’un malien musulman et d’une franco-thaï catholique c’est une sacrée organisation. Pour notre jour J, nous souhaitions représenter et célébrer nos différences de cultures, de religions et de traditions.

Faute d’argent à la hauteur de nos ambitions, j’ai eu l’idée de le faire financer gratuitement par des prestataires en échange de visibilité. J’ai alors mobilisé une communauté sur les réseaux sociaux autour des mariages mixtes et de la diversité, crée un site comme vitrine des préparatifs, du mariage et de nos partenaires.

Ce fut un réel succès, plus de 2 000 personnes ont suivi notre aventure sur les réseaux sociaux et une douzaine de partenaires ont assurés le mariage de nos rêves.

5- Où peut-on te trouver ?

9 mois de coworking

Entre mon bureau et mon bébé 😉

J’ai fais le choix de garder mon fils avec moi pour sa première année. Communicante plaçant l’Humain au cœur de mes projets, je me voyais mal confier Saïan toute la journée à quelque d’autre et m’occuper des autres. Ça n’aurait pas été cohérent.

Travailler avec bébé c’est de l’organisation, j’ai l’impression de mener plusieurs vies en 24h et c’est ce que j’aime.

Vous pouvez en savoir plus sur mon travail via Linkedin et vous pouvez m’écrire sur deschamps.marielou@gmail.com

A bientôt et encore merci Yéza pour tout ce temps et cette énergie que tu nous donnes !

 

?Et si tu veux parler entrepreunariat, je te propose qu’on s’appelle ?

Mila Colas : une digital nomad “condamnée” à entreprendre !

Mila Colas est une Digital Nomad partie à la découverte de la planète. Quittant son poste de salariée, elle décide de faire le tour du monde de l’entrepreneuriat social avant de réaliser que le véritable sens de son projet est devenu son voyage en vélo. Avec son compagnon Denni, Mila part à la conquête du monde, vivant du freelancing et du blogging. Avec ce nouveau mode de vie, Mila a réussi à trouver un équilibre de vie, alignée avec ses projets et surtout avec elle même ! Retour sur l’expérience de cette digital nomad, depuis l’Italie.

1 –  Qui est Mila Colas ?

Mila à Belgrade / Crédit photo : Entreprendre le Monde

Avant de prendre mon envol pour une nouvelle vie, j’étais une webmarketeuse dans le domaine de l’économie collaborative. J’avais lancé ma carrière en créant une plateforme de financement participatif en 2011, Octopousse. Une belle aventure, car en moins de 2 ans, avec mon associé, on a levé 400 000 € et financé plus de 200 projets. Après avoir rapproché notre site avec celui d’Ulule, je me suis retrouvée sous le statut de salariée cadre, à Paris.

C’est un statut qui ne me convient pas très bien. Je suis trop autonome, indépendante et j’aime beaucoup trop travailler de mon côté. Peut-être que j’évoluerai sur cet aspect un jour, mais pour l’instant, je pars du principe que je suis « condamnée » à être entrepreneuse toute ma vie ! Du coup, j’ai quitté cette vie pour partir en voyage !

2 – Tu t’es lancée dans un tour d’Europe à vélo avec Entreprendre le monde, quel était l’objectif de ce voyage ?

Montagnes de Croatie, région de Dubrovnik (après une montée à 12%) / Crédit photo : Entreprendre le monde

Au départ, je voulais suivre  la ligne directrice de ma carrière et je m’étais fixé comme objectif d’aller à la rencontre des porteurs de projets qui changent le monde. Mais, ça, c’était sans réaliser les contraintes. En effet, avant de partir, j’avais créé une liste de personnes à contacter et à rencontrer. Dans les faits, je me suis rendue compte que le projet était difficile à mener. Les porteurs de projet répondaient peu ou longtemps après. Au fur et à mesure de mon voyage, le vélo prenait beaucoup de place dans mon quotidien. Enfin, deux missions en freelance sont venues s’ajouter à mon programme.

Devenu une source de stress trop importante, j’ai peu à peu fait évoluer ce projet (même si j’interview encore des porteurs de projets de temps en temps sur la section « entrepreneurs » de mon blog). De l’autre côté, nos lecteurs, nous posaient de plus en plus de questions sur le vélo, ses aspects techniques, nos ressentis en route. Nous nous sommes donc un peu plus penchés sur cet aspect-là !

Sur un aspect personnel, l’objectif ici, c’était plutôt de revenir à une vie normale. Comme je le disais tout à l’heure, la vie de salariée ne me convenait pas. J’étais si stressée qu’il m’a fallu 4 mois pour me détendre un peu et recommencer à dormir normalement. Le voyage à vélo a cette faculté exceptionnelle de t’enfermer dans une bulle de détente absolue.

3 – Une telle aventure, ça se prépare comment ? et avec quel budget ?

Lever de soleil sur le lac d’Ohrid en Macédoine / Crédit photo : Entreprendre le Monde

Pour le voyage à vélo, tout ce qui compte, c’est le vélo en lui-même. Ça demande un petit budget au départ, mais ça n’a rien à voir avec ce que l’on dépense en transports dans un voyage traditionnel. Par exemple, mon vélo de voyage m’a coûté neuf et équipé environ 1000€ (sacoches incluses). J’aurais pu en prendre un d’occasion également et m’en sortir avec 300 ou 400€ comme Denni, mon partenaire, l’a fait. Et contrairement à un billet d’avion, rien n’est perdu dans cet investissement car on peut toujours revendre notre matériel !

Une fois le vélo, la tente, le réchaud achetés, il n’y a plus qu’à. On est totalement indépendant et si l’on souhaite dormir quelque part, on dort. Franchement, c’est rare que l’on vienne nous ennuyer. Toute la partie préparation concerne vraiment l’équipement. Rien ne sert de se prendre trop la tête sur le trajet, surtout si on prend des eurovélos (des pistes cyclables que l’on trouve partout en Europe). On ne sait jamais trop ce que le corps va nous dire, et si on pourra aller loin ou non aujourd’hui !

Concernant le budget, nous sommes partis avec environ 15 000€ de côté, mais avec mes missions de Freelance et la vie de cyclistes qui coûte peu chère (on dépensait parfois moins de 600€ à deux dans le mois !),  nous avons presque toujours le même montant de côté, un an plus tard !

4-  Où es-tu à l’heure actuelle et qu’y fais-tu ?

Dans les petites routes de montagne du Piémont, dans la région de Cuneo, Italie / Crédit photo : Entreprendre le monde

Actuellement, je suis en Italie, chez Denni. Je bosse à fond sur notre blog et j’essaie de rendre les derniers articles qui m’ont été commandés à côté. On rentre aussi tout juste de deux mois de voyage au Panama et Costa Rica où nous n’avions pas nos vélos. Nous avons trouvé qu’ils nous avaient manqué. C’est donc la dernière fois que l’on voyage en sac-à-dos et sans nos vélos !

5 – C’est quoi la prochaine étape ?

Sur le lac Shkodra en Albanie / Crédit photo : Entreprendre le Monde

Nous repartons sur nos vélos en avril, direction le salon des blogueurs de voyage, qui se tiendra à Millau du 22 au 25 avril. On travaille beaucoup sur notre blog et on commence à avoir des propositions intéressantes le concernant. Notre ambition est de pousser les gens à partir davantage à vélo ! 

On devrait par la suite repartir en direction de Brest, ma ville natale, pour se poser un ou deux mois avant de voyager à nouveau !

6 – Des projets entrepreneuriaux en rentrant en France ?

arrivée à la mer noire à Constanta en Roumanie, après avoir parcouru 4000km/ Crédit photo : Entreprendre le Monde

Je ne compte pas rentrer vivre en France avant un moment. J’ai décidé de mener une vie de « digital nomad ». On verra combien de temps cette vie sera envisageable, mais pour l’instant, ça me plait !

En revanche, j’ai effectivement un gros projet entrepreneurial avec Denni qui concerne évidemment le voyage à vélo. Pour l’instant, je ne peux pas trop préciser ce que l’on a en tête, mais d’ici quelques temps, vous devriez le voir apparaitre en ligne. La seule chose, c’est qu’en étant itinérants, nous mettons bien plus de temps que prévu à nous lancer ! Pour moi, c’est bien, car même si je travaille beaucoup, le voyage m’impose de prendre du temps pour moi. Ce que je ne faisais pas du temps d’Octopousse. Et c’est salvateur !

 

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?Et si tu veux parler entrepreunariat, je te propose qu’on s’appelle ?

Marie Bellenger : l’authenticité et l’adaptabilité au service d’une communication responsable

Marie Bellenger est une communicante de l’ESS. En 2014, au même moment que la naissance de la loi sur l’Economie Sociale et Solidaire, elle fonde Rhizcom, son agence de communication responsable. Quatre ans plus tard, Rhizcom est en plein essor et se régionalise. Les clefs d’un tel succès ? Une véritable connaissance du secteur de l’ESS et une authenticité de l’agence par le travail de sa fondatrice, Marie. 

1 – Peux-tu te présenter ?

Crédit Photo : Marie Bellenger

Et bien bonjour, moi c’est Marie 🙂

Je suis creusoise d’origine, et citoyenne du monde. J’ai co-fondé Rhizcom, l’agence de conseil communication de l’innovation sociale en en 2014.

Après des études qui m’ont notamment amenée à vivre 3 ans à l’international, un MBA en Communication en poche, et avoir fait mes armes dans une agence digitale je me suis tournée assez naturellement vers l’entrepreneuriat.

Avec le combo d’un parcours “très classique” et les valeurs humanistes dans lesquelles j’ai grandi, lorsque j’ai découvert l’économie sociale et solidaire, c’était comme une évidence  : j’ai toujours voulu entreprendre mais je n’avais LA grande idée dans laquelle je pouvais me lancer.  J’ai fini par trouver mon idée pour changer le monde à mon échelle en mettant à profit mon expertise en communication pour soutenir des projets qui veulent changer le monde, tout en pratiquant la communication à ma façon, plus responsable, en cohérence avec mes valeurs.  L’idée clairement est de pouvoir démocratiser l’innovation sociale, l’ESS, l’entrepreneuriat social et tout ce nouveau monde demain auquel je crois !

 

2 – Tu es la fondatrice de Rhizcom, agence de com responsable, comment définirais-tu l’éthique de l’agence ?

 

Je ne sais pas si l’on peut parler d’éthique, néanmoins Rhizcom est une agence qui a un socle de valeurs fortes, basées sur nos valeurs personnelles. Nous mettons notre expertise en communication à contribution, en ayant à coeur de diffuser des pratiques plus vertueuses et durables de ce qu’il peut se faire actuellement. La communication a de belles qualités quand elle est responsable !

Nous nous adaptons continuellement à nos clients pour pouvoir répondre à leur demande en fonction de leur budget mobilisable. D’une solution clé en main à un accompagnement mensuel, voire la proposition d’atelier de transfert de compétences, chacun peut y trouver son compte pour pouvoir structurer, optimiser sa communication et entrer en affinité avec son audience.

Ainsi, nous souhaitons démocratiser l’innovation sociale, en soutenant toutes les organisations qui souhaitent évoluer vers des pratiques plus responsables, pérennes et durables, qu’il s’agisse d’une petite association à une entreprise “traditionnel”.

 

3 –  Comment expliques-tu le succès de Rhizcom, dans un secteur aussi fragile que l’ESS ?

De gauche à droite : Céline Helias coordinatrice du Mouves IDF, Alice Barbe directrice de Singa France et Marie Bellenger

Je crois que cela vient de 2 facteurs : l’authenticité de notre démarche, et notre adaptabilité.

Tout le monde à besoin de communiquer pour se faire connaître et toucher son public. Néanmoins les structures de l’ESS ont relativement peu de fonds à allouer à leur communication, et ont d’autant plus besoin d’allouer leurs ressources de manière judicieuse. Avec Rhizcom, je cherche à donner à toutes ces structures les moyens de structurer leur communication et de s’autonomiser sur ces sujets. Contrairement à certaines agences qui pourraient refuser des clients en dessous d’un certain budget disponible, nous innovons et essayons toujours de trouver une solution pour répondre au besoin de nos clients, sans pour autant faire du bénévolat. Si les budgets alloués à la com’ sont peu élevés, je peux proposer un accompagnement pour que les équipes terrain des différentes structures puissent construire une stratégie et un plan de communication, et nous le construisons ensemble. Je propose aussi des formations en présentiel pour inculquer les bases de la communication.

Je peux même endosser la casquette de Directrice de la Communication pour piloter des chargés de communication et / ou stagiaire pour des structures au quotidien. Je pense que cette adaptabilité est une force qui plait beaucoup, surtout dans l’ESS !

Pour le côté authentique, c’est ce qui me caractérise ! Finalement, je m’applique les principes de la communication responsable ! Je suis vraie, notre démarche est vraie et sincère, basée sur la confiance. Et à partir de là le bouche à oreille se fait 🙂

 

4 – Marketing et ESS, ce sont deux termes antinomiques ?

CES 2018 à Las Vegas en janvier, avec Armony Altinier directrice de Koena, sur le stand de la French Tech

Effectivement, au début on peut se poser la question, et c’est souvent l’idée qui prédomine. L’image du marketing et de la communication a été salie par de mauvaises utilisation dans la société de consommation classique, simplement là pour créer des désirs et survendre des produits et services en trahissant la confiance des consommateurs.

Cependant, il faut prendre le marketing pour ce qu’il est : simplement un ensemble d’outils. Et comme tout outil, à chacun d’en faire un usage responsable ou non. Je suis plus que convaincue que l’on peut faire un usage responsable des différents leviers marketing : on ne survend pas un message, on essaye d’être le moins intrusif possible et surtout, on propose du contenu avec une réelle valeur ajoutée. Répondre à un besoin de la cible et non créer un désir. Considérer les personnes à qui on s’adresse et ne pas leur mentir pour vendre quelque chose, ne pas trahir la confiance qu’ils nous ont donné. Communiquer responsable tant sur le fond que sur la forme, c’est revenir à des principes simples et finalement plein de bon sens : sincérité, confiance transparence et cohérence.

 

5 –  Aujourd’hui, Rhizcom est une référence dans la communication responsable, comment vois-tu évoluer l’agence dans les prochains mois ?

Vincent Lhullier, rejoint Rhizcom en novembre 2017 / Crédit photo : Stella Peschel

Tout d’abord merci pour ce super compliment ! Pour la petite histoire, nous avons créé l’agence la même année que la structuration du secteur de l’ESS en 2014. Et tout comme pour le secteur de l’ESS, 2018 est une année charnière pour Rhizcom ! Je nous souhaite la même évolution, la même structuration.

Les équipes s’agrandissent petit à petit au sein de l’agence, avec notamment l’arrivée de Vincent pour mon plus grand plaisir, qui est un peu comme mon bras droit au sein de l’agence. En plus de nos bureaux à Paris, nous avons maintenant également des bureaux à Bordeaux depuis Juillet 2017. L’enjeu est de pouvoir continuer à pérenniser notre activité et continuer à démocratiser ce nouveau monde auquel on croit !  

 

?Et si tu veux parler entrepreunariat, je te propose qu’on s’appelle ?

Jacques-Antoine DELEVAUX : photographier la planète sans retouche

Jacques-Antoine Delevaux est un photographe engagé. Breton d’origine, il dénonce depuis 15 ans la pollution marine grâce à ses photographies prises en mer et sous-marines. Dans cette interview, il revient sur son parcours et sa collaboration avec de grands noms, son engagement environnemental et social et adresse ses conseils avisés aux jeunes photographes lancés dans ce métier passionnant mais néanmoins difficile !

 

1 – Qui est Jacques-Antoine DELEVAUX ?

Autoportrait de Jacques-Antoine DELEVAUX

Un homme qui est arrivé en 2003 à Paris pour faire de la photographie après avoir tout lâché (vie professionnelle comme ma vie personnelle). J’ai commencé comme assistant photographe, ce qui m’a rapidement fait voyager auprès de grands photographes. Au cours de ces douze années en tant qu’assistant photographe, je me suis spécialisé dans la lumière, qui est aujourd’hui ma valeur ajoutée.

Cette spécialisation m’a permis d’ouvrir mon horizon professionnel et de décrocher des contrats avec des agences de presse, mais également des personnalités. La première personne qui m’a fait confiance est Chantal Thomass, une grande référence dans la lingerie féminine avec qui j’ai collaboré pendant sept ans.

J’ai ensuite travaillé avec des réalisateurs au cinéma, en tant que photographe de plateau. Aujourd’hui, je me fais connaître en réalisant des portraits de personnalités (Chantal THOMASS, Pierre MENES, Mathieu DELARIVE, Darren TULETT, Jean-Marie BIGARD et dernièrement Paul WATSON).

Portraits de personnalités réalisés par Jacques-Antoine DELEVAUX

Aujourd’hui, j’aime travailler autour de l’humain, de ses valeurs, de sa singularité et de la mise en avant de la valeur ajoutée d’une personne. Pour cela, j’aime m’entourer d’une équipe de professionnels de l’image (assistant, maquilleur/coiffeur, styliste, etc.).

2 – En parlant de célébrité, comment développe-t-on sa notoriété en tant que photographe ?

 

Portrait de Chantal THOMASS

C’est d’abord le réseau et les rencontres qui créent des opportunités professionnelles dans l’univers de la photographie. J’ai en effet pu réaliser mes premiers portraits de personnalités parce qu’une porte s’était ouverte à moi en allant à la rencontre de nouvelles personnes. C’est notamment le cas de Chantal Thomass.

Pour me faire connaître, je me rends régulièrement à des événements où mes prospects se rendent. Dans un milieu très concurrentiel, si on est pas actif, on ne travaille pas. Quand on travaille dans le milieu de l’image, il faut être un bon communiquant pour être en adéquation avec ce que l’on vend. Plus généralement, en tant qu’entrepreneur, il faut communiquer pour se faire connaître. C’est pourquoi, il est impératif d’interagir avec son milieu.

J’engage également des démarches personnelles pour contacter mes prospects, notamment pour couvrir des événements. Il arrive également que des agences de people me contactent pour des missions dans un nouvel univers. Si on est proactif, on rentre dans un cercle vertueux !

 

3 – Comment affirmes-tu sa singularité dans ton travail ?

Portrait de Paul WATSON, militant écologiste pour la protection des océans

J’ai un regard assez singulier sur les portraits : j’aime le noir et blanc et j’ai longtemps travaillé sur de la Scala 200 de chez Agfa (qui a disparue) mais j’aimais particulièrement le grain et la matière de cette pellicule. C’est pourquoi, j’ai travaillé pendant plusieurs mois pour retrouver le même effet en support numérique. Grâce au numérique, j’ai réussi à la transformer et à m’approcher du résultat qu’elle donnait.

Ce que j’aime avec le portrait, c’est que j’arrive à capter un regard, un instant T et même des émotions dont les modèles ne sont pas conscients ! Dans les portraits, je ne retouche aucune photo. C’est important pour mon sujet qu’il puisse se regarder tel qu’il est dans le portrait que je lui rends. Retoucher c’est mentir à soi-même. Je peux certes effacer un petit défaut de temps à autre, mais retoucher comme j’ai pu le faire en tant qu’opérateur numérique ou retoucheur quand je travaillais pour de grands photographes par le passé, je ne souhaite plus le faire.

La singularité des rides chez une personne âgée, par exemple, c’est beau. Dans ce cadre, j’ai photographié l’un des plus vieux marathoniens français, sans artifice aucun.

Portrait de Pierre SABLE, marathonien de 81 ans

4- A côté de ta collaboration avec des grandes marques, tu as également un engagement environnemental pour la protection de la planète qui se traduit à travers tes photos. D’où vient cet engagement environnemental ? Et comment se traduit-il dans ta photographie ?

Le reflex du gaspillage alimentaire qui est fait par les Hommes sur la faune marine. “

Ma sensibilité pour l’environnement vient d’abord du fait que je suis Breton d’origine, et que j’ai grandi au bord de la mer. je suis sensible à la question de la pollution des mers et des océans. C’est le cas dans l’ostréiculture que je connais bien car j’y ai travaillé et j’ai vu les dégâts causés par les parcs ostréicoles (envasements sur la zone d’exploitation et les alentours des parcs voir dans des baies entières, appauvrissement des sols et de la faune et de la flore) et des conséquences dramatiques de l’abandon des filets et des casiers des pêcheurs.

Je suis également plongeur, j’ai navigué en bateau mais je suis également allé sous l’eau et c’est là que j’ai pu constater les dégâts de l’humanité sur son environnement au quotidien : de la canette de Coca à la bouteille en verre en passant par l’industriel qui jette ses produits.

Depuis plusieurs années, nous avons récolté des tonnes de déchets dans les fonds marins dans le club de plongée où je suis encadrant-instructeur pour les formations N1 et baptême de plongée et initiateur à la biodiversité marine. Nous partons avec plusieurs bateaux, des sacs et plongeons sur des sites pour nettoyer certaines zones de déchets sous marins (bouteilles en verre, morceaux de filets de pêche, casiers de pêche, moteur de bateaux, etc.).

En travaillant autour des produits de la mer avec un poissonnier, j’ai vu ce qu’il restait des poissons après le prélèvement des filets. Ces prélèvements montrent ce qui a été rejeté en mer ou dans des circuits de collectes d’ordures ménagères. Dénoncer le gâchis alimentaire et la sur-pêche est mon acte militant pour essayer de préserver une région que j’aime, la Bretagne mais aussi l’océan et la mer qui bordent celle-ci. C’est à nous d’agir pour notre planète !

“J’ai voulu travailler sur le sujet du gaspillage alimentaire et de la sur-pêche à travers une série de nature mortes mettant en valeur les déchets de poissons que nous trouvons dans nos étales de poissonnerie.” 

 

Les particuliers comme les professionnels ont leur part de responsabilité dans les déchets marins. A Paris, je constate le même problème dans mon quotidien sur le plan fluvial avec la montée des crus de la Seine qui a révélé deux mètres de hauteur de plastique. Ceci est la partie visible de l’Iceberg pour cette pollution fluviale. Le gros problème reste aujourd’hui que les citoyens ne  ne prennent pas conscience du fait qu’ils polluent leur environnement au quotidien.

Mon engagement s’est construit au fur et à mesure des années et des déchets : je réalise depuis maintenant quinze ans des photos sous-marines et je travaille avec des professionnels engagés dans l’environnement.

Depuis quinze ans, j’ai vu des milieux se transformer : J’ai découvert par le passé des sites vierges et voir leurs changements cinq années plus tard en les retrouvant totalement dévastés, victime d’un envasement (une pollution avérée).

Aucune taxe n’est fait pour ces professionnels qui se font de l’argent.

Aujourd’hui je réalise principalement des photos de déchets marins pour sensibiliser le grand public à cette cause environnementale. La transparence fait partie de ma touche personnelle pour dénoncer ces comportements humains.

Je travaille avec des organisations environnementale pour permettre aux citoyens de prendre conscience de notre impact sur la planète. C’est pourquoi, je veux montrer ce qu’on pourrait faire pour changer l’environnement au quotidien : la consigne de verre est un très bel exemple !

5 –  Tu as également un engagement pour soutenir le handicap, peux-tu en parler ?

Journée: “Je suis Sur Mesure “
Stade Louis Lumière, 30 Rue Louis Lumière, 75020 Paris

J’ai eu un accident en 2005 qui m’a coûté plusieurs semaines en fauteuil roulant et des mois de rééducation. C’est à ce moment que j’ai réalisé que l’accessibilité n’est pas pour tous et en tout lieu. J’ai voulu le démontrer en photo et dans des actions avec des amis handicapés.

Suite à cela, un projet a mûri et je souhaite réaliser documentaire et une exposition sur le regard sur le handicap. Plusieurs personnes ont répondu présentes pour le projet et maintenant il me faut trouver les financements pour pouvoir le réaliser.

Je me fixe comme objectif de le présenter  pour Paris 2024, car je compte mettre en avant la dimension sportive du handicap.

Dans ce cadre, je travaille avec des associations et sportifs comme Michael JÉRÉMIASZ mais aussi Ryadh SALLEM, Ismaël GUILLIORIT et Jean-Baptiste ALAIZE.

Avant cela, j’aimerais communiquer avant auprès des écoles, et surtout des enfants pour faire changer les mentalités et les regards à partir de 2020.

 

6 – Des conseils pour les jeunes photographes qui débutent ?

Commande Artistique sur les fruits et légumes Choux Romanesco et la framboise – Ardoise – Saison – Styliste: Marion MINET Photographe: Jacques-Antoine DELEVAUX Copyright: © Jacques-Antoine DELEVAUX Photographe All Rights Reserved 2017 

L’âge d’or de la photographie avec l’argentique s’est terminé dans les années 90-2000. Le numérique a pris sa place majoritairement à partir de 2005. La photographie est un art qui a toujours été abandonné des pouvoirs publics : il n’y a aucune réglementation sur les tarifs, et nous sommes en concurrence avec des startups qui cassent les prix pour fait du chiffre mais sans soucis de produire un travail qualitatif. Ces circonstances dévalorisent le métier de photographe. Tous les jours, de nombreux photographes mettent la clef sur la porte.

Les jeunes photographes arrivent avec une connaissance de la nouvelle technologie, ce qui est un avantage par rapport à leurs ainés. Et paradoxalement, je pense que tout jeune photographe doit commencer par apprendre les techniques de l’argentique pour comprendre son métier.

N’oublions pas non plus que nous sommes à l’ère du numérique « gratuit ». Les photographes sont en concurrence avec les smartphones et les publications instantanées sur les réseaux sociaux. Il faut donc savoir s’adapter pour survivre. Mais à quel prix !! 

Le problème majeur aujourd’hui est que les jeunes photographes se vendent au rabais pour décrocher leur premier contrat. Les clients s’habituent donc à des tarifs très bas.  Pour se respecter en tant que photographe et respecter la photographie, il faut refuser de se brader !

En 2018, c’est compliqué de dire à un jeune photographe « tu peux en vivre ». Pour en vivre, il faut trouver sa niche avoir une spécialisation très forte avant tout, et surtout savoir vendre sa touche personnelle.

Pour finir, je dirais que c’est à nous, photographes de défendre notre métier en étant solidaire. Or aujourd’hui notre problème est que nous ne savons pas nous mobiliser pour sauver notre métier.

7- Où peut-on te trouver ?

On peut me retrouver sur mon site internet , mon compte Instagram et ma page Facebook.

Vous pouvez aussi m’appeler pour prendre rendez-vous ou pour une prise de vue, j’en serai ravi !

Je vends des tirages d’art numérotés et signés (paysages, portraits, ambiances, nature morte) mais aussi et surtout les portraits que je réalise.

Par ailleurs, je cherche un lieu d’exposition pour une prochaine exposition sur le handicap, et je suis ouvert à toutes proposition !

 

?Et si tu veux parler entrepreunariat, je te propose qu’on s’appelle ?

Candice Capelle : l’entrepreneuriat au service de l’intrapreneuriat

Candice Capelle fait partie de cette catégorie de personnes inclassables qu’on appelle slasheurs. Démissionnaire d’un CDI à 23 ans en gardant le sentiment d’être inadaptée à l’entreprise, elle décide de mener de front ses différents projets à fort impact social avec une énergie étonnante : organisatrice de Startup weekends, Ambassadrice à la Fabrique Aviva pour Makesense et cofondatrice de startups. Là où certains prônent l’entrepreneuriat, Candice se bat pour que les salariés puissent eux aussi trouver leur place dans l’entreprise. Echange avec cette jeune multipotentielle engagée.

1-  Peux-tu te présenter ?

Crédit photo : Candice Capelle

 

Je m’appelle Candice Capelle, j’ai 25 ans, et je suis co-fondatrice de WeShape_lab, le 1er Open Lab dédié à l’empowerment des salariés en entreprise !

J’ai un parcours assez classique : BAC S, classe préparatoire ECS, Grande Ecole de Commerce (Skema Business School) puis Master Entrepreneurship & Innovation.

J’ai fait beaucoup de jobs étudiants pendant mes études (McDonald’s, Subway, Carrefour City, cours particuliers…) et de nombreux stages (communication, community management, événementiel, gestion de boutique…), puis en sortant d’école, j’ai trouvé un CDI en tant que consultante en systèmes d’information (gestion de projets informatiques) dans un grand groupe.

Malheureusement, je n’ai pas trouvé ma place à ce poste : manque de sens, de créativité, d’autonomie… Tout cela était bien loin de ce que j’avais appris en Master Entrepreneuriat ! Je suis partie très vite, avec un sentiment d’inadaptation à l’entreprise…

2- Organisatrice de Startup Weekends, Ambassadrice à La Fabrique Aviva pour Makesense, cofondatrice de startups, te qualifierais-tu de Social Slasheuse ?

 

Crédit photo : Startups Weekend

Je me reconnais tout à fait dans le terme de « slasheuse », puisque je cumule plusieurs activités en parallèle : entrepreneure, freelance, bénévole. C’est pour pouvoir être sur plusieurs fronts et être indépendante dans mes projets que je ne suis pas restée salariée d’une entreprise.

Quant au terme « social slasheuse », je n’y avais pas réfléchi, mais c’est vrai que le fil conducteur de mes différents projets est le sens et l’impact social ! La Fabrique Aviva et les Startup Weekend pour aider les entrepreneurs sociaux à éclore, et mes projets entrepreneuriaux pour faire bouger les lignes en entreprise et améliorer la vie des salariés !

3- Tu as cofondé WeShape_lab, une association qui a pour but de sensibiliser aux différentes formes d’empowerment des salariés en entreprise. Quelle est votre approche ?

Notre objectif avec WeShape_lab, c’est que chaque salarié en entreprise puisse trouver sa place et la prendre.

La France est le pire pays en Europe en matière d’engagement des salariés : 65% des salariés ne sont pas engagés et 26% sont activement désengagés. Si l’entreprise était une barque avec 10 personnes à l’intérieur, 1 personne ramerait dans le bon sens, 3 ne rameraient pas et 6 rameraient dans le mauvais sens…

“La moitié des Français n’est pas satisfaite de son travail !”

Imaginez les effets négatifs en termes de performance économique des entreprises et du pays, d’innovation, mais surtout en termes de bonheur !

L’équipe de WeShape_lab est composée en grande partie d’anciens salariés devenus entrepreneurs parce qu’ils ne trouvaient pas leur place en entreprise. Nous sommes partis du postulat que tout le monde ne peut/veut pas devenir entrepreneur, et nous avons décidé d’aider tous ces gens à trouver leur place en entreprise et à la prendre !

Nous nous sommes intéressés à ceux qui avaient réussi à le faire ; non pas les parcours classiques d’évolution interne, mais plutôt les profils un peu atypiques qui avaient eu accès à un parcours particulier, comme par exemple un parcours intrapreneur (c’est-à-dire devenu entrepreneur au sein de son entreprise).

Lorsque nous en parlions autour de nous pour redonner espoir à ceux qui se disaient bloqués à leur poste, nous nous sommes rendu compte que les gens ne savaient pas que ce type de parcours existait ou alors qu’ils ne savaient pas comment y accéder.

C’est pourquoi nous avons décidé de créer un média pour sensibiliser les salariés aux différentes formes d’empowerment qui existent : développement professionnel, corporate hacking (l’art de contourner les règles de l’entreprise sans les enfreindre) et intrapreneuriat.

Nous réalisons des interviews sous format podcast d’intrapreneurs, de corporate hackers et de salariés avec un parcours atypique, afin de faire bénéficier notre communauté de leurs retours d’expérience. Notre objectif est que chacun puisse recevoir leurs conseils opérationnels et les adapter à leur situation pour monter en puissance dans son entreprise.

Nous proposons également des événements (workshops, conférences, formations) au grand public et aux entreprises, pour avancer sur le sujet, grâce à nos intervenants.

Nous voulons vulgariser au maximum les différents sujets et les rendre accessibles au plus grand nombre. Nous souhaitons enfin initier des collaborations entre les salariés via notre communauté et entre les structures qui œuvrent pour le bien-être au travail ou les nouveaux modes de management via la création d’un écosystème.

4- Tu viens d’écrire un article “Multipotentiels : sommes-nous condamnés à entreprendre ?” publié sur Medium dont le titre éveille la curiosité. L’entrepreneuriat, c’est le choix par défaut de ceux qui n’arrivent pas à rentrer dans l’éco-système du salariat ?

Couverture de l’article de Candice sur Medium

Ce titre est en effet très évocateur du mal-être des multi-potentiels et à leur difficulté à trouver leur place dans les entreprises classiques.

Pour expliquer brièvement le terme multi-potentiel qui est un peu un fourre-tout, il désigne les personnes qui excellent dans de nombreux domaines sans lien apparent entre eux (la politique, la cuisine et l’écriture par exemple). Les multi-potentiels sont curieux, efficaces, s’ennuient vite…Difficile de caser ce genre de personnalité dans une entreprise, et en particulier en sortie d’études !

“Quand on est capable de faire de la gestion de projet, de la communication, de l’événementiel, d’écrire et de travailler sur la stratégie, l’innovation, ou des sujets techniques, c’est compliqué de trouver un emploi où l’on puisse s’épanouir !”

Je différencie l’entrepreneuriat du verbe entreprendre qui pour moi peut désigner plusieurs réalités : lancer de nouveaux projets dans son entreprise, faire du bénévolat dans une association, ouvrir une chaine Youtube ou un blog, devenir freelance ou monter sa boîte.

Je pense en effet que sans un cadre adapté à ce type de personnalités dans l’entreprise, les multipotentiels sont condamnés à monter leur propre structure. J’ai écrit l’article pour mon copain qui s’est vu refuser un poste auquel il convenait parfaitement car les employeurs avaient peur « qu’il s’ennuie ». Ca arrive assez fréquemment pour ce type de profil, car les entreprises ne sont pas capables de manager ces profils atypiques.  

5 –   Où peut-on te trouver ?

Crédit photo : FabTour

 

On peut me trouver sur Linkedin sur la page WeShape_lab mais également dans le 1er podcast de WeShape_lab :  et enfin en tant que mentor au Startup Weekend IoT Paris du 16 au 18 février.

 

?Et si tu veux parler entrepreunariat, je te propose qu’on s’appelle ?

Maxime de Beauchesne : Le prix libre comme outil de mesure d’impact !

Maxime est un humaniste. Il croit qu’en se reconnectant avec leurs convictions et valeurs, les Hommes seront amenés à mener des projets à impact positif. Fort de cette croyance, il pratique le prix libre pour ses prestations. Maxime fait le pari qu’en laissant un libre choix à ses clients, ils pourront l’évaluer à sa juste valeur. Et c’est d’ailleurs sur la question des valeurs que Maxime a construit son offre mais également ses projets entrepreneuriaux. Cofondateur de Pack Your Skills, il nous expliquera comment la définition de valeurs communes a été le pilier fondateur de son association.

1 –  Peux-tu te présenter ?

Crédit photo : Pack Your Skills

Je m’appelle Maxime et je suis avant tout Humaniste, c’est à dire que je crois que l’Homme est bon par nature (et j’essaye de vivre de cette conviction) !  Cette conviction est au coeur de ma philosophie de vie :  si chacun se reconnecte et s’aligne avec ses convictions, envies et valeurs profondes, alors il fera des choses positives.

En tant que slasheur, j’ai plusieurs activités bien distinctes, mais toutes ont pour fil conducteur ces convictions qui m’animent profondément.

“Pour changer le monde, je pense qu’il faut amener les individus à se réaligner”

Par ailleurs, le travail peut permettre de lier talents et aspirations, ce qui en fait une activité particulièrement pertinente pour s’aligner, s’engager et maximiser son impact. Dans tout ce que je fais, je cherche donc à aider chaque personne à aligner qui elle est et ce qu’elle fait dans son travail.

Concrètement j’accompagne des équipes (surtout startups) pour créer un environnement qui permettra à chacun de se sentir pleinement en phrase dans un projet. Je travaille également avec des individus (indépendants, intrapreneurs) pour les aider à savoir ce qu’ils veulent incarner ou avec des cofondateurs pour poser des bases solides. Mes accompagnements sont assez divers mais mes deux portes d’entrées sont souvent les mêmes : la raison d’être du projet et les valeurs de l’équipe. 
De plus, pour sensibiliser un maximum de personnes, j’interviens en tant que conférencier et donne des cours en écoles et universités.
Enfin, j’ai co-fondé une association qui propose une offre de volontariat et qui porte la même ambition : Pack Your Skills.

En dehors du travail, je suis aussi plein d’enthousiasme et résolument optimiste, (je rêve de changer le monde), je suis un bobo écolo parisien : j’aime les lieux alternatifs et je participe dès que je peux à des évènements autour de l’entrepreneuriat social. Quand il s’agit de lâcher prise, on me trouvera autour d’une bonne bière, dans une salle de concert ou en haut d’une montagne !

2 – En tant qu’indépendant, tu travailles sur les valeurs et la raison d’être des individus et entreprises : pourquoi est-ce important de les définir ?

Crédit photo : ©Kay Salera Photography

La raison d’être c’est le sens, la vision, l’ambition d’un projet ou d’une activité. Elle donne de la cohérence dans l’action et permet de motiver l’ensemble des parties prenantes (salariés, bénévoles, clients, partenaires, etc.). Partir de la raison d’être permet aussi de se détacher de ce qu’on fait concrètement en se concentrant sur ce à quoi on veut servir. L’offre n’est donc plus vue comme une finalité mais comme un moyen. Ça aide bien souvent à être plus innovant et à faire des choix stratégiques.

“La raison d’être permet aussi de se détacher de ce qu’on fait concrètement en se concentrant sur ce à quoi on veut servir”

 

Les valeurs quant à elles sont un levier de cohérence dans les relations humaines. Au quotidien, nos valeurs nous servent lorsque l’on doit prendre des décisions et savoir quel comportement adopter. Construire une relation basée sur les valeurs (en équipe ou avec des parties prenantes extérieures) permet de faciliter les interactions et de garantir une cohérence naturelle.

Les valeurs sans une raison d’être partagée sont comme un groupe d’amis qui ne partage pas de motivation forte. A l’inverse une équipe qui porte une même raison d’être, mais ne partage pas de valeurs est une équipe dans laquelle on risque de créer du conflit et/ou du mal-être.

Ces deux composantes sont inséparables et sont particulièrement pertinents pour construire une fondation solide.

3 -Freelance, tu pratiques le prix libre : pourquoi ce choix (et est-il rentable)?

Crédit photo : ©Kay Salera Photography

L’approche sur les valeurs que nous avions en interne chez Pack Your Skills a attisé la curiosité d’entreprises qui sont venues me voir pour savoir comment la mettre en place chez eux. Je leur ai proposé d’animer une journée de séminaire en interne, mais je n’avais pas véritablement imaginé cela comme une prestation jusqu’à ce qu’ils me demandent mon tarif.  Ma réponse spontanée a été de leur dire que je faisais ça pour les aider et que s’ils souhaitent me payer, ils pouvaient donner ce qu’ils souhaitaient.

Ayant vraiment aimé ces animations, je me suis mis à l’envisager comme une offre de prestation. Mais très vite le syndrome de l’imposteur a fait surface. Pour y remédier, j’ai proposé mes offres autour de moi en offrant la possibilité de choisir le tarif à la fin. C’était une manière de dire « je viens avec l’intention de vous aider, mais c’est vous qui valoriserez cet accompagnement en choisissant le prix ». Dans un premier temps ça m’a donc permis de construire mon sentiment de légitimité et de me créer des références. Aujourd’hui j’ai décidé de garder ce fonctionnement car je le trouve très puissant (et que même si j’ai moins de visibilité, ça marche).

 

«Je viens avec l’intention de vous aider, mais c’est vous qui valoriserez cet accompagnement en choisissant le prix»

 

Tout d’abord, c’est un levier d’impact pour toucher tous ceux qui voient un intérêt dans mes services (tout budgets confondus). Je touche donc plus de personnes et surtout des projets de nature et maturité différentes.

Ensuite, c’est un levier d’innovation. Si j’avais fixé un prix, il aurait fallu que je définisse mon offre pour exprimer à quoi correspondait ce prix. A l’inverse, aujourd’hui je communique sur mes convictions, mes intentions et la philosophie derrière mes accompagnements. Certaines offres commencent à revenir régulièrement comme les séminaires d’une demi-journée sur les valeurs ou sur la raison d’être. Cependant, de nombreux prospects perçoivent un intérêt et me demandent si je pourrai intervenir dans tel ou tel contexte. C’est notamment comme ça que j’ai commencé à travailler avec une grande banque sur une dynamique intraprenariale (avec qui je pratique aussi le prix libre).

 

« Je pratique le prix libre dans mes prestations avec un banque »

 

Enfin, c’est particulièrement cohérent avec mes valeurs. Deux des valeurs que je mobilise très souvent sont la confiance et l’honnêteté intellectuelle. Or, je pense que la puissance de mon accompagnement dépend aussi des personnes qui sont face à moi. L’éthique est la mise en pratique des valeurs, ce qui fait qu’elle est donc très personnelle et qu’elle se traduit différemment pour chaque personne. Chez moi, une des mises en pratique de l’honnêteté intellectuelle se traduit par la possibilité laissée aux participants de pouvoir exprimer à combien elles valorisent mon travail. La seule indication que je donne toujours est le temps que me prend la préparation de mes animations (je l’exprime d’ailleurs dans les devis et factures). C’est aussi pour moi aussi une bonne base pour une relation professionnelle de confiance.

Finalement, j’aime l’idée que tout ce que je fais va dans une direction en corrélation avec mes valeurs. Les seuls critères que j’applique vraiment pour savoir si j’accepte ou non une mission sont « est-ce que j’ai envie de la faire » et  « est-ce que j’ai le temps et l’énergie pour bien la faire ». Bref, le prix libre m’a aidé à construire la confiance que j’avais dans mes accompagnements et de créer mes premières références. Aujourd’hui, il me permet de toucher plus de monde et de créer des nouveaux accompagnements, c’est un combo gagnant !

 

4 – Que peut-on te souhaiter pour les mois à venir ?

Crédit photo : Pack Your Skills

Un des membres de la dernière équipe que j’ai accompagnée m’a dit que je ” réenchantais les projets et que ça devait être hyper gratifiant “. Ça l’est, c’est évident. Aujourd’hui je m’éclate en faisant ces accompagnements dans beaucoup de projets différents. Je rencontre, dans une certaine intimité, des fondateurs et des équipes que j’admire et qui m’inspire. Du coup, j’ai très envie que cette dynamique continue. L’enjeu pour pouvoir continuer à le faire complètement en prix libre, c’est de le faire pour un maximum de projets, alors je veux bien qu’on me souhaite un maximum de missions ? !

Vous pouvez contacter Maxime par mail, Linkedin et Facebook 🙂

 

?Et si tu veux parler entrepreunariat, je te propose qu’on s’appelle ?

Rebecca Sfedj : la multipotentialité au service de l’entrepreneuriat social

J’ai eu le plaisir de m’entretenir avec Rebecca Sfedj, une jeune entrepreneure slasheuse et multipotentielle. Après s’être longtemps sentie handicapée de ne pas avoir trouvé sa voie, Rebecca a décidé d’être heureuse pour apprendre aux femmes et aux hommes à l’être à leur tour.  

Conférencière, formatrice, coach et co-fondatrice des associations NOISE et Coexister Paris-Nord, Rebecca se nourrit d’influences positives pour devenir à son tour leader d’opinion. La richesse de son parcours, ses engagements associatifs, sa rencontre avec l’entrepreneuriat social et sa foi en l’humanité sont des sujets sur lesquels nous avons échangé pendant près de deux heures de conversation téléphonique.

Cet interview est donc la retranscription d’un échange passionnant entre deux entrepreneuses du changement.

1- Coach, entrepreneure, conférencière, co-fondatrice de deux associations (Noise et Coexister Paris-Nord), comment te présenterais-tu?

Crédit photo : Neigel Marx Photography

Excellente question ! J’ai beaucoup de mal à me présenter et me définir par mon métier, parce que j’ai beaucoup de casquettes, qui ne sont pas forcement comprises de tous…et un jour j’ai trouvé un terme pour me définir qui est le terme de slasheuse !

Une slasheur c’est quoi ? Une personne qui concilie différents emplois. Dans mon cas, c’est par passion et envie d’avoir des identités multiples. Aujourd’hui je me retrouve beaucoup dans cette identité de slasheuse entrepreneuse, avec différentes casquettes :

  • Je suis coach en développement personnel et professionnel
  • Conférencière pour des sujets très divers, notamment liés à l’ESS, l’innovation sociale, l’entrepreneuriat, l’interreligieux et le vivre ensemble
  • Formatrice en intrapreneuriat

A coté de ces trois casquettes professionnelles, je me définis également comme une Project leader, en développant des projets et des communautés ;

Ma première communauté a été Cheer Up, une association inter-écoles qui accompagne des jeunes malades du cancer à réaliser des projets personnels. Mon rôle à Cheer Up a été d’aller voir ces jeunes malades et les aider à rester motivés et à se connecter à leurs envies pour pouvoir créer des projets de vie qui les gardent motivés dans la lutte contre la maladie . Déjà à l’époque, je coachais sans m’en rendre compte.

Après être restée quatre ans à Cheer Up, j’ai eu envie de créer ma propre fédération associative en gardant l’idée d’accompagner les jeunes dans leur développement personnel mais avec l’envie d’instaurer une gouvernance plus collaborative, et c’est dans ce cadre que j’ai cofondé l’association NOISE (Nouvel Observatoire de l’innovation Sociale et Environnementale), au sein mon école*. Le NOISE a pour but d’aider les jeunes à trouver leur voie et mobiliser leurs talents dans des projets sociaux et environnementaux. L’association existe depuis maintenant six ans grâce à mes co-fondateurs Maëva Tordo  et Pierre-Alexis L’Ecuyer, ainsi qu’aux 500 étudiants de nos huit écoles qui créent le Noise aujourd’hui.

Aujourd’hui, j’anime une autre grande communauté, Coexister, qui est un mouvement inter-convictionnel de jeunes croyants et non-croyants, pour le vivre ensemble. Nous oeuvrons à la cohésion sociale par le biais de trois piliers : le dialogue inter-convictionnel, les actions de solidarité, et les ateliers de sensibilisation en milieu scolaire pour déconstruire les préjugés identitaires et sensibiliser à la laïcité dans le contexte français.

 

2- En tant que coach, comment accompagnes-tu les individus dans la conduite du changement ?

Séance de coaching collectif avec Rebecca – Poser ses intentions en 2018

 

Aujourd’hui, je me forme au coaching par les neurosciences, et parallèlement, je coach en individuel sur des thématiques de développement personnel et professionnel en aidant les personnes à trouver leur vocation et construire une voie tout au long de leur vie. Pour cela, j’utilise les canaux de l’estime de soi, du leadership entrepreneurial, de l’orientation, de l’équilibre de vie et de l’excellence relationnelle.

J’aime beaucoup coacher des personnalités shasheuses comme moi et arriver à les aider à concilier plusieurs casquettes. J’aime aussi coacher des profils entrepreneuriaux et qui prennent des initiatives, et enfin des personnes engagées à œuvrer pour un monde meilleur.

« Mon axe directeur c’est d’apprendre à m’aimer et à me réaliser pour aider les autres à en faire de même »

 

Je propose aussi du coaching collectif en participation consciente pour permettre à tout le monde de participer. Pour cela, je guide les participants dans leur introspection grâce à la force de l’intelligence collective. Cette méthode leur permet de poser des intentions claires sur leur avenir et les traduire en action à mettre en œuvre eux-même pour mener une vie qui leur correspond et les inspire. L’idée c’est de leur permettre d’être proactifs dans le pilotage d’une vie qui leur correspond ! Mon axe directeur c’est d’apprendre à m’aimer et à me réaliser pour aider les autres à en faire de même.

3 – Comment en es-tu venue à travailler dans l’ESS ? Quelle a été ta formation initiale ?

 

Animation par Rebecca Sfedj de la conférence “L’art de la communication pour mieux vivre ensemble” (2016) organisée par l’Association des Etudiants Musulmans de Dauphine

J’ai longtemps été perturbée par le fait de ne pas savoir ce que je voulais faire dans la vie. Je le vivais comme un handicap. C’est pourquoi j’ai essayé de m’ouvrir le plus de portes possibles pour ne pas avoir à choisir. Au lycée, j’ai donc choisi de faire un BAC S pour poursuivre une licence d’économie et de gestion à Paris Dauphine, une filière très généraliste ou je touchais à tout (maths, sociaux, économie, gestion et langues…)…et pourtant  j’ai eu du mal à trouver du sens au début de mes études qui manquaient d’humain, d’action et d’impact.


« Je suis tout de même reconnaissante au système éducatif français qui est certes, défaillant, mais qui a le mérite d’être abordable et créateur d’opportunités et de liens sociaux à qui se responsabilise dans son parcours »

 

Par ailleurs, j’ai trouvé beaucoup de ressources dans le paysage associatif qui m’a ouvert les portes de l’Economie Sociale et Solidaire, sans pour autant penser à en faire un métier.

Mais en Master, j’ai découvert l’entrepreneuriat social, qui m’a permis d’associer mes compétences en gestion à mon intérêt pour l’impact social. Et à ce moment là, je me suis dit « attends c’est possible de concilier les deux et personne n’est au courant dans mon école et personne ne nous l’apprend ! »

C’est à ce moment que j’ai crée le NOISE, une école de l’innovation sociale pour être un intermédiaire de qualité entre le monde de l’ESS et l’Ecole.

En parallèle de la création du NOISE, j’ai fait une année de césure pour tester de nouvelles expériences et savoir quoi faire dans ma vie tout en restant très ouverte au domaine de l’éducation et de la formation. J’ai donc entrepris une expérience dans le conseil dans l’Enseignement Supérieur en France, puis une autre expérience dans une ONG spécialisée dans l’empowerment pour l’égalité Homme/Femme en Israël, une mission à l’Ambassade de France aux Etats-Unis sur la coopération Franco-Américaine et une expérience de bras droit d’entrepreneur dans la startup sociale On Purpose qui accompagne les reconversions de carrières dans l’économie positive.

Toutes ces différentes expériences m’ont fait comprendre que ce j’ai préféré, c’était de créer mon association (le NOISE) et rassembler des citoyens autour d’une vision commune et de mettre en place un environnement dans lequel ils prennent plaisir à se développer, à développer leurs projets et à devenir la meilleure version d’eux-mêmes.

« Pour avoir plus d’impact et de plaisir, je m’entoure moi-même de gens meilleurs que moi dans leur domaine et c’est ce qui rend les projets sur lesquels on oeuvre ensemble extraordinaires ! »

 

Forte de ces expériences , j’ai choisi de poursuivre mes études avec un Master 2 en entrepreneuriat à Dauphine (Oui oui j’ai fini par réussir par être passionnée par mes études !!) et un stage de fin d’études chez Ticket for Change. J’ai trouvé l’expérience dans cette jeune startup très inspirante, et j’ai appris énormément aux côtés de l’équipe.

4 – Et après les études, l’entrepreneuriat ?

entrepreneuriat social

Rebecca – responsable de l’entrepreneuriat étudiant à ESCP Europe (Juin 2017) – Crédit photo : © Rolex – Thomas Campion 

Après deux ans de poste, je décide de devenir à mon tour entrepreneure du changement ! Et même si j’ai accompagné tous ces entrepreneurs depuis le début de mon cursus, me lancer à mon tour était une chose qui me faisait peur !

Pour finir mon cursus très porté sur l’éducation, je trouve mon premier poste dans une école en devenant responsable de l’entrepreneuriat étudiant à ESCP Europe, qui m’a également permis d’accompagner les acteurs du changement.

« Pendant longtemps je n’ai pas osé me lancer parce que j’étais amoureuse d’initiatives comme So Many Ways ou Switch Collective ».

 

Et c’est en recevant de plus en plus de demandes par messages et par mail, que j’ai compris qu’il y avait un besoin en accompagnement, et qu’il était temps pour moi de proposer une solution à ma façon.

A l’aide de mes différentes casquettes de coach/conférencière/formatrice, j’ai le projet de vouloir créer un incubateur de talents pour aider les jeunes à construire leur vocation tout au long de leur vie en étant accompagnés par une communauté d’entraide de coachs, formateurs, mentors et conférenciers. Cette équipe d’accompagnateurs permettra aux jeunes talents de baigner dans le bon écosystème pour se réaliser. L’idée est de leur permettre de créer un lien entre le développement de leur talents et les besoins du monde.

5- Aujourd’hui, après 5 années d’études, on a l’impression de ne toujours pas savoir ce qu’on veut faire de sa vie et de ne pas avoir exploité son potentiel. On se retrouve finalement à faire un job qui ne nous plait pas ou de faire un travail d’introspection professionnel. Pourquoi est-on si mal orientés en 2018 ?

économie sociale et solidaire

Formation des jeunes cadres d’EDF : “Développer sa Carrière en fonction de ses Aspirations Personnelles et de ses Talents”. 

J’ai longtemps été très en colère contre l’éducation française. Et cette colère m’a fait du bien. Travailler dans une école m’a permis de prendre du recul par rapport à cette colère, en voyant comment fonctionnait réellement le système de l’intérieur : des contraintes quotidiennes financières, politiques et managériales peuvent freiner les meilleures intentions tout comme l’expertise, la réputation et le réseau peuvent accélérer les ambitions et l’impact.


« J’ai longtemps été très en colère contre l’éducation française »

 

Mais le problème de l’école c’est qu’elle ne nous apprend pas à être heureux, ni à comprendre les mécanismes du cerveau et des neurosciences qui sont responsables de notre bonheur. On n’apprend pas non plus à communiquer, à collaborer et à vivre ensemble…il y a tellement de choses essentielles à transmettre que tout ne peut pas reposer sur le système éducatif dans l’immédiat .

Je ne veux pas déresponsabiliser l’école, mais plutôt que de se focaliser sur la colère, je pense qu’il vaut mieux dépenser son énergie à des choses plus constructives comme chercher des réponses à ses questionnements et aller vers les structures qui peuvent nous y aider. C’est pour ça que je crée mon nouveau projet d’incubateur de talents que je vois comme un complément nécessaire à l’école traditionnelle.

6 – Dans une conférence TEDx en 2015, tu disais que tu n’avais pas trouvé ta voie, aujourd’hui à 26 ans, est-ce le cas ?

© Etienne Boulanger Photography

Oui et non. Je suis très alignée avec moi même avec mon métier de coach, en étant capable d’aider les gens à prendre confiance en eux et à atteindre leurs objectifs. Je considère ça comme un véritable pouvoir magique !

Mais ma vocation sera probablement amenée à évoluer car j’aurais sûrement envie de développer mes connaissances et compétences. Par ailleurs, étant très active, je me pose des questions par rapport à mon rythme : est-ce que je ne fais pas trop de choses ? Quand et à quoi renoncer ? 

Aujourd’hui mon job, c’est d’être heureuse pour apprendre aux autres à être heureux. L’objectif de mes journées c’est d’apprendre comment le cerveau fonctionne, apprendre les mécanismes du bonheur et les transmettre. Pour moi être coach fait complètement sens.

Je n’aime pas l’idée de comparer la vocation à un pseudo bonheur fantasmé. Le bonheur, c’est la bonne heure. C’est à dire, que c’est un état de quiétude à un moment donné. A trop se projeter, on risque de passer à côté du moment présent. Ce qui compte, c’est le moment présent car le passé n’existe plus, le futur est virtuel.

Pour moi, la vocation n’est pas une destination mais un chemin qui me permet de me rapprocher pas à pas de ma juste place : devenir toujours plus qui je suis vraiment et contribuer à ma façon, là où j’ai le plus de plaisir et d’impact.

Pitch de Rebecca à TEDx EM Lyon (décembre 2015)

7 – Quelles sont tes inspirations et sources d’énergie pour mener tous ces projets de front ?

Rebecca à la rencontre d’une de ses sources d’inspiration Sheryl Sandberg, numéro 2 de Facebook et défenseuse du leadership féminin chez Lean in (janvier 2018)

Très honnêtement ma première source d’inspiration ce sont mes proches. J’ai une motivation sociale et c’est d’ailleurs pour cela que je veux créer une communauté.

Il paraît que notre monde extérieur est le reflet de notre monde intérieur, donc plus je suis alignée avec moi-même et plus j’attire des gens inspirants et plus je deviens à mon tour inspirante. C’est un cercle vertueux ! J’organise ma vie pour que tout devienne une source d’inspiration.

Ayant un emploi du temps extrêmes organisé (à trois mois), je planifie mes plaisirs (voir mes proches, faire de la danse) et j’essaye de conserver des moments plus spontanés pour improviser ma vie. J’ai également un rituel de méditation chaque matin pour me connecter à de la reconnaissance. Je fais de plus en plus attention à mon rythme de sommeil.

Les entrepreneurs en général sont très à l’écoute de leurs besoins, mais quand on est slasheur entrepreneur, on gagne à être encore plus organisé dans l’écoute de ses besoins !

J’ai également pris la décision de m’entourer de mentors et appris à demander de l’aide, ce qui m’apporte un soutien énorme au quotidien. Je m’inspire aussi beaucoup de Role Models, des personnes auxquelles je m’identifie et que j’admire pour leurs valeurs, leurs personnalités, leurs parcours et leurs projets. Les grandes personnalités qui oeuvrent pour des changements systémiques pour la paix et la liberté telles que Gandhi ou Martin Luther King sont inspirantes. Cela dit, ça me paraît trop lointain, trop ambitieux. Plus récemment, mes coups de coeur vont vers Sheryl Sandberg et Simone Veil qui m’impressionnent de leur courage et de leur engagement. Cela dit, ce sont des célébrités qui ont un niveau d’impact et d’ambition auquel je ne peux pas encore aspirer dans l’immédiat.

En ce sens, je valorise énormément les “Role Models du quotidien”. Ceux qui ont quelques chapitres de plus que moi et dont je peux apprendre pour grandir. Je pense aux leaders avec lesquels j’ai (eu) le plaisir de collaborer comme Joséphine Bouchez et Matthieu Dardaillon de Ticket for Change, Maëva Tordo du NOISE, Samuel Grzybowski et Radia Bakkouche de Coexister, Insaff El Hassini de Lean In France ou encore de belles rencontres comme Nathanaël Molle de Singa ou Sarah Zouak de Lallab.

 

“Ils m’aident chacun à leur façon à faire les petits pas pour poursuivre une ambition modérée plutôt que d’être découragée et immobilisée par une ambition démesurée et inadaptée “

 

 Vous remarquerez que ce sont tous des jeunes, et en majorité des femmes. Je suis convaincue qu’on a besoin de plus de Role Models de jeunes femmes pour permettre à plus d’entre elles de croire en leur potentiel et en leur avenir.

Tout comme je reçois beaucoup de mes Role Models et de mes mentors, j’aspire à redistribuer modestement mes inspirations et apprentissages à mes communautés pour leur permettre à leur tour d’inspirer d’autres à leur façon.

8 – Des projets à venir ?

Construction d’un nouveau projet entrepreneurial (juillet 2017)

J’ai une opportunité de développer une nouvelle forme de journalisme, en tant que responsable de la rubrique Entrepreneuriat Social d’un nouveau magazine d’entrepreneuriat « Terra Incognita », porté par un initiateur avec qui j’accroche beaucoup.

On m’a également proposée d’intervenir dans une radio juive pour porter des sujets de développement personnel et d’innovation sociale.

Le journalisme est vraiment un sujet qui m’intéresse, notamment par le biais d’un format vidéo.

J’ai d’ailleurs commencé à réaliser des vidéos du style « marcher-parler » que je poste sur les réseaux sociaux  et sur lesquelles je partage mes apprentissages de vie : le lâcher prise, la vulnérabilité … ces vidéos ont énormément d’impact sur la vie des gens et c’est grâce à elles que j’ai réalisé que je pouvais apporter une valeur ajoutée et des compétences en matière de coaching, notamment grâce au grand nombre de sollicitations et demandes qu’elles ont générées. Une chaine Youtube est dans les tuyaux !

9 – Un conseil pour des futurs entrepreneurs sociaux ?

Conférence du NOISE, association étudiante co-fondée par Rébecca (mai 2015)

 

Si je devais donner un seul conseil ce serait : prendre soin de soi pour prendre soin des autres.

Quand on est un entrepreneur social, qu’on veut changer le monde et aider les autres, on a tendance à vouloir donner énormément, mais à s’oublier. Or, c’est vraiment en prenant soin de soi, en se faisant plaisir qu’on peut ensuite trouver l’énergie et la générosité dans ses actions pour les autres.

 

«  Soyez égoïste »

 

Alors soyez égoïstes (et non égocentrique). Pensez à vous ! Pour avoir une bonne estime de soi, il faut respecter ses besoins. C’est en vous respectant et en étant égoïste que vous arriverez à être altruiste et à aider d’autant plus de personnes. Et ça c’est souvent contre intuitif et on l’oublie beaucoup !

Si vous n’y arrivez pas, faites vous coacher ! Il faut savoir que 80 % de nos pensées d’aujourd’hui sont les mêmes qu’hier et 80% des pensées de demain sont les mêmes qu’aujourd’hui. C’est pourquoi un coach peut vous poser des questions qui vont vous permettre de penser autrement et de renouveler vos pensées !

Pour ma part, je vous souhaite de construire une vie en accord avec vos aspirations personnelles et les besoins du monde. Au plaisir d’y contribuer à mon échelle 🙂

10- Où peut-on te trouver ?

Stay focus, stay tuned – Crédit photo : The Family

 

Pour du coaching collectif ou des conférences, vous pouvez voir mes dates d’intervention ou m’en proposer de nouvelles sur ma page Facebook Rebecca Sfedj – coach et conférencière (première fois que je la communique depuis sa création ! ). Vous êtes les bienvenus sur ma chaine Youtube ou je charge les vidéos de mes conférences. Je suis également présente sur Linkedin, Instagram et Twitter !

Je suis peu disponible mais très accessible ! Et je réponds plus facilement si vous précisez l’objet de votre demande dans vos messages…alors à bientôt 🙂 Très belle continuation à tous !

 

 

?Et si tu veux parler entrepreunariat, je te propose qu’on s’appelle ?

 

 

Christine Laugier : elle met sa maîtrise des mots au service de projets à impact positif !

Grande amoureuse des mots, Christine Laugier met l’écriture au service de projets à impact positif en leur donnant une visibilité sur le web et sur le papier. Il y a 10 ans, elle quittait la fonction publique pour sauter le pas de l’entrepreneuriat. Aujourd’hui, son entreprise Proverbis fête ses 10 ans et s’est diversifiée. C’est l’occasion de découvrir sa fondatrice !

1- Qui est Christine Laugier ?

Crédit photo : Marc Da Cunha Lopez.

Je suis traductrice et rédactrice depuis 10 ans maintenant ! Les mots sont donc au cœur de mon quotidien. Un vrai régal pour moi qui adore écrire, trouver le mot juste, la tournure qui va bien.

Depuis un an, j’ai installé mon bureau à La Ruche-Denfert, un espace de coworking collaboratif dédié à l’ESS. J’y côtoie des entrepreneurs engagés dans une démarche solidaire, sociale et écologique. Économie circulaire, circuits courts, réduction des déchets, compostage, valorisation des productions locales, agriculture urbaine, tourisme durable telles sont les thématiques qui m’intéressent plus particulièrement.

Par la mise en place d’une stratégie de contenu, j’accompagne mes clients dans la valorisation de leur activité (articles blog, livres blancs, ouvrages thématiques, guides pratiques…), avec une sensibilité plus particulière pour les projets locaux à impact social et environnemental.

Je propose aussi un service de coaching en rédaction destiné aux entrepreneurs. Le but ? Les aider à promouvoir leur activité par la production de contenus écrits de qualité. Comment ? En leur permettant de s’approprier les outils et les bonnes pratiques de la rédaction devenue, aujourd’hui, essentielle à une stratégie de communication digitale efficace et percutante.

Dans le cadre de mes services de traduction (ANG, IT > FR), je collabore avec plusieurs maisons d’édition françaises. Je traduis des ouvrages pour leurs collections « beaux-livres » ou « guides pratiques » sur des thématiques variées. Je collabore aussi avec des entités et organismes soucieux de faire évoluer les problématiques écologiques et sociales, notamment dans le domaine de la gestion durable des grands fleuves, du tourisme responsable..

2- De professeure des Ecoles, tu t’es lancée dans l’entrepreneuriat : pourquoi avoir quitté la fonction publique pour le freelancing ?

Coworking à la Ruche Denfer – Crédit photo : Christine Laugier

Dans ma première vie professionnelle, j’ai effectivement occupé le poste de professeure des écoles. Pendant 15 ans, j’ai essentiellement exercé cette fonction en ZEP (zone d’éducation prioritaire). J’ai adoré accompagner les enfants de ces quartiers souvent défavorisés dans la construction de leur savoir. L’aspect social, le sentiment d’être utile, l’envie de transmettre et de contribuer à la réussite de chacun ont nourri ma passion pour ce métier. Ce qui m’a poussé à le quitter ? Le besoin de m’oxygéner à nouveau et d’échapper à un environnement professionnel (souvent) figé, le manque de reconnaissance (sociale et financière) des enseignants et le besoin au bout de 15 ans d’une plus grande stimulation intellectuelle dans ma vie professionnelle. C’est mon amour pour les langues et l’écriture qui m’a poussée à me former pour changer radicalement de vie professionnelle. En 2008, j’ai donc créé mon entreprise ProVerbis et découvert les joies et les galères de la vie de freelance. Au bout de 10 ans, je ne regrette pas ce choix

3 – Traductrice mais également rédactrice, tu es spécialisée dans le domaine du tourisme durable. Quels sont les enjeux de l’écriture pour le développement d’un tourisme plus responsable ?

 

Une entrepreneure qui cultive son jardin : crédit photo / Christine Laugier

En effet, le tourisme durable est l’un de mes domaines de travail. Pour moi, le tourisme se doit d’être un outil de développement responsable et durable, respectant les espaces naturels des territoires et leurs habitants. J’ai d’ailleurs écrit un guide de tourisme durable « le Guide tao du Pays basque, un voyage écolo et éthique » pour les éditions Viatao, publié en 2016. Je suis en outre membre de l’association des acteurs du tourisme durable (ATD)ce qui me permet de rencontrer de nombreux entrepreneurs de ce secteur, de mieux cerner leurs problématiques et donc de mieux les accompagner dans la rédaction de leurs contenus. L’adhésion à cette association est aussi pour moi l’occasion de m’inscrire dans une démarche collective destinée à promouvoir le tourisme durable.

Mais de façon plus large, je m’intéresse à toutes les initiatives locales engagées dans une démarche sociale et environnementale. Cette multitude d’acteurs qui, dans leur région et à leur échelle, tentent d’influer sur la marche d’un monde plus durable et plus responsable. Selon moi, l’enjeu lorsqu’on écrit pour ces entreprises est de leur donner de la visibilité et de promouvoir leurs engagements. Je pense que la mise en lumière de leurs valeurs est aussi l’occasion de faire œuvre de pédagogie auprès du grand public. Sans être moralisant ou culpabilisant, il faut trouver les mots justes pour faire passer un message positif et convaincant. Les gens adhèrent souvent bien volontiers aux initiatives généreuses et responsables, ils ont besoin de donner du sens à leurs achats, leurs loisirs. Il s’agit donc de créer pour ces entreprises, du moins au niveau de leurs contenus écrits, domaine sur lequel j’interviens, les conditions de leur réussite. Mon travail prend tout son sens lorsque je suis à même de participer à la diffusion de valeurs plus solidaires, écologiques et sociales qui permettront la construction d’un avenir meilleur.

4- Quelle est ta plus-value pour tes clients ?

Christine, concentrée !

Ma plus-value pour mes clients ?

Je dirais d’abord mes références dans le domaine de l’édition française (Gallimard, Glénat, Odile Jacob…), qui les rassurent. Ma capacité à augmenter le trafic de leur site Internet par la production et la publication de contenus à forte valeur ajoutée. En leur permettant d’être lu, je permets à mes clients de jouir d’une meilleure visibilité via la rédaction web.

Dans mes activités de coaching, je fais prendre conscience à mes clients que l’on n’écrit pas pour soi mais pour un lectorat. Par exemple, avec l’entreprise de création d’album en ligne avec laquelle je travaille, j’ai défini une ligne éditoriale en adéquation avec ses valeurs, ce qui leur a permis de construire une communauté de lecteurs qualifiés !

La forme compte autant que le fond, encore faut-il savoir valoriser son contenu par une forme percutante. Aujourd’hui la concurrence au niveau des contenus est énorme sur le web. Pour espérer être lu, il faut se démarquer en proposant des articles au beau packaging. Un contenu c’est comme un cadeau de Noël, on remarque le plus bel emballage en premier !

 

5- Où peut-on te trouver ?

Pour me trouver, venez me rendre visite dans l’espace de coworking collaboratif de la Ruche Denfert, dédié aux entreprises de l’ESS et du DD. Vous pouvez aussi consulter le site de ProVerbis ou me suivre sur Facebook et  Twitter  !

 

?Et si tu veux parler entrepreunariat, je te propose qu’on s’appelle ?

 

 

 

Fabrice Liut : designer systémique et constructeur d’une société “prospère”

Fabrice Liut est un designer lyonnais, qui a fait le choix de mobiliser ses compétences en design systémique au service d’une nouvelle société. Pour cela, il crée des éco-systèmes interconnectés permettant de sortir les hommes de leur posture individualiste pour collaborer. Fabrice fait le pari que ces nouvelles interactions humaines vont pouvoir construire une société plus prospère et soutenable. Retour sur le projet de ce bâtisseur des temps modernes.

1 – Peux-tu te présenter ?

Superposition – Workshop sur le festival Urban art jungle, réapropriation de la ville

Hello, je m’appelle Fabrice Liut, je suis Designer, improvisateur, grimpeur, yogiste 🙂
Je viens de Grenoble et je vis aujourd’hui à  Lyon.
J’ai travaillé quatre ans en SARL et je suis de retour dans le monde du freelancing pour deux raisons majeures : la mobilité et la liberté d’interaction. Je peux ainsi travailler avec d’autres indépendants comme rejoindre une équipe interne d’un grand groupe.

Je m’occupe également de développer et structurer plusieurs communautés, ainsi qu’interconnecter les communautés locales de la métropole entre-elles pour favoriser les synergies.

2- Design sprint, design systémique, qu’est ce qui se cache derrière ces termes ? 

Séance brainstorming

Le Design sprint est un cadre pour propulser le travail collaboratif et favoriser l’intelligence de groupe. Le design systémique est une manière repenser nos systèmes complexes, de restructurer notre société pour installer de nouvelles bases résilientes et prospères.
En effet, la plupart du temps, “les problèmes” relevés par les structures ne sont que les effets d’autres causes plus profondes qu’il faut détecter grâce à une analyse de leurs systèmes complexes. Après détection des priorités et urgences d’action, on peut traiter le problème avec un groupe de travail transdisciplinaire. Voilà le lien entre Design systémique et Design sprint.

Si vous voulez une analogie, prenons le travail d’un médecin généraliste ; il détecte les frictions dans le corps humain et vous renvoie vers des spécialistes. Là, l’idée est d’avoir directement les experts autour de la table, parce que la collaboration est plus efficiente qu’un processus linéaire…

3- Pourquoi les entreprises font-elles appel à ton expertise ?

Interview au Digital Summer après la conférence sur le Design Sprint /

On m’appelle pour étudier et régler des problématiques d’organisations, propulser des projets et services avec des groupes de travail , pousser l’innovation, etc… Dès qu’un groupe humain détecte un point bloquant, ne sait pas par ou commencer, ne sait pas comment prendre un virage, gérer une transition, c’est alors le moment idéal pour placer des phases collaboratives sous forme de sprint projets et surtout d’utiliser des outils venant du Design pour collaborer autrement que par la discussion.

Je suis facilitateur de groupe mais aussi Designer, ce qui me permet d’accompagner les groupes de l’initiation de valeur à la stratégie globale d’un projet. Je fais en sorte de générer avec eux un “pourquoi” et “pour qui”, les deux entrées nécessaires. En effet, chercher une “valeur ajoutée”, cela ne veut rien dire. Il convient de définir avec précision l’objectif, de bien s’entourer et d’avancer concrètement.

4 –  Grâce à ta méthode, tu parviens à fédérer des communautés d’experts et rassembler des entrepreneurs isolés. La technologie va-t-elle renforcer le social en 2018 ?

Formation de 2h sur la “pensée Design”, pour un public sur un festival littéraire

 

La technologie est un support qui va devenir invisible, mais qui sera là pour supporter la complexité de nos éco-systèmes en collaboration constante. Des protocoles comme la blockchain et autres nouvelles technologies vont permettre de réviser l’échange de valeur, la notion de confiance, sortir de la croissance isolée et basculer sur un modèle sociétal de prospérité 🙂

Depuis l’ère de l’industrialisation, l’homme est une “ressource humaine” et sa sécurité est “isolée et personnelle”. Voilà pourquoi chacun cherche une croissance personnelle, paradigme qui n’est plus valide pourtant. En réalité, notre société à besoin d’avoir confiance en elle-même, chaque humain pouvant se reposer sur les autres. Voilà une vraie application de la “fraternité”…

5 – Comment ton rôle de facilitateur permet-il d’accompagner des projets à impact positif ?

Creative Mornings à Sofffa

Mon rôle de Designer inclut une posture éthique. En facilitation, j’apporte les outils et méthodes nécessaires pour réviser les visions, les valeurs, remettre l’humain au centre et centrer les priorités sur les usages plutôt que les bénéfiques financiers comme seule finalité. Je ne m’engage jamais sur des projets qui ont pour objectif le gain isolé passant par des leviers de manipulations, etc… Ce n’est pas évident de dire non, mais dire oui, sur une vision long terme, ce serait me tirer une balle dans le pied.

6 – Tu as un projet de design systémique appliqué à la société, et plus précisément à la Ville de Lyon. Pourrais-tu résumer les grandes lignes de ce projet et ce que tu en attends ?

Creative Mornings à Sofffa

C’est un projet difficile à résumer, mais plus simplement, l’idée est de comprendre notre système de société complexe. Pour ce faire, il faut interconnecter et faire collaborer des communautés complémentaires. Lorsque l’on comprend le système, alors on peut définir des priorités d’action et agir pour régler les problématiques. Cela se fait également en groupes projets. La vision profonde est d’installer notre système dans une base de prospérité, sortir de l’individualisme conduit par le paradigme de croissance personnelle venant de l’ère de l’industrialisation, époque révolue. Les détails du projet et l’explication de l’intégralité de ma démarche sont à retrouver ici.

7 – Où peut-on te trouver ?

Formation Sketch app, sur LinkedIn / Crédit photo : Fabrice Liut

Sur Lyon, souvent à SOFFFA 🙂 Sinon sur le net, www.liut.me, toute ma vie, toutes mes activités 🙂 Que vous vouliez parler Design, prospérité, société, blockchain, improvisation ou grimper en salle, n’hésitez pas à me contacter !

Alexandre Duarte : la gamification au service du développement durable !

Alexandre Duarte, passionné de jeux vidéos et soucieux de l’impact environnemental de l’activité humaine, a réussi à faire de sa passion son métier.  A 25 ans, il devient consultant en gamification au service de projets de développement durable.  Avec Alexandre, l’expérience utilisateur est un plaisir et la sensibilisation aux enjeux environnementaux, un réel succès ! 

1 – Peux-tu te présenter ?

Crédit photo : Julia Sacher

 

Je m’appelle Alexandre Duarte, j’ai 25 ans et je vis à Lille depuis un peu plus d’un an. Je suis passionné de jeux vidéo et d’heroic fantasy.  Je dévore les bouquins, les séries, les mangas qui me passent sous la main. J’espère qu’ils ne sont pas en voie de disparition…

Je suis très intéressé par tout ce qui touche au développement durable et à l’innovation (deux mots « valises » qui renferment plusieurs facettes !).

2 – Quel est ton métier?

Je crois que j’ai réussi à trouver le métier qui arrive à mixer un peu toutes mes passions : je suis consultant en gamification, pour des projets en lien avec le développement durable.
Dans les grandes lignes, je propose à mes clients une expérience utilisateur de qualité, ludique, personnalisée et qui sert leurs objectifs (formation, fidélisation, sensibilisation, etc.)
Les projets peuvent être numériques ou non : j’accompagne par exemple Mobi-lise, une startup dans la mobilité, pour engager plus durablement leurs utilisateurs via des mécanismes de gamification. Je devrais prochainement travailler sur un escape game mettant en avant les atouts de l’éco-construction.
Je développe également quelques projets en nom propre :

– Un jeu de cartes qui permet aux entreprises de construire leur stratégie en développement durable (en collaboration avec Benoît Guyot, consultant en stratégie du développement durable).

– Une application gamifiée qui explique le concept de gamification.

3 -Tu as recours à une démarche comportementale pour accompagner tes clients vers la conduite du changement, peux-tu expliquer en quoi elle consiste ?

Présentation d’un serious game à DRIM’In Saclay 2016  /Crédit photo : Julia Sacher

 

Effectivement la gamification se définit comme l’application des mécanismes du jeu à d’autres domaines. Cela repose donc sur l’étude du comportement des utilisateurs et de la mise en place de mécanismes appropriés.
Je commence généralement par analyser le projet (à quel besoin répond-il ? qui sont les utilisateurs ? quels sont les mécanismes déjà mis en place et ceux manquants ?) et fixer avec mon client l’objectif qu’il se fixe grâce à la gamification. C’est vraiment une étape primordiale car il n’est pas possible de gamifier de la même façon une application utilisée par des commerciaux ou un site web qui s’adresse majoritairement à des 15-18 ans. De la même façon, les mécanismes ne sont pas les mêmes si l’objectif est de faire grossir la population d’une application ou augmenter le panier moyen d’une market place de produits bio.
Je propose ensuite une première version d’un parcours gamifié (en prenant en compte les différentes étapes d’utilisation du service/produit) que je complète/corrige dans la durée, selon les retours des utilisateurs et l’évaluation des indicateurs choisis en amont.
J’essaye aussi souvent que possible d’inclure dans la conception, différents collaborateurs de mon client ainsi que des utilisateurs, afin d’être le plus pertinent possible dans ma proposition.

 

4 – Tu es également co-fondateur de Circular Effect, une association qui a pour but premier de promouvoir l’économie circulaire. Ton activité associative est-elle un tremplin pour ton activité de freelance ?

Je pense que j’ai toujours été fan de projets en tout genre. J’ai co-créé Circular Effect avec des amis pendant mes études en master Sciences de l’Environnement. Nous venions d’organiser avec la promotion un événement sur l’upcycling et l’économie circulaire (qui était beaucoup moins connue à l’époque) était un domaine qui nous paraissait génial et qui méritait d’être plus connu. Nous avons développé de nouveaux projets mais tous les membres sont désormais éparpillés dans la France et avons tous notre activité… celle de l’association s’en retrouve très ralentie (mais nous avons quelques idées pour 2018 !).

5 –  Où peut-on te trouver ?

Démonstration du R3 Game au Festival Cheers / Crédit photo : R3 Game.

 

Vous pouvez me trouver à la Grappe (un espace de coworking convivial à Lille) ou dans un café un peu partout en France selon mes vadrouilles. En bon lillois, je ne refuse pas de rencontres networking autour d’une bonne bière ! Au plaisir d’échanger avec vous.
Sinon, peut me retrouver sur mon site web et je suis présent sur LinkedIn et Facebook 

Michael Zimmermann : à 19 ans, il devient consultant Open Source pour les structures de l’ESS

Michael Zimmermann est un vrai prodige. A 19 ans, il a su lier ses compétences en informatique avec ses convictions profondes en devenant consultant open source pour des structures de l’ESS. Tout en vivant de son activité, il a fait le choix de poursuivre ses études pour continuer à se former. Aujourd’hui, il nous explique les enjeux éthiques et environnementaux de la transition vers l’open source pour l’écosystème de l’ESS. 

 

1 – Peux-tu te présenter ?

Crédit photo : Association Raffut

Je m’appelle Michaël Zimmermann, j’ai 19 ans, et je vis à Bordeaux. Je me présente généralement comme quelqu’un de très curieux et touche-à-tout. J’ai toujours été intéressé par les nouvelles technologies. J’ai ainsi très vite appris à en utiliser quelques-unes, notamment en créant un premier site web très jeune (11 ans), puis à 14 ans, un serveur d’un jeu vidéo (basé sur le jeu Minecraft) qui a totalisé près de 300 000 inscrits.
J’ai choisi d’effectuer des études pluridisciplinaires avec la licence AES de l’Université de Bordeaux, qui comprend de l’économie, du droit et de la sociologie
Par ailleurs, j’ai toujours été touché par un certain nombre de causes sociales et environnementales. Je suis donc assez engagé dans le milieu associatif (et donc de près ou de loin engagé en politique), ce qui influe actuellement sur mon travail.

2 – Quel est ton métier ?

Michael pitch aux Entrepreneurs d’Avenir, le 8 décembre 2016 – Crédit photo : Entrepreneurs d’Avenir

Je suis entrepreneur en informatique, spécialisé dans les solutions libres et open source.
J’ai ainsi lancé sur un projet de cloud collaboratif, SimpleCloud (https://simplecloud.one), qui a vocation à protéger la confidentialité des données des utilisateurs, en se basant sur une solution open source. Cette solution a par ailleurs l’avantage de consommer moins d’énergie que les solutions les plus utilisées par le grand public, puisque le stockage est mutualisé au maximum.
L’avantage pour les structures qui font appel à moi, c’est qu’elles n’ont pas à s’occuper de l’infogérance du serveur stockant les données, et que la solution est clé en main, entre un Dropbox et un Google Drive.

J’effectue également du consulting dans le choix d’outils open source pour les structures de l’ESS, car c’est vraiment un aspect peu connu et mal maîtrisé  par ces structures aujourd’hui, alors que les potentialités sont gigantesques et les avantages indéniables.

3 – Quels sont les enjeux de la transition vers l’open source pour les structures de l’ESS ?

Page d’accueil de Simple Cloud, le site internet de Michael

Aujourd’hui, il y a aujourd’hui beaucoup de très beaux projets dans l’ESS. Avec des missions, des valeurs inspirantes et nobles. Pour fonctionner, la plupart de ces projets utilisent l’informatique (directement dans le cas de plates-formes web, ou indirectement pour faciliter le travail collaboratif interne, etc.).
Le problème, c’est que la plupart des projets en ESS utilisent des outils numériques propriétaires, comme Google, Microsoft & co, qui polluent énormément et ne protègent pas la confidentialité des données. Et ça pose un vrai problème de sens, puisque ces gros acteurs ne sont pas du tout dans une démarche sociale et écologiquement responsable !

J’estime donc que oui, des outils numériques doivent être utilisés dans les structures de l’ESS, notamment pour faciliter le travail d’équipe, et permettre aux structures d’être plus efficaces dans la réalisation de leurs missions. Mais pour être dans une démarche éthique et cohérente, il est nécessaire de privilégier des alternatives libres, open source, au maximum auto-hébergées et en se basant sur du matériel reconditionné lorsque c’est possible.
L’intérêt, c’est de réduire l’impact carbone des structures, et de protéger la confidentialité des données. Et un autre avantage non-négligeable, c’est que les solutions open sources permettent souvent de réaliser des économies importantes.

4 – Sur le plan personnel, tu es cofondateur de Misango, association qui accompagne les citoyens à un mode de vie plus sobre. Misango a-t-elle une vocation à accompagner la transition écologique des entreprises ?

Michael pitch à la Ruche (Bordeaux) le 14 mars 2017 – Crédit photo : la Ruche

Le but en créant Misango est d’accompagner les personnes qui le souhaitent à réduire leur impact sur la planète, et donc permettre aux générations futures à vivre dans de bonnes conditions.

Pour le moment, nous nous sommes davantage positionnés dans l’accompagnement des particuliers que des entreprises. Déjà parce que la plupart des entreprises sont difficilement touchés par ces thématiques selon moi : oui, dans les entreprises il y a des politiques RSE, mais la plupart du temps cela s’arrête au tri des déchets ou à encourager le personnel à éteindre la lumière en sortant d’une pièce… C’est encore très limité et très fermé ! Ensuite, nous nous sommes dit qu’en sensibilisant et accompagnant des citoyens, cela influerait nécessairement sur leur comportement dans leur travail. En quelques sortes, c’est un moyen détourné d’atteindre les entreprises.

5 –  Où peut-on te trouver ?

Parlement des Entrepreneurs d’avenir, le 8 décembre 2016 – Crédit photo : Entrepreneurs d’Avenir

On peut me retrouver de préférence sur Linkedin ou par email .
J’ai également un site internet vitrine pour présenter ma solution cloud. Sinon je tweet occasionnellement sur l’actualité.

Au plaisir d’échanger !

Aurélie Gastineau : la communication digitale au service de l’engagement environnemental

Aurélie Gastineau est une Social Média Manager expérimentée. Comme beaucoup de professionnels de la communication digitale, elle est tombée dans la marmite des réseaux sociaux par hasard. Engagée pour la protection de la planète, elle a géré de grands comptes comme Yann Arthus Bertrand, et gère aujourd’hui Human. Toujours en quête de nouveaux challenges, elle fait du changement de son mode de vie, un défi. Rencontre avec cette communicante engagée.

 

1 –  Qui est Aurélie Gastineau ?

Crédit photo : Aurélie Gastineau

Une ex-étudiante en langues étrangères qui rêvait de voyager pour découvrir le monde, tombée dans le community management sans le savoir en animant des échanges sur des chatrooms puis un réseau d’anciens élèves d’une grande école de commerce…la communication digitale est devenue une seconde nature, comme la capacité à fédérer autour d’intérêts et de projets.

2 – Quel est ton métier ?

Intervention sur le Networking et le Community Management/ Crédit photo : Aurélie Gastineau

Je suis Social Media Manager plutôt spécialisée sur des thématiques de l’entrepreneuriat, l’environnement et plus généralement les projets engagés.

3 – Tu gères aujourd’hui les comptes de grands noms liées à la protection de la planète comme HUMAN. Comment un community manager peut-il inspirer la confiance de ces géants ?

On fait ses preuves grâce à des expériences, et des références et des personnes qui nous recommandent. Entretenir son réseau, ne pas hésiter à rendre service sans chercher un retour immédiat, partager ses contacts, tenir un blog, s’exprimer sur les thématiques dans lesquelles on souhaite travailler...crédibilisent aussi son image professionnelle.

4 – Tu dis rechercher de nouveaux challenges, quels sont-ils aujourd’hui ?

Crédit photo : Aurélie Gastineau

Revenir au réel et mettre en musique mes valeurs et engagements avec la réalité du terrain. Plutôt que communiquer pour dire quoi faire, j’ai maintenant envie de faire tout court : j’ai un projet personnel orienté vers le tourisme (mes premières amours en quelque sorte) et un projet professionnel lié à l’environnement et la solidarité dans lequel le community management ne sera plus mon activité principale.

Et mon plus beau challenge, c’est celui que je me suis donné avec mon compagnon : aller vers l’autosuffisance – alimentaire notamment – pour être moins dépendant du système, et monter un projet en lien avec l’agriculture. On passe beaucoup trop de temps à parler des problèmes de ce monde, et finalement pas assez à trouver et mettre en pratique des solutions concrètes qui sont à notre portée, si l’on veut bien s’en donner la peine.
En résumé : travailler moins pour vivre plus !

5 – Tu es freelance depuis 2007. Etre freelance en 2017, c’est plus simple ?

Work session / Crédit photo : Aurélie Gastineau

Il est plus simple de trouver des missions en tant que personne expérimentée, et cette expérience permet aussi d’être bien identifiée sur certaines thématiques.
Mais le contexte économique s’est durci et les freelances sont bien souvent la variable d’ajustement qui permet aux annonceurs d’employer une main d’œuvre à bas prix (moins cher en charges sociales qu’un salarié, et moins onéreux qu’une agence). Comme certains freelances bradent leurs tarifs pour être sûrs de remporter une mission, le risque est grand de voir la concurrence se niveler par le bas. Et les coups de pouce du gouvernement envers les auto-entrepreneurs favorisent la précarisation, car ceux-ci n’ont pas accès aux mêmes garanties qu’un salarié.

6 – Tu vis aujourd’hui à Dieppe. Trouver des clients en province, c’est difficile ?

Crédit photo : Aurélie Gastineau

Je suis installée depuis seulement six mois, donc je continue à travailler pour mes clients parisiens ou bretons que je rencontre en moyenne deux fois par mois, ce qui est très gérable. J’ai la chance de faire un métier que je peux exercer de n’importe où. Pour l’anecdote, je suis partie en vacances une fois aux Antilles et mes clients ne se sont pas aperçus du décalage horaire…ça m’a juste valu de me lever une nuit à 4h pour retweeter quelques photos d’un événement de dernière minute ?
Mais si on veut travailler avec des clients sur place, il faut procéder comme dans n’importe quel autre job : aller à la rencontre du marché et adapter ses missions aux secteurs d’activité qui sont susceptibles de faire appel à des freelances. L’avantage est qu’il y a potentiellement moins de concurrence qu’à Paris !

7 –  Où peut-on te trouver ?

Crédit photo : Aurélie Gastineau

A Dieppe ou à Quiberville sur mon terrain, perchée en haut de la falaise à regarder la mer ?
Sinon, je suis encore sur les réseaux sociaux (pour le moment ? ) notamment sur LinkedIn, Facebook et Twitter 

Vincent Laurent : un community manager itinérant qui réinvente le travail autrement !

Avant de me lancer en Freelance, j’ai rencontré Vincent, Community Manager et consultant RP qui a sauté le pas du freelancing quelques années plus tôt. Spécialisé dans l’expérimentation de nouvelles formes de travail, Vincent a choisi de devenir un salarié-entrepreneur dans une Coopérative d’Activité et d’Emploi. Retour sur le projet d’un community manager itinérant, qui pense le travail autrement !

1 – Peux-tu te présenter ?

Crédit photo : Grégoire Lepigeon

​Je m’appelle Vincent Laurent, je suis de Paris et j’ai 31 ans. Je suis freelance dans la communication digitale influence c’est-à-dire que je fais autant de l’animation des réseaux sociaux que des relations presse ou des relations publiques. Il y a 4 ans, j’étais salarié dans une association et en mars 2015, après un an de chômage, j’ai décidé de lancer mon activité professionnelle en freelance. Depuis, je suis freelance « salarié entrepreneur » au sein d’une coopérative d’activité et d’emploi « Coopaname ». Je travaille surtout avec des organisations de l’ESS ou de l’économie collaborative ainsi qu’avec des collectivités locales ou des ONG. J’ai notamment travaillé avec une agence pour le compte du Secours Catholique comme Community Manager et avec deux collectivités locales rurales autour des nouvelles formes de travail et de la médiation numérique. Aujourd’hui, je m’occupe de la communication digitale et influence du Lab Ouishare & Chronos depuis février.

2 – Tu te dis Community Manager itinérant, pourquoi cela ?

Crédit photo : Marie Mathématique

​Je travaille autant à Paris avec des clients fixes (aujourd’hui le Lab Ouishare & Chronos) et ponctuellement auprès d’organisations ou de collectivités locales rurales dans le Cantal ou la Lozère par exemple. J’aime changer de lieu de travail autant à Paris en télétravaillant ou en passant du temps dans un espace de coworking (au Square, Paris 11e) qu’en ruralité où le cadre de travail est plus adapté pour moi car calme, apaisant, moins bruyant et plus convivial. Sortir de l’ambiance parfois angoissante ou stressante des grandes villes est essentiel pour mon bien-être au travail. Par ailleurs, je souhaite apporter mes compétences à des collectivités locales rurales qui n’ont parfois pas les compétences en interne et pour participer au développement d’un territoire rural.

3 – Une vie de Freelance, c’est le rêve ?

Crédit Photo : Anthony Micallef

​Au départ, quand j’ai commencé à réfléchir à me mettre en freelance, je ne savais pas vraiment trop à quoi m’attendre. De ce que j’entendais c’était surtout compliqué notamment avec le statut d’auto-entrepreneur. Mais lorsque j’ai découvert d’autres manière d’être freelance notamment à travers les coopératives d’activité et d’emploi (CAE), je me suis rendu compte qu’on peut être freelance et garder certains avantages du salariat classique. Par ailleurs, lorsque j’ai débuté mon activité, j’ai aussi découvert des communautés où la collaboration, le partage sont des valeurs essentielles comme dans certains espaces de coworking ou avec le coworking à domicile (Cohome par exemple). Pas simple de travailler de chez soi au départ mais petit à petit je me suis rendu compte que je pouvais véritablement choisir mes conditions de travail et choisir mes moments de travail. Terminé le fait de prendre les transports au même moment que tout le monde ou de subir un manager ! Je peux enfin choisir mon mode de travail  que je peux tout à fait adapter selon les missions. C’est une vraie libération d’une forme de souffrance au travail que je vivais où je regardais ma montre à la moitié de la journée me demandant ce que je faisais dans ce bureau. En étant freelance, j’ai retrouvé du sens dans le travail et c’est devenu bien plus plaisant de travailler aujourd’hui que lorsque j’ai commencé.

4 – Que réponds-tu aux personnes qui te disent que ton statut est précaire ?

Séance brainstorming

​Etant salarié entrepreneur je ne peux pas vraiment me dire précaire. Après, la difficulté  – mais c’est aussi ça qui est stimulant – c’est que l’on doit souvent être pro-actif pour trouver de nouvelles missions. Rien ne nous arrive tout seul, on doit être en constante veille pour vivre de notre activité. On doit être attentif à nos moments de creux qui peuvent être parfois difficiles et trouver les ressources pour se challenger soi-même plus souvent afin de trouver des missions qui nous redonnent envie de nous réveiller le matin. La précarité c’est surtout celle de la non-permanence du travail mais c’est en même temps un atout car on est libre de faire évoluer notre projet professionnel. C’est en tout cas comme cela que je le vis. Alors je dirais à ceux qui pensent que les freelances sont forcément précaires : ne trouvez-vous pas chiant de devoir à chaque fois demander à votre boss l’autorisation de faire quelque chose et parfois d’attendre des plombes pour avancer dans votre vie professionnelle ? Lorsque vous êtes freelance, vous avez la possibilité de décider du timing et du rythme d’évolution de votre projet professionnel. C’est moins prise de tête pour moi.

5 – Un conseil pour quelqu’un qui aimerait se lancer en Free ?

Posez-vous les questions de ce que vous ne voulez plus faire ou vivre dans votre future de vie de freelance avant de décider quoique ce soit. Ce sera déjà une première sélection. Par la suite,  vous trouverez les bonnes réponses à vos question (le statut le plus adapté, les conditions de travail, le type d’activité, votre modèle économique, etc…). Demandez aussi autour de vous, à ceux qui ont fait le pas de devenir freelance, toutes les choses à éviter lorsque l’on débute, tous les écueils possibles. Au moins vous serez avertis ?

Vous pouvez retrouver les derniers tweets de Vincent en suivant @GreenVincent

Annelise Meyer, chroniqueuse de l’innovation positive !

Annelise Meyer est une traductrice de formation, qui s’est rapidement engagée dans des projets liés à la transition écologique et urbaine. Aujourd’hui chroniqueuse, elle met sa plume au service de l’innovation positive et rend visible ce qui était alors méconnu. Rencontre avec cette magicienne de la transition urbaine !

1 – Peux-tu te présenter ?

Je m’appelle Annelise. Traductrice freelance (depuis l’allemand et l’anglais vers le français), (un peu) blogueuse, (grande) twitteuse, je suis membre d’un collectif du mouvement des Villes et territoires en transition et je m’intéresse de manière générale à tous les aspects de la transition vers une société plus écologique, démocratique et juste.

2 – C’est quoi AM Chronicle ?

AMChronicles, c’est mon pseudo en ligne (Twitter) et aussi le nom de mon blog : AM pour mes initiales, et “Chronicles” car l’objectif au moment de créer le blog et mon compte Twitter était de parler, documenter et chroniquer à mon échelle toutes les initiatives positives et inspirantes que j’estimais intéressant de diffuser.

3 – Traductrice germaniste en Freelance depuis maintenant 10 ans, comment concilies-tu ton activité avec tes aspirations à une société plus durable ?

Question difficile ? Si ça n’a pas toujours été facile, j’arrive maintenant à m’orienter vers des domaines de travail qui sont plus proches de mes aspirations : je me suis formée “sur le tas”, en participant à beaucoup d’événements sur l’environnement, le développement durable, la transition écologique… ce qui me permet de traduire dans ces domaines pour des entreprises dont l’éthique me correspond. Mais ce n’est pas toujours évident de trouver du travail rémunéré…

En dehors de cela, je contribue en tant que bénévole : pendant la COP21, je faisais partie des bénévoles de Place To B. Pendant les deux semaines qu’a duré l’événement, en parallèle de la COP21, et avant, j’ai aidé à la gestion de la traduction des contenus, traduit, écrit et révisé des articles sur le blogue et les réseaux sociaux, pour parler du climat autrement.

4- Tu te lances dans la création d’un tiers lieu dédié à l’innovation sociale en région parisienne. Quel sera l’objectif de ce projet ?

Ce Tiers-Lieu est la réponse que j’ai trouvé à toutes les problématiques sur lesquelles j’ai envie d’agir à mon niveau : outre du coworking (pour répondre aux besoins de freelances comme moi et de télétravailleurs qui n’ont aucun lieu pour travailler sur le territoire), nous aimerions avec mes partenaires organiser des activités de sensibilisation aux problématiques de transition et aussi et surtout proposer des services d’accompagnement à des porteurs de projets s’inscrivant dans la transition, que ces projets soient associatifs ou entrepreneuriaux. Coworkeuse depuis plusieurs années, “transitionneuse”, je suis consciente de l’importance de se rassembler pour faire communauté : même si le virtuel permet beaucoup de choses, il est important de disposer d’un lieu physique pour faciliter les rencontres et renforcer les liens (du moins j’en suis convaincue :))

5 – Où peut-on te trouver ?

On peut me trouver un peu partout, car je me balade pas mal ? Je suis très souvent sur Paris, dans un espace de coworking la journée ou à des événements le soir, mais sinon j‘habite dans le Val-de-Marne, c’est d’ailleurs là que je voudrais créer le futur Tiers-Lieux (dans un “carré” compris entre Fontenay-sous-Bois, Le Perreux sur Marne, Champigny-sur-Marne et Nogent-sur-Marne).

Je suis également joignable sur Twitter !

Elsie Pomier : elle met l’humain au centre de la communication non verbale !

Consultante en image et plus précisément, designer de l’individu, Elsie Pomier fait de l’humain son objet d’étude. L’écoute, l’empathie et le conseil lui permettent de métamorphoser une personne intérieurement grâce au pouvoir du vêtement. Rencontre avec cette magicienne des temps modernes.

1 – Qui est Elsie Pomier ?

© Elsie Pomier

Lyonnaise de coeur, c’est ma ville QG, ma ville ressource. C’est ici que j’ai découvert le vêtement comme mon support d’expression, à la manière d’une toile pour un peintre. Le vêtement est si complexe, riche, ses couleurs, ses matières, ses montages, son tombé … Et chaque voyage en France, en Angleterre, en Inde, en Chine … m’est une opportunité pour rencontrer les gens qui pensent et travaillent la mode autrement, comme un moyen pour aller plus loin qu’un joli vêtement.

L’humain est central pour moi. Le vêtement est un moyen. C’est mon moyen d’honorer celui qui se vêt, pour qu’il soit lui-même et découvre tout ce qu’on peut exprimer et faire ressentir avec !

2 –  C’est quoi un designer de l’individu ?

© Elsie Pomier

Designer de l’individu, c’est une synthèse de mon métier, de mes connaissances et compétences. Je suis styliste conseillère en image et communication personnelle.

Ma démarche est de penser à ce que le vêtement et toutes ses caractéristiques valorisent l’individu, sa personnalité, sa morphologie, ses couleurs, son style et son contexte socio-professionnel. Ma base de travail, c’est la personne qui est en face de moi. C’est pourquoi, je dois, pour chaque nouvel individu, apprendre, étudier et transmettre différemment, tel un designer.

 

3 – Tu as choisis une cible d’entrepreneurs en freelance, pourquoi cela ?

© Elsie Pomier

Je choisi de travailler avec le porteur de projet, quelque soit l’échelle de cette idée. Parce qu’il réalise rapidement l’importance de la communication. Ensemble nous travaillons la puissance d’un des principaux canaux : la tenue. C’est un point particulier de la communication non verbale, mais qui fait une sacrée différence lorsqu’elle est pensée et adaptée.

4 – Avec qui aimes-tu travailler et comment accompagnes-tu tes clients ?

© Elsie Pomier

J’aime travailler avec ceux qui se posent et posent des questions, osent essayer, parce qu’ils aiment apprendre, chercher à comprendre le pourquoi, le comment. Le conseil en image est un véritable travail d’équipe, et en échangeant, nous pouvons aller beaucoup plus loin.

Comment j’accompagne mes clients ? Ça, c’est unique. La forme se détermine ensemble durant le premier entretien.

Ma spécificité : je travaille avec des individus et leurs valeurs. Nous travaillons ensemble pour que leur image et communication personnelles soient conscientes et réfléchies.

Ce qui ressort de mon accompagnement : l’inclusion de l’individu accompagné, mais également une dimension sociale et solidaire, puisqu’il s’agit d’un accompagnement de long terme à impact social et positif sur le sujet.

5 – D’où travailles-tu ?

Avec mes clients, dans un lieu qu’ils apprécient. Cela peut être  un espace privé ou chez le client selon le thème de la session et ce dont la personne à besoin pour se sentir à l’aise pour pouvoir discuter de soi.
Et lorsque je ne suis pas avec un client, je travaille sur Lyon, à Polygones, dans mon espace de coworking.

6 – Où peut-on te trouver ?

Sur la toile, en consultant mon site, ma page Facebook, et mon Insta !

Juliette Voge, à l’écoute des gestes, elle enseigne les codes de l’insertion professionnelle et sociale !

Professionnelle de l’image, Juliette Voge accompagne des publics en insertion sur le chemin de l’emploi grâce à ses conseils en communication non verbale et en colorimétrie. Le crédo de Juliette : valoriser son image extérieure, c’est soigner sa confiance intérieure. Focus sur le parcours de cette entrepreneure lyonnaise qui sait mettre l’apparence au service de la confiance.

1 – Qui est Juliette Voge ?

Je suis une «  jeune » maman de 36 ans qui a passé ses premiers diplômes à 32 ans, arrêté une carrière de vingt ans dans le commerce pour se lancer dans l’entrepreneuriat sans trop savoir où j’allais !

Ce qui me qualifie le mieux, c’est que je suis une fonceuse, qui vit, qui aime rire et partager de bons moments… et surtout, qui va au bout de ses idées !

2 – Il y a un peu moins de deux ans, tu es arrivée sur Lyon après avoir quitté un CDI de 15 ans chez IKKS, pour te lancer dans le coaching en image. Pourquoi ce choix ?

Crédit photo : Juliette Voge

Ce choix s’est imposé à moi car après vingt ans dans le commerce, je ne m’y retrouvais plus…. Ce que j’adorais dans ce métier, c’était le contact humain et le conseil, en écoutant et en guidant les clients, dans le but d’améliorer leur apparence physique et plus précisément, leur tenue vestimentaire car beaucoup de personnes ne savent pas comment choisir leurs garde-robe et se retrouvent perdues entre plusieurs choix vestimentaires : ce qu’ils aiment, ce qui leur va et la mode !

J’ai pris du recul pour analyser tout ce que mon travail de conseil m’avait apporté, et le conseil en image est arrivé comme une évidence !

Grâce à mon expérience, j’ai réussi à acquérir une solide connaissance des codes de l’entreprise, du management et bien sûr, une sensibilité pour la mode. Partant de ce constat, je me suis dit « pourquoi ne pas aider les personnes qui en ont besoin ? »

Je me suis donc formée à la colorimétrie, au coaching et je continue à me former en permanence car c’est un métier qui évolue toujours. C’est ça l’entrepreneuriat !

3 – En quoi consiste ton activité ?

Mon activité est divisée en deux champs distincts :

D’une part, j’anime des ateliers sur la communication non verbale auprès de structures de l’insertion, réinsertion et handicap en région Rhône-Alpes-Auvergne.

Dans ce cadre, je fais prendre conscience aux bénéficiaires de l’importance de leur communication non verbale (regard, attitude, gestes) par des mises en situation afin qu’il se rendent compte par eux-mêmes de la puissance du nom verbale dans leur attitude. Nous vivons dans une société où la puissance du non verbal est capitale. Lors d’une rencontre, les trente premières secondes seront décisives, c’est pourquoi, il est essentiel de mettre toutes les chances de son côté ! L’objectif de ces ateliers est de permettre aux bénéficiaires de retrouver un emploi.

D’autre part, j’anime des ateliers pour mettre en valeur la zone de communication (le visage) via la colorimétrie, le visagisme, la morphologie, je donne des conseils en matière de coiffure et de maquillage et dans ce cadre, j’interviens auprès des entreprises et des particuliers.

4 – En parallèle de ton activité professionnelle, tu es une bénévole très active à la Cravate Solidaire, une association d’insertion professionnelle par l’image. Quels sont selon toi, les besoins des publics en insertion ?

Crédit photo : Ever

J’ai connu La Cravate Solidaire en voulant donner mes vieux vêtements. Quand j’a pris connaissance de la portée sociale du projet, j’ai immédiatement pris contact avec Mélissa, l’une des co-présidentes afin de m’engager auprès de la Cravate.

Je suis membre du CA de la Cravate Solidaire depuis plus d’un an et référente en image.

Je m’occupe de prendre soin des bénéficiaires en leur apportant mon aide sur le choix des tenues vestimentaires les mieux appropriées selon leur secteur d’activité. Je leur donne également des conseils sur leur coiffure, leur maquillage et leur look en général. Nous échangeons sur le monde de l’entreprise et ses codes dans le cadre d’un premier atelier. Après cela, les bénéficiaires poursuivent un deuxième atelier de mise en situation « recrutement » avec des professionnels des ressources humaines.

Ce que je remarque, c’est que ces publics ont un besoin d’attention, d’écoute afin de pouvoir échanger sur leur parcours, leur histoire et cela bien avant des besoins matériels.

5 – L’économie sociale et solidaire est-elle très implantée sur Lyon ?

Crédit photo : Juliette Voges

Je pense oui, ayant rencontré différentes structures, il y a une grande mobilisation. Cependant, c’est un milieu qui manque cruellement d’argent pour mettre en œuvre ses idées et ses projets.

Je pense fortement qu’aujourd’hui nous vivons dans un monde où l’Economie Sociale et Solidaire est une des clés de la réussite. L’entraide, le respect, la bienveillance sont des valeurs porteuses de sens. C’est comme ça que nous allons arriver à construire plus de solidarité entre citoyens (en tout cas j’y crois !)

6 – Que peut-on te souhaiter pour les prochains mois ?

Crédit photo : Ever

De la réussite dans la reprise de mon activité et dans celle de mes bénéficiaires !

J’aimerais permettre aux personnes que j’accompagne de retrouver confiance en eux et atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés ensemble dans le cadre de mes ateliers.

A terme, j’aimerais être reconnue et une référence locale dans le coaching en image et pouvoir vivre de mon activité !

 

Vous pouvez suivre Juliette sur son site web et sur son tout nouveau compte Instagram

Magali Rambaud, wedding planner éco-responsable !

J’ai eu la chance de croiser le chemin de Magali, wedding planner éco-responsable dont les valeurs et les convictions l’amènent à accompagner d’heureux mariés dans la transition écologique. Avec Magali, le mariage est le point de départ d’une durabilité sur tous les fronts  !

1- Peux-tu te présenter ?

  • Portrait

    Magali Rambaud/ Crédit photo : Ratp x harcourt.

    Je m’appelle Magali et je me qualifierai de « touche-à-tout » guidée par une curiosité illimitée !

    Assoiffée d’inédit, je n’en demeure pas moins une fervente adepte des traditions et des valeurs.

    Cette ambivalence, mais aussi mon intérêt pour les belles rencontres, ont fait naître le projet de l’agence M.

    Après plusieurs années dans l’évènementiel et les médias, j’ai créé mon entreprise d’organisation de mariages et d’événements éco-responsables.

    Mon crédo : « Joindre l’utile à l’agréable » et force est de constater qu’il est très agréable d’être utile sur un évènement aussi précieux que l’union de deux êtres qui s’aiment.

    Travailler au service de l’amour est, à mon sens, une responsabilité qui ne doit pas se limiter aux relations humaines mais s’étendre aussi à l’amour de ce qui nous entoure. Nous disposons aujourd’hui de toutes les ressources nécessaires pour célébrer un évènement tout en préservant la planète.

    2- En quoi consiste un évènement éco-responsable ?

    Brunch présentation Drops la Boutique

    Brunch de présentation Drops / Crédit photo : Magali Rambaud

    Un évènement éco-responsable est un évènement pensé pour consommer moins et consommer mieux. Il doit préserver voire mettre en avant l’environnement mais aussi être socialement et économiquement positif.

    Un évènement éco-responsable favorise l’utilisation de produits recyclés et/ou recyclables et réduit les gaspillages et les surplus inutiles.

    Dans la mesure du possible, les consommations se veulent locales et de saison.

    L’éco-responsabilité intervient dans toutes les étapes de l’évènement : Nous sommes sensibles à l’énergie utilisée pour l’éclairage par exemple, mais aussi à la réduction des trajets. Egalement, nous travaillons avec des prestataires ayant mis en place un système de tri des déchets et favorisant l’utilisation de produits propres pour le nettoyage post-évènement.

    Bien entendu, ces dispositions sont agencées et personnalisées en fonction des contraintes de lieu, de temps et de budget.

    Ainsi, à l’image de nos futurs mariés, et de toutes personnes célébrant un rassemblement et la convivialité, l’événement est construit sur une notion de durabilité et non d’utilisation ponctuelle et unique.

    3. Le concept est-il répandu en France ?

    -Echanges sur -Comment avoir de meilleures conversations- by The School of Life x Cheerz

    Formation sur l’art de la présentation/ Crédit photo : Magali Rambaud

    En France, le concept de wedding planning existe depuis une dizaine d’années. Au fil du temps, cette tendance s’est démocratisée. Le gain de temps et la réduction de stress séduisent bon nombre de futurs mariés qui y voient une occasion de célébrer leur union dans la sérénité et la quiétude. En ce qui concerne les organisateurs de mariages éco-responsables, nous sommes encore assez peu nombreux sur le territoire. Certaines agences généralistes ont néanmoins revu leurs propositions pour répondre au mieux à la demande grandissante de la population.

    4. Qui fait appel à une wedding planner éco-responsable ?

    Jeunes mariés  / Crédit photo : Magali Rambaud

    La clientèle d’un wedding planner éco-responsable se compose généralement de 3 types de profil :

    – Les Green lovers : Catégorie très engagée et depuis longtemps ! Leur démarche est par conséquent naturelle et spontanée. Leur norme est de réfléchir et consommer sainement pour elles comme pour l’environnement. Ce sont des futur(e)s marié(e)s très au fait des procédés éco-responsables et parfois même instigateurs(trices) de nouvelles pratiques.

    – Les Baby green : Pour nos « Babies », l’approche est en générale plus récente et n’impacte pas nécessairement tous les domaines du quotidien. Cette catégorie tend à consommer moins et mieux tout en pratiquant une transition douce et adaptée. Ces personnes sont souvent friandes de conseils pour pousser plus loin leur engagement.

    – Les Open-mind green : Au quotidien, Ces futur(e)s marié(e)s n’ont pas une approche visant à réduire leur impact environnemental. Cependant, ils ne sont pas réfractaires à un mariage plus écologique dans la mesure où cela ne génère pas de complications ni de frais supplémentaires. Ainsi, l’événement est bien souvent le premier jalon d’une réflexion sur leurs habitudes de consommations.

    5. Tu t’es lancée en freelancing récemment que peut-on te souhaiter pour la suite ?

    Festival We Love Green 2017

    Magali au festival We Love Green/ Crédit photo : Magali Rambaud

    La pérennité et la transmission. Depuis le lancement de ma société, je n’ai cessé de rencontrer des personnes constructives et enthousiastes : Les clients, les prestataires, les associations, les acteurs de l’Économie Sociale et Solidaire, du Développement Durable… Toutes ces connexions m’emplissent de positif et accentuent mon envie de poursuivre et ainsi de véhiculer mes valeurs.  Pour reprendre la légende amérindienne mise en lumière par Pierre Rabhi, je ne suis peut être que le petit colibri qui amène une goutte d’eau sur le feu de forêt, mais j’ai à cœur de transmettre mon amour pour la planète et ainsi, à mon échelle, de faire évoluer les comportements.

Alexandros Moraïtis : un communiquant pour vos évènements !

Alexandros est un communiquant spécialisé dans le pilotage d’évènements live : un salon, une conférence, un happening ? Alexandros surf sur la vague digitale pour mettre en avant les acteurs de l’ESS, souvent éloignés des pratiques de communication à l’heure des social medias. Rencontre et connexion avec un communiquant communicatif ! 

1 – Peux-tu te présenter ?

Bonjour, je m’appelle Alexandros, je suis Community Manager spécialisé Evénementiel et Relations Digitales (Influenceurs, Blogs) depuis 7 ans. J’ai bossé sur plus de 10 agences différentes, 30 clients d’horizons diverses (mobile, techno, culture, auto, bien-être, ESS, musique, santé, etc) mais aussi 15 événements où j’ai pu intervenir (en France, Europe et USA). J’ai lancé depuis quelques semaines mon activité d’indépendant en temps plein sur les réseaux sociaux !

https://www.youtube.com/watch?v=YIBE78YPO6U&feature=youtu.be

2 – En quoi consiste ton métier ?

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Crédit photo : Katia Boulinet

Je suis là pour accompagner mes clients à faire passer des messages et aussi des valeurs fortes sur leurs réseaux sociaux, mais aussi auprès de leurs communautés et publics variés.
Le plus dur n’est pas juste d’écrire et de poster des messages, mais de créer visuellement et avec un certain recul, la bonne formule pour être bien perçu sur la toile. Car plus vous êtes clair et bien compris de l’autre côté, meilleurs seront les résultats et retours. La forme peut varier, mais personnellement, je crois beaucoup au pouvoir de l’image, de la vidéo et des mots.

3 – Pourquoi t’être lancé en Freelance ?

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Crédit photo : Katia Boulinet

Suite à plusieurs missions à la fois en agences, groupes mais aussi en freelance, j’ai pu voir que les fonctionnements n’étaient pas les mêmes, et les cadres et équipes pouvaient varier et changer d’une boîte à l’autre. Devenir pleinement Freelance, c’est sauter un vrai pas, prendre de vrais risques…mais c’est aussi prendre le risque de vivre pleinement sa vie, d’abord pour soi, et travailler avec des gens et pour des projets qui nous inspirent. Autre avantage, la multiplication des rencontres, surprises et donc de possibilités ! C’est totalement excitant de s’épanouir en tant que Freelance ! 🙂

4 – Tu travailles avec des acteurs de l’ESS, comment arrives-tu à convaincre tes clients de consacrer un budget à la communication ?

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Je me lance dans l’ESS mais je compte m’investir davantage dans cet environnement. Les  clients de l’ESS ont leur plus gros budget dédié à leurs campagnes de fundraising, ce qui est une bonne chose. Mais personnellement, je fonctionne au Social Selling, en valorisant la présence d’entreprises et de personnalités sur les réseaux sociaux à travers la préparation et l’animation d’événements en direct . Cette méthode est très efficace et rejoint le fundraising, notamment lorsqu’on utilise les réseaux sociaux dans un objectif de valorisation de son activité sur le web et les réseaux sociaux.

Ce n’est pas toujours évident de les convaincre d’adopter une autre façon de créer et développer la communication digitale de leurs communautés. Pour cela, je leur propose de mettre en place des actions concrètes : l’évènementiel trouve tout son sens dans ce cadre. Mais il y a encore beaucoup de choses à faire et à améliorer, ce qui reste challengeant pour nous, messagers de la communication ;-).

5 – Où peut-on te trouver ?

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Rencontre avec Alexandros en prospection d’un lieu de l’ESS, pour la communauté de Freelances ESS/DD sur Facebook

Un peu partout sur la toile, mais en priorité sur les réseaux sociaux, là où je suis né en 2010… 🙂
Voici quelques uns de mes liens pour me retrouver :  mes réseaux pro (mon LinkedIn, mon Facebook et mon Twitter) et mes réseaux personnels (mon Instagram et mon blog) et mon mail pour toute demande de contact  !

Merci Yéza pour cet échange ! 🙂

A très bientôt !

 

 

Anne Delétoille, communicante engagée pour une communication inclusive !

Anne Delétoille est une communicante inclusive. Guidée par des valeurs de l’ESS, elle accompagne les acteurs qui toquent à la porte de Grain de Sel, en présentant un projet à impact positif. Son expérience en communication et en gestion de projets fait d’Anne un interlocuteur apprécié de publics divers. Elle nous livre ici sa vision de la communication !

1- Peux-tu te présenter ?

Je m’appelle Anne Delétoille (et non ce n’est pas un nom de scène;-), j’ai 31 ans, je suis née et j’ai grandi en région parisienne avant de partir faire mes études à Lyon. Là-bas j’ai intégré une école de commerce international un peu particulière, l’école 3A forme les entrepreneurs sociaux de demain et tous ceux qui souhaitent travailler dans le développement (souvent dans des ONGs).

A cette époque je savais déjà que je travaillerai uniquement pour des  « projets qui font sens », je voulais absolument allier compétences professionnelles et engagement.

Après mes études, je deviens consultante indépendante, j’accompagne de petites associations dans la mise  en place de leurs projets et je travaille avec une agence de communication responsable parisienne qui m’apporte une bonne partie de mon chiffre d’affaire.

Au bout de deux ans il faut décider ! Développer mon activité ou devenir salariée ? À cette époque une belle offre d’emploi tombe sur Brest, le destin ? Je passe trois mois à organiser un forum sur les circuits courts et de proximité pour la métropole. À la fin de ma mission, un poste se libère au Centre National des Arts de la Rue Le Fourneau à Brest, je candidate et me voilà … en CDI… pour un peu plus de trois ans. Ensuite la fièvre de l’indépendance me reprend et en juillet 2016 naît Un Grain de Sel ! Un Cabinet conseil en communication et relations aux publics spécialisé dans l’accompagnement des acteurs du changement.

2 – C’est quoi une agence de communication responsable ?

Pour moi, c’est une agence :

  • qui associe une expertise pointue en communication et gestion de projet à une bonne connaissance du secteur ESS ( et de ses spécificités : engagement, gouvernance, éthique, politique…).
  • qui accompagne aussi des acteurs qui ne sont pas tagués « ESS » et qui pourtant ont des démarches à impact positif. Ne pas être sectaire !
  • qui s’interroge régulièrement sur ses pratiques, essayant d’aller toujours vers plus de responsabilité sociale.

3 – Pourquoi les acteurs de l’ESS ont-ils tant de mal à utiliser la communication comme un levier de leur visibilité ?

Rencontres du Financement Participatif – Brest Métropole 2016 / Crédit photo : Anne Delétoille

C’est un vaste sujet ! Pour commencer on ne peut pas généraliser, de nombreux acteurs de l’ESS sont de très bons communicants (j’en connais beaucoup). Mais pour parler de ceux qui « bloquent » j’identifie personnellement plusieurs cas (liste subjective et non exhaustive;-) :

– Un méconnaissance du métier de la communication, de ses enjeux et de ses apports : « la communication ne sert à rien »

– Une mauvaise image de la communication lié à l’âge d’or de la communication, des grandes agences au budget illimité… ces agences « qui parlent bizarrement et qui jettent l’argent par les fenêtres »

– Une vision de la communication comme un poste de dépense inutile et coûteux et non comme un investissement

Mais finalement on peut rencontrer ces mêmes freins dans le secteur conventionnel !

4 – Que viennent chercher les personnes qui toquent à la porte d’un Grain de Sel ?

Rencontres du Financement Participatif à Brest 2016 crédit : Brest Métropole.

Les portes d’entrées sont nombreuses ! C’est ce qui est intéressant dans notre métier, les personnes nous identifient sur des compétences qu’on avait pas forcément mis en valeur dans notre offre de service.

Pour ma part je suis en activité depuis un an et demi j’ai plusieurs « publics » :

collectivités : on vient me chercher pour ma connaissance des thématique de l’ESS et ma casquette de chef de projet (j’appuie par exemple Brest Métropole dans l’organisation des rencontres du financement participatif).

associations :  pour de l’accompagnement en stratégie et gestion de projet

entrepreneurs : diagnostic / audit de communication et conseil pour optimiser leur communication

Dans l’ensemble, les personnes qui me contactent cherchent un regard extérieur, une expertise qu’il n’ont pas pour travailler sur un sujet précis.

5 – Où peut-on te trouver ?

Pour se rencontrer, rendez-vous sur la région Brestoise (le bout du monde c’est merveilleux !), passez-moi un coup de fil 06 23 33 57 30. Il m’arrive également de me déplacer en France pour de beaux projets ! Sinon on peut se rencontrer en ligne via mon site internet,  sur la page Facebook de l’Agence et sur mon profil Linkedin 

A très vite;-)

Tiphaine Vidal, slasheuse zen et écolo

Dans le monde de l’entrepreneuriat, la polyvalence est appréciée. Les slashers, ces flexi-travailleurs de la génération Y ont développé des capacités d’adaptation professionnelles. Parmi eux, Tiphaine Vidal, communicante, fundraiser et professeure de Yoga, se positionne comme une slasheuse de l’ESS. Le point commun entre ses différentes casquettes ? Des projets à impact social et des valeurs de solidarité partagées avec ses collaborateurs. Rencontre avec cette slasheuse écolo.

1- Qui est Tiphaine Vidal ?

Freelance Fair

Tiphaine à la Freelance Fair  2017 / Crédit photo : Freelance Fair

Un être humain en questionnement permanent !
Plus concrètement, j’ai 28 ans, j’habite en région parisienne. Déjà très jeune, alors que je déambulais dans les rayons de la librairie de mes parents, je disais que je ne voulais pas travailler « dans une entreprise ». Ce que je voulais dire par là, c’est que le modèle métro-boulot-dodo que j’observais autour de moi me semblait à mille années lumières de mes aspirations. Heureusement, depuis j’ai compris que le mot « entreprise » n’était pas toujours vilain, et que de nouveaux modèles émergeaient. J’ai commencé à avoir un engagement écolo assez fort dès mes 17-18 ans (je venais avec le journal La Décroissance à la fac !). J’ai donc rapidement voulu me spécialiser dans ces questions de développement durable, et je l’ai fait par le biais des sciences politiques, après une licence en langues étrangères.
Ont suivi des voyages, des stages, et des études entre Nanterre, l’Allemagne (pendant deux ans !), Bruxelles, Montpellier ou encore Strasbourg. Des années multi-culturelles très riches qui m’ont amenée à travailler pour une fondation écolo en Allemagne, et pour une ONG environnementale à Bruxelles, dans le milieu acéré du lobbying européen.
Par la suite, j’ai travaillé dans un cabinet de conseil en stratégie de Développement Durable, puis dans une association dédiée au handicap, en tant que chargée du mécénat, de la communication et de l’évènementiel. Je n’ai jamais su me limiter à un seul projet, alors je me sentais très à l’étroit dans ces emplois salariés, bien qu’ils étaient très épanouissants. Je multipliais les rencontres et les projets « annexes », et je savais qu’au fond de moi il serait bien que je me libère de ces chaînes et que je devienne indépendante. C’est désormais chose faite depuis un an 🙂

 

2- En tant que Freelance slasheuse, comment définirais-tu ton activité professionnelle ?

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Logo du blog de Yoga de Tiphaine

En effet je suis freelance slasheuse et même doublement slasheuse.
Le premier slash, c’est celui de mes compétences « métier ». Je suis autant passionnée par les mots, la rédaction, que par l’humain et les rencontres. Ainsi, j’accompagne mes clients dans le développement de leurs projets, que ce soit en termes de communication, événementiel, ou partenariats et fundraising. Cela peut parfois sembler « beaucoup » mais en réalité tous ces domaines sont interconnectés, et je sens, après un an d’expérience en tant que freelance plutôt réussi, que cette polyvalence plaît à mes clients.

Mon deuxième slash, c’est le yoga, une passion qui ne me quitte pas depuis plusieurs années. Je me suis lancée dans une formation de trois ans pour transmettre cette pratique ancestrale qui m’a beaucoup apporté (physiquement et émotionnellement). Je me suis également formée au yoga pour enfants cet été et je commence à donner quelques cours par ci par là. Je tiens également un blog Merci Yoga” sur le yoga accessible à tous, un sujet qui me passionne énormément.

Pour en savoir sur le sujet des slasheurs, tu peux lire cet article

3 – Etre un Freelance spécialisé, c’est une plus-value ?

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Tiphaine tweet ESS et Yoga !

 

Ma spécialité, puisque l’on dit qu’il en faut une, c’est le secteur. J’ai choisi de me consacrer à des projets de l’économie sociale et solidaire, ou bien liés au sport et à la santé. Ce sont des domaines qui me passionnent et que je maîtrise, et je ne saurais de toute façon pas conseiller des structures éloignées de mes centres d’intérêt. 

Mes clients sont variées : associations, comités d’entreprise, institutions para-publiques… Cette spécialité me permet malgré tout de varier les missions et d’avoir pour interlocuteurs des acteurs très différents. Je ne m’ennuie jamais ! 

4- Le fundraising dans l’ESS, c’est une condition du développement des entreprises ?

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Tout dépend de ce que l’on entend par ESS.
Avec les évolutions terminologiques et juridiques, l’ESS regroupe aujourd’hui des acteurs aux modèles économiques parfois très éloignés. 
Les structures qui portent des projets à but non-lucratif ont clairement besoin de fundraising. Beaucoup d’associations ont pris ce pli et se professionnalisent de plus en plus depuis quelques années, c’est génial car le potentiel est là.
Du côté des structures de type ESUS ou start-up à objet social, le modèle est différent, et elles ne sont pas toujours éligibles aux dispositifs de mécénat. Elles ont plutôt pour objectif de déterminer un modèle économique pérenne et de se faire accompagner par des investissements. À ce sujet, Mécénova a publié un article intéressant il y a quelques jours : Le Grandes entreprises & ESS : de nouvelles formes d’investissements sociaux

Et puis, dans l’ESS, on a aussi les acteurs coopératifs ou les mutuelles par exemple, pour lesquelles le fundraising sera bien moins pertinent.

Voir aussi mon article : Comment travailler avec des clients à petit budget 

5- Où peut-on te trouver ?

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Salle de Yoga où enseigne Tiphaine / Crédit photo : Tiphaine Vidal

 

Je travaille le plus souvent de chez moi dans le Val-de-Marne, avec mon chat comme collègue (!)Yé. Il m’arrive régulièrement de retrouver des ami(e)s freelances ou profs de yoga pour des sessions de coworking ensemble dans divers endroits à Paris. Mais mon lieu favori, c’est le Social Bar près de Gare de Lyon (dont je suis co-patronne avec les 175 autres co-patrons !).

Sur le web, on peut me trouver sur Twitter, Linkedin, et sur mon site web Padma Padma .

Merci beaucoup Yéza pour cet article, et bravo pour ton initiative de portraits de Freelances ESS, que je vais suivre de très très près ! Au plaisir !

Pour contacter Tiphaine c’est ici

Gayané Adourian, conteuse des transitions digitales et durables

Gayané Adourian est une slacheuse : journaliste, storyteller, backpackeuse, elle est avant tout une entrepreneure solo qui oeuvre aux transitions écologiques et numériques. Deux entités irréconciliables ? Pas pour Gayané ! Entrevue avec cette conteuse des temps modernes.

1 – Peux-tu te présenter ?

Gayané Adourian – Crédit photo : Gayané Adourian

Je m’appelle Gayané Adourian, j’ai 31 ans et je suis d’origine arménienne. Je suis curieuse, enthousiaste, positive et j’adore la randonnée. J’ai toujours rêvé de travailler dans l’environnement car au début, je voulais sauver la mer morte puis les glaciers alpins 😀 Au quotidien, je crée du contenu et anime des communautés pour des projets en lien avec le développement durable et la transition de notre société. J’ai aussi un blog sur le mariage green pour montrer aux futurs mariés que mêler belle fête de mariage et développement durable est possible.

 

2 – De journaliste scientifique, tu es devenue entrepreneure. Pourquoi ce basculement ?

Au Festival vegan berbère, le lancement de la collection de la Petite Kabyle / crédit photo : La petite Kabyle

Quand on est journaliste pigiste, finalement, on est déjà un peu entrepreneur. 😉 Quand j’ai commencé en 2008, beaucoup de médias de vulgarisation scientifique restaient assez frileux sur les opportunités offertes par le web en terme de contenus et de nouveaux formats. En tant que microblogueuse très active sur Twitter, j’ai été beaucoup invitée sur des événements pour live-tweeter et je me suis rendue compte que finalement, ce je faisais sur ces événements n’était pas très loin d’un travail de journaliste. Alors j’ai sauté le pas et créé mon agence de créations de contenus en live pour des événements… avant de revenir cette année à un mode plus freelance parce que je voulais me ré-impliquer plus dans la transition durable, et pouvoir choisir les projets sur lesquels m’impliquer justement.

3 – Comment racontes-tu la transition ?

COP21, Gayané conte le climat avec Place to Be/ Crédit photo : Place to Be

En fait, j’aime bien parler des transitions. La transition numérique qui impacte tous les secteurs et devant laquelle toutes les structures ne sont pas forcément bien armées pour la comprendre et comprendre ce qu’elle implique au niveau de leur fonctionnement. La transition démocratique avec la naissance de nombreuses initiatives citoyennes et la possibilité de se faire entendre peut-être plus facilement qu’avant. Et la transition écologique, qui est pour moi un enjeu fondamental y compris dans les entreprises, qui doit devenir un état d’esprit commun à tous. Mais une transition c’est pour aller vers autre chose et l’enjeu principal, c’est d’aller vers une société plus respectueuse des autres et de la planète sans pour autant revenir en arrière (comme on l’entend parfois). Alors pour raconter cela, je parle des gens à travers des portraits, et je travaille sur projets qui font partie de cette transition, comme La petite Kabyle, une marque de prêt à porter vegan ou encore OpenWaste, une communauté et un événement pour prototyper de nouveaux produits à partir de matériaux recyclés. Le blog que j’ai créé sur le mariage green est aussi une manière pour moi de contribuer à mon échelle à la transition.

4 – Etre connecté(e), c’est aller à l’encontre de la transition écologique ?

Numérique et transition – L’exemple d’Etiquettable une application pour manger mieux / Crédit photo : Gayané Adourian

Oui et non. 🙂 La transition écologique ce sont des moyens (adapter notre énergie pour une énergie plus durable etc.) mais aussi un état d’esprit, une conscience de la limite de notre planète et de nos ressources et donc un changement de notre rapport à la consommation qui intègre plus la question des déchets, de la provenance, de l’utilité. Là-dedans, être connecté c’est aussi se connecter à, ou même connecter, des gens qui ont les mêmes valeurs. C’est par exemple, utiliser ces outils numérique pour répandre les idées et projets qui vont dans le sens de la transition. Mais c’est aussi être conscient de son impact et cela veut dire aussi avoir quelques gestes numérico-écolo comme vider sa corbeille de mail au quotidien 😉 Pour moi être connectée, c’est aussi une façon de prendre conscience qu’on peut se reconnecter à la nature, à l’autre et à soi pour développer de nouveaux liens plus sains avec notre environnement au sens large. Et ça, si on n’a pas d’exemple qui nous montre que c’est possible, c’est beaucoup plus difficile. Par exemple, si on n’était pas connecté, des initiatives comme la ruche qui dit oui ou des applications comme Too Good To Go seraient beaucoup plus difficile à mettre en place !

5 – Où peut-on te trouver ?

Un mariage éco-responsable / Crédit photo : Gayané Adourian

J’ai un bureau à Montreuil mais je passe aussi du temps au Pain Quotidien des Halles 🙂

Pour en savoir plus sur moi, vous pouvez visiter mon site, et si vous êtes intéressé par la thématique des mariages éco-responsables, c’est par ici !

Vous pouvez également suivre Gayané sur Twitter !

 

Colin Lemaitre, concepteur de projets solidaires innovants

Après 15 années d’experience dans l’entrepreneuriat culturel, Colin Lemaitre se lance dans le freelancing de conception de projets innovants à fort impact social. L’ESS est pour lui le fil conducteur de sa carrière et le partage de ses valeurs a permis à Colin de designer des projets co-construits avec ses clients. Histoire d’un parcours engagé, aux projets engageants !

1 – Peux-tu te présenter ?

Fablabouffe, Saint-Etienne, 2015 / Crédit photo : Juliette Bonnet-Byrne

Je m’appelle Colin, j’habite à Saint-Etienne, en région Auvergne Rhône-Alpes, où j’ai réalisé la plus grande partie de mon travail jusqu’à aujourd’hui.

Dans mes toutes premières années de vie professionnelle, j’ai navigué dans un mix décoiffant entre entreprises privées et intérêt collectif : mon employeur était une SARL très classique mais un tissu d’associations culturelles diverses l’entourait. J’ai aussi rencontré un esprit très fort de bénévolat à Clermont-Ferrand où j’ai été régisseur au Festival du Court-Métrage. J’étais membre de la Sacem et de l’Adami : j’ai découvert la longue histoire, très corporatiste, des sociétés d’auteurs en France qui ont participé à forger ma culture de la redistribution économique et de la solidarité interprofessionnelle.

“J’ai crée l’une des toutes premières coopératives d’activités et d’emplois spécialisée “.

En 2003, j’avais 21 ans, mon groupe de musique s’est vu proposer un contrat de distribution nationale pour son premier disque (autre époque !). Je croyais dur comme fer au mythe de l’indépendance et j’ai embarqué mes petits camarades dans la création d’une société coopérative et participative (scop sàrl) pour autoproduire nos spectacles et nos enregistrements. J’ai géré pendant 7 ans cette entreprise, qui s’est transformée en l’une des toutes premières coopératives d’activités et d’emplois spécialisée pour les métiers culturels.

Mes expériences m’ont donné un profil d’entrepreneur culturel durant cette décennie où je me suis progressivement intéressé à l’esprit et à l’écosystème de l’économie sociale et solidaire. En 2010, j’ai intégré la seconde promotion du cycle devenu un master 2 « Dirigeant d’entreprises de l’économie sociale » à l’IRTS de Montpellier.

J’ai participé dès 2011 à la dynamique des pôles territoriaux de coopération économique (PTCE) en intégrant le comité de pilotage national au Labo-ESS. Fondateur et directeur moi-même d’un PTCE, appelé Culture & Coopération, j’ai créé un poste de designer au sein de cette équipe et nous avons bâti un processus d’incubation et d’accélération de projets socialement innovants devenu la colonne vertébrale de notre activité.

“je suis heureux, de faire un chemin vers « plus de sens pour demain”

Depuis 2016, j’ai entamé une nouvelle aventure en créant un cadre solo – j’ai créé une SASU – pour enclencher de nouveaux projets collectifs !

Voilà. Je pourrais également dire que je suis un grand curieux, que j’aime beaucoup la data visualisation, consommateur de MOOC à toute heure, un léger côté geek, conférencier et formateur parfois, … Mais surtout, je suis heureux, avec ma petite famille (deux enfants), de faire un chemin vers « plus de sens pour demain ».

2- Quel est ton métier ?

Le Mixeur, Ateliers créatifs, Saint-Etienne, 2014 / Crédit Photo : Pierre Grasset

Mon travail, c’est d’accompagner la conception, l’expérimentation puis le développement de projets innovants pour le compte d’organisations qui cherchent à agir pour le changement social et environnemental.
Je le fais dans deux cadres distincts : l’un prend la forme d’une activité de conseil assez classique, via mon statut de freelance, l’autre au travers de l’initiative principale que je porte en ce moment, qui s’appelle 360 Demain.

L’innovation sociale, c’est très à la mode. Mais je crois que l’Economie Sociale et Solidaire et les professionnels de la conception innovante (comme les designers ou les ingénieurs) ne savent pas encore bien travailler ensemble. Au-delà des valeurs affichées par les organisations (ex: l’expérimentation, la coopération, le droit à l’erreur), il n’y a pas de pratique étendue de l’innovation collaborative.

 

“L’Economie Sociale et Solidaire et les professionnels de la conception innovante ne savent pas encore bien travailler ensemble”

J’ai souhaité inventer une réponse satisfaisante pour les organisations : c’est 360 Demain qui grandit pour devenir une agence de design social et une fabrique à prototyper.
Cette offre permet de réunir une équipe flexible alliant compétences de management, d’ingénierie, de recherche, de financement, techniques et d’expertise, de design, etc., et intervenant sur les différentes phases d’un projet, de l’exploration du sujet au développement d’activité en passant par l’expérimentation ou le prototypage in situ.

D’ailleurs, j’ai toujours besoin d’élargir les rencontres et de mieux connaître les savoir-faire d’un nombre grandissant de potentiels « associé-e-s » pour les équipes de 360 Demain, il faut que les lecteurs de ton blog n’hésitent pas à me contacter si l’orientation de mon travail, de l’innovation ouverte & collaborative, leur parle !

3 – C’est quoi un design plus convivialiste ?

L’équipe de Culture & Coopération, 2016, Saint-Etienne / Crédit Photo : Pierre Grasset

D’abord, il faut bien entendre la même chose par « design ». Je ne parle pas du simple geste esthétique caricatural ou bien seulement de la question de l’usage ni d’une technique telle que le design thinking. Je conçois ce mot dans sa dimension anglo-saxonne. J’aime assez bien par exemple la définition de nos amis de wikipédia : « Le design est la création d’un projet en vue de la réalisation et de la production d’un objet (produit, espace, service) ou d’un système, qui se situe à la croisée de l’art, de la technique et de la société. ». Autrement dit, nous sommes nombreuses et nombreux à travailler de très près ou de plus loin à quelque chose qui s’apparente à du design ! Je ne suis pas designer, mais mon travail de conception de projets se fait entre-autre avec des designers.

C’est un poncif mais bien sûr, le design est partout. Et comme il est partout, il pose la question essentielle de l’éthique qui accompagne sa réalisation.

“Un design convivaliste c’est l’art de vivre et construire un projet ensemble sur des valeurs communes”

J’essaie d’avoir une réflexion « convivialiste » quand je travaille. Et j’essaie de participer à un design convivialiste, c’est-à-dire un travail de conception de projets en intégrant des réponses convivialistes – l’art de vivre ensemble, le « con-vivere » qui se rapproche des valeurs de l’ESS – à au moins quatre questions :

• La question morale : qu’est-il permis aux individus d’espérer et que doivent-ils s’interdire ?
• La question politique : quelles sont les communautés politiques légitimes ?
• La question écologique : que nous est-il permis de prendre à la nature et que devons-nous lui rendre ?
• La question économique : quelle quantité de richesse matérielle nous est-il permis de produire, et comment, pour rester en accord avec les réponses données aux questions morale, politique et écologique ?

4 – Qui fait appel à toi ?

Lauréats de l’appel à projets PTCE, 2014 / Crédit Photo : Ministère de Bercy

Des entreprises ou des organisations de l’économie sociale (associations, coopératives, etc.), des collectivités et des institutions publiques, qui sentent qu’elles sont face à un enjeu important d’innovation, que ce soit pour leurs produits ou leurs services, leurs espaces, leurs processus, leurs modèles.

Ces structures ont presque toujours déjà défriché leur sujet, tenté quelques expérimentations ou fait pivoter leur activité. Mais leur besoin dépasse le simple consulting : elles ont besoin simultanément de compétences de recherche et de design pour explorer leur avenir, technique et d’ingénierie pour concevoir l’innovation, de logistique voire d’évènementiel pour prototyper à taille réelle leur projet.

Et bien sûr, elles n’ont jamais les moyens pour internaliser ou démultiplier les partenaires externes sur l’ensemble de ces métiers qui n’existent pas la plupart du temps dans leurs équipes. Ce sont des PME voire des TPE donc… elles trouvent une sorte de « pack tout-en-un » dans ma proposition.

Elles cherchent une relation de «quasi-association » où je peux faire plus que vendre une prestation : on fait du co-développement et je mets – et mes collègues aussi – les mains dans la machine, les pieds sur le terrain jusqu’à l’aboutissement concret.

5 –  Où peut-on te trouver ?

360 Demain, Agence de design social & fabrique à prototyper

Là où l’on cherche à me trouver ! Je me déplace en France principalement, et toute occasion pour faire connaissance et boire un verre est la bienvenue. Tout bon projet démarre toujours par un bon repas ou un bon temps convivial.
Le plus évident reste via mon site web personnel où sont disponibles mes coordonnées, liens vers profils sur réseaux sociaux et formulaire de messagerie !
Et puis pour rester en contact, il y a l’inscription à la newsletter (oui ! là, le gros bandeau vert dans mon site au design minimaliste noir & blanc !) 😉

Amandine Juston, designeuse de la transition

Amandine, directrice artistique, met le design graphique au service de la transition écologique. Rencontre avec cette entrepreneure engagée, cycliste aguerrie et porteuse de projets à fort impact environnemental .

1 – Peux-tu te présenter ?

Amandine – Crédit photo : Julien Marcel

 

Bonjour, moi c’est Amandine ! (Tous ensemble, “bonjour Amandine !”).

Je suis directrice artistique en île-de-France. En fait, je ne suis pas vraiment directrice puisque je suis seule dans mon entreprise. Ce nom de poste en perd plus d’un quand on ne s’adresse pas à des gens du milieu de la création artistique. Pour être plus précise, je dirige la communication  graphique d’un projet, je crée un univers et en suit la réalisation.

Pour la petite histoire, j’ai fait des études supérieures en design et stratégie de communication à l’école Estienne, qui est une grande école publique assez connue dans cette spécialité. Après un bref passage à l’ENS de Cachan, j’ai été dans une grande entreprise privée en ingénierie de construction (Groupe Egis), et plus particulièrement auprès de deux filiales environnementales ; l’une dans la conception (Elioth), l’autre dans le conseil (Egis Conseil).

De façon assez atypique j’ai travaillé avec des ingénieurs, architectes et climatologues… Très investis dans la transition écologique, ils m’ont transmis une partie de leur savoir et m’ont sensibilisée au développement durable.Je suis ensuite retournée à ce pourquoi j’avais étudié : l’agence de communication. J’ai appris mon métier en étant au sein du studio de création du Groupe Rouge Vif. Mes collègues et la directrice de création étaient bienveillants et c’était agréable de travailler avec eux sur des projets éditoriaux.

 

“Je crée des supports de communication pour des entreprises investies dans la transition écologique”

 

Sept ans plus tard, je suis maintenant à mon compte en tant que Directrice artistique – Designer graphique freelance ! Je crée des supports de communication pour des entreprises, de toute taille, mais investies dans la transition écologique (le développement durable, pour dire les mots à la mode). C’est agréable d’orienter son métier pour des acteurs engagés et qui ont des idées pour encourager la transition écologique. De nature optimiste et curieuse, je cherche toujours le modèle créatif qui boostera leur visibilité, grâce à un univers esthétique et dynamique.

 

2 – Quel est l’impact du design dans la transition écologique ?

Crédit affiche : Amandine Juston chez Groupe Rouge Vif

Question intéressante…! On connait tous l’adage “un petit dessin vaut mieux qu’un long discours”, on est ainsi toujours plus attiré par un visuel que par dix pages de texte détaillé. Le visuel contient moins d’information mais il transmet davantage d’émotions et de messages  sous-jacents.
 

Face à l’urgence que représente le changement climatique et les solutions qui doivent être mises en place, l’enjeu est de communiquer de manière intelligente, sans inonder les citoyens d’une overdose d’information, qui pourrait les frustrer ou bien les désintéresser. 

“La communication n’est pas un gros mot”

 

Ce qu’il en résulte, c’est que la communication, n’est pas un gros mot. Au contraire, c’est un outil dont les acteurs du Développement Durable, de l’ESS doive aussi se servir. L’idée est de partir d’un datadesign, qui explique de façon ludique et rapidement compréhensible un projet pour arriver à une communication plus globale (avec des affiches, un site web) pour rendre visible et attractives leurs innovations sociales.

Pour donner un exemple concret et public, la mairie de Paris avec qui j’ai travaillé plusieurs fois (chez Egis, et chez Rouge Vif) a bien compris l’intérêt de la communication pour servir les projets de développement durable. Elle a mis en place un site interactif permettant de visualiser le métabolisme de Paris (en eau, matière et énergie) et de réunir et rendre visible les projets innovants en économie circulaire déjà présents sur Paris et sa région. J’ai travaillé avec des ingénieurs et développeurs du bureau d’études Elioth et ça a donné ça : www.metabolisme.paris.fr . Un tel site aurait besoin de plus de communication, mais il a toutefois l’avantage d’exister et de visualiser plus de 40 projets inspirants qui changent ou pourrait changer notre mode de vie pour le rendre plus responsable et intelligent.

 

3 – Qui sont tes clients et pourquoi travaillent-ils avec toi?

Amandine en session travail au Poids Gourmand – Crédit photo : Flora Sammut

Pour l’instant je travaille beaucoup avec Egis. Ils me font confiance, et grâce à notre collaboration, j’ai acquis beaucoup de connaissances scientifiques pour comprendre leurs métiers et arriver à les traduire de façon visuelle . Travailler dans une grande entreprise est intéressant car je profite d’un important vivier de spécialistes qui  font émerger des projets qui font progresser tout un quartier à la fois, lors d’une conception urbaine plus intelligente. Et là, c‘est vraiment stimulant d’accompagner ces projets et de savoir qu’on a apporté sa pierre à l’édifice.
Par ailleurs, j’ai l’occasion de travailler régulièrement avec une entreprise spécialisée en énergies renouvelables (RES) pour réaliser un logo ou des supports pour leurs sites éoliens. Ils ont apprécié ma capacité d’adaptation à leur univers et mon expertise de graphisme dans le domaine énergétique.

A plus petite échelle, je travaille aussi avec des entrepreneurs tels que la fondatrice du Poids Gourmand: une épicerie de vente en vrac situé au Creusot (qui a ouvert ses portes le 7 octobre ! ). C’est un des projets qui me tient le plus à coeur humainement et créativement parlant. Flora Sammut est une ancienne ingénieure en conception énergétique des bâtiments que j’avais rencontré chez Egis et qui a décidé de quitter son CDI pour monter son épicerie et diffuser son mode de vie “zéro déchet”. Elle va bientôt proposer des produits locaux, naturels et gourmands ;). J’ai pu l’accompagner en amont en développant  l’intégralité de sa communication : identité visuelle et univers, baseline, enseigne, flyer, illustrations pour un tote bag et sa page facebook. Je me suis même rendue au magasin pour  peindre à la main une illustration géante et pédagogique à destination des clients. Elle m’a fait confiance et j’ai vraiment eu envie de lui proposer un design qui lui correspondrait : à ses goûts, sans oublier les attentes de ses futurs clients (le plus important !). Elle m’a dit qu’elle était ravie, et moi aussi. Elle commence à avoir de bons retours de ses supports et ça me fait plaisir. Je continue d’être auprès d’elle pour la conseiller.

En parallèle, je travaille aussi régulièrement avec l’agence Betrue créée en début d’année par Cécile Guyart, une amie avec qui j’ai fait mes études à l’Ecole Estienne. Son expérience et son réseau sont des atouts non négligeables pour traiter des sujets de stratégie de marque en amont. C’est pourquoi je trouve stimulant de travailler au développement de cette agence.

4 – Sur le plan personnel , tu as également choisi de mettre en pratique des éco-gestes, à la maison et dans des projets. Tu peux m’en dire plus ?

Amandine et Flora au Poids Gourmand – Crédit photo : Sylvain Augy

Professionnellement, j’utilise bien sûr des papiers recyclés, et recommande des impressions avec des encres végétales. J’évite d’imprimer inutilement mes créas et rapports. J’aime dessiner à la main et prendre des notes manuellement plutôt que d’utiliser une application. Je privilégie également les rencontres à l’envoi d’e-mails, plus polluants.

 

“Dans la sphère privée, j’adopte également des éco-gestes”

 

Je suis tellement sensibilisée à l’écologie par mes relations professionnelles que dans la sphère privée, j’adopte également des éco-gestes… faire des courses avec moins d’emballage, favoriser les produits français et locaux et sans traitement (encore mieux que le bio !), économiser l’eau, faire le tri, ne rien jeter dans les toilettes pour ne pas polluer l’eau, essayer au maximum de ne pas utiliser ma voiture ,manger moins de viande et surtout moins de boeuf (la viande la plus emettrice de co2)…donc personnellement j’essaye de faire au mieux, même si je ne suis pas encore un modèle ! Work in progress comme on dit. La voie vers la vertu est longue et pour bien faire, c’est tout un mode de vie qu’il faut adopter. Cela se fait petit à petit (et il faut faire aussi avec les freins de son conjoint).

5 – Un freelance écolo, ça travaille où et ça se déplace comment ?

Crédit photo : Julien Marcel /Illustration : Amandine Juston

Je partage mon temps entre travail à la maison et dans les bureaux de mon client principal. Cela me permet de garder un rythme et des relations de “collègues”. Pour y aller, je me déplace avec mon vélo.  Mon esprit s’aère tout en faisant de l’exercice ! 🙂 Vingt-cinq kilomètres par jour pour aller à Montreuil, ce n’est pas rien !

Vous pouvez retrouver les travaux d’Amandine sur son site web , et la suivre sur instagram et Facebook !

Isabelle Huynh, ingénieure de l’innovation positive

Lorsque l’on s’est rencontrées à Lyon, tu commençais à parler de ton projet…Aujourd’hui, tu t’es embarquée dans un voyage au cœur de l’ingénierie positive avec La Clavette Around The World.

1- La Clavette Around The World, en quelques mots, c’est quoi ?

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Isabelle Huynh, fondatrice de la Clavette Around The Worl –  Crédit photo Elise Jourdan

Tout d’abord, La Clavette Around The World c’est une exploration. Partir à la découverte des personnes et des projets qui montrent que l’on peut faire de l’ingénierie de façon plus sociale et environnementale.

Pour partager ces initiatives, j’ai recours à des vidéos, des rencontres, des évènements et bientôt un site internet qui recueillera toutes les informations collectées. Mais le plus simple est de suivre la page Facebook  du projet.

2 – Pourquoi chercher l’ingénierie positive aux quatre coins de la planète ?

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Mission au Myanmar, Février 2017

En France, nous avons une vision limitée du rôle de l’ingénieur et surtout de l’impact positif qu’il peut avoir. Beaucoup de personnes pensent que la dimension sociale et environnementale de la conception d’un produit est un coût supplémentaire et la placent en dernière ligne du cahier des charges.

Pour préparer ce voyage, j’ai volontairement choisi des pays en développement, pour montrer que faire de l’Ingénierie Positive est une histoire de volonté et d’urgence et non de porte-monnaie. J’avais aussi la volonté de secouer les personnes en montrant que dans des pays que l’on considère moins développés, des projets impressionnants existent.

3 – Un tour du monde de l’innovation positive, ça se prépare comment ? Et avec quel budget ?

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Dans le sac à dos d’Isabelle…

Il a d’abord fallu définir ce que j’appelais l’Ingénierie Positive, pendant 8 mois j’ai rencontré des dizaines d’experts, lu des douzaines de livres et analysé des centaines de pages internet. Cette question n’est vraiment pas simple car rien n’est noir ou blanc et au début, on pense qu’il suffit d’aller creuser des puits au Soudan. Mais cette question s’est révélée bien plus complexe. Mais c’est aussi là que le projet a tout son intérêt.

Ensuite, il a fallu faire beaucoup de communication autour du projet, le présenter de façon claire pour démarcher des partenaires. Au-delà de l’aspect financier, les partenaires me permettent de faire résonner le projet et de le diffuser de façon plus large. Je fais attention à ce que mes soutiens partagent les valeurs portées par le projet et soient d’horizons variés (écoles, territoires publics, industriels). Par exemple, quand mon école d’ingénieur, l’INSA Lyon, soutient mon projet, cela montre aussi que les écoles veulent inclure plus d’Ingénierie Positive dans les programmes. Ces financements me permettent d’organiser des évènements et de financer la création de contenus.

“Je fais attention à ce que mes soutiens partagent les valeurs portées par le projet et soient d’horizons variés”

La Clavette, c’est aussi des vidéos tournées pendant le voyage. Pour cela, je me suis formée auprès de Kamea Meah, l’équipe derrière le film En quête de Sens. Ce sont eux qui m’ont donné la confiance pour partir filmer seule. Pour financer le matériel, j’ai fait une campagne de crowdfunding. C’était aussi une façon de savoir s’il y avait un public pour les vidéos. Je suis très satisfaite car nous avons même dépassé l’objectif initial de 6000€, ce qui m’a permis de payer un web developer. Je suis énormément reconnaissante envers les contributeurs, c’est très touchant de se sentir soutenue, par ses proches mais aussi par de purs inconnus.

Au final, entre mes économies, le crowdfunding et les partenariats, j’ai un budget de 18000€ pour La Clavette.

4 – Es-tu partie seule ?

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Globetrotteuse solo, Isabelle est rejointe ponctuellement dans ses différents voyages

Je suis partie seule avec mes deux gros sacs à dos, un sac d’affaire et un sac de matériel. Le fait de voyager seule ne me dérange pas car je suis plutôt indépendante et je rencontre beaucoup de personnes avec ce projet. Au niveau sécurité, le fait d’être une femme seule n’est pas vraiment un problème, il faut juste faire attention et éviter de faire des choses stupides mais c’est aussi vrai en France qu’à l’étranger.

Par contre c’est un vrai challenge de tourner seule : écouter les interviewés tout en vérifiant les réglages, transporter le matériel et faire de nombreuses heures derrière mon écran. Plusieurs personnes pensent que je pars avec une équipe mais c’est bien moi qui filme et monte les vidéos. Par contre j’ai des amis qui m’aident, comme Victor (a.k.a Egman ) qui compose mes musiques. Être seule m’oblige aussi à être devant la caméra alors que j’avoue être plus à l’aise derrière le viseur.

“C’est bien moi qui filme et monte mes vidéos”

Après il n’est pas rare que des amis me rejoignent au cours du voyage. Il s’agit souvent d’ingénieurs intéressés par ce thème. En ce moment par exemple, Kevin m’aide pour l’épisode au Vietnam.

5 – Où es-tu à l’heure de cet entretien ? Et qu’y fais-tu ?

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Le 28 mars 2017, Isabelle est au Vietnam !

Je me trouve à Ho Chi Minh City au Vietnam, et je film BA HAI NGUYEN, un ingénieur impressionnant ! Il est doyen et professeur à l’université, il a conçu des lunettes à capteurs de proximité pour les aveugles et il a développé une machine à café qui promeut le café responsable. Les dimanches, il forme des jeunes enfants à la technologie.

“Découvrir le pays sous l’angle de l’Ingénierie Positive me fait mieux comprendre la culture et la mentalité du pays”

Ce pays est aussi particulier pour moi car mes parents sont d’origine vietnamienne et découvrir le pays sous l’angle de l’Ingénierie Positive me fait mieux comprendre la culture et la mentalité du pays. Je me rends aussi compte de la différence entre l’époque de mes parents et maintenant. Ho chi Minh City s’est énormément développée ces dernières années et cela en est presque déstabilisant.

6 – C’est quoi la prochaine destination ?

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Dans les rues de Saigon, Février 2017

La prochaine destination est le Cambodge. Je suis très impatiente d’y aller car on m’a fait part de nombreux projets et il y a des lieux comme l’Impact Hub de Phnom Penh qui sont des vrais viviers de projets. Il m’est parfois arrivé de passer plusieurs jours à trouver des initiatives dans un pays, mais au Cambodge, je pense avoir plus de temps pour échanger et filmer les porteurs de projets.

7 – Et en rentrant en France, tu as des projets ?

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Toujours reconnaissante, Isabelle s’appuie sur un soutien de proches, de rencontres locales et de partenaires

Je dirais même que j’ai trop de projets ! Tout d’abord, finir le montage des vidéos qui resteront, puis faire les retours promis au niveau de mes partenaires.

J’ai plusieurs pistes : faire un long documentaire qui serait le « Demain » de l‘Ingénierie, démarrer ma propre entreprise sociale, donner des cours ou pourquoi pas refaire du développement de produit !

Quoi qu’il en soit, je me rends compte que j’adore le contact humain. Je pense organiser plusieurs évènements comme l’Apéro Tech que j’avais organisé sur Lyon avant mon départ.

“J’ai plusieurs pistes […] démarrer ma propre entreprise sociale”

J’aime aussi faire des interventions en école, les étudiants sont souvent intéressés et j’espère vraiment que cela encouragera certains à faire de l’Ingénierie Positive.

Dans tous les cas, il reste encore plusieurs mois d’ici mon retour et les choses changent vite. Mais s’il y a bien quelque chose de certain, c’est que dès que je rentre en France, je vais partager une assiette de fromage et une bouteille de vin avec des amis !

8 – Un conseil pour les jeunes français qui souhaitent donner du sens à leurs actions ?

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Isabelle est une travailleuse nomade !

Faites un métier où vous pouvez apporter de la valeur et qui respecte vos valeurs ! Je pense qu’il est important de définir ce que l’on aime faire au quotidien, au-delà de ce vers quoi notre formation nous oriente. On est tous différents. Pour certains, ce sera d’analyser son environnement, pour d’autres, ce sera de fabriquer avec ses mains, ou encore de partager son savoir. Il s’avère que l’on est souvent doué pour ce que l’on aime faire. C’est dans ce cas de figure que l’on apporte à un projet, une valeur qui nous est propre. Si en plus, vous pouvez avoir un impact positif, foncez !

Et mon deuxième conseil serait d’être curieux : s’informer sur les sujets qui vous intéressent, rencontrer des personnes de milieux différents, aller dans des endroits qui vous intriguent. Etre actif dans la construction de son parcours. J’ai l’intime conviction qu’énormément d’opportunités existent pour ceux qui font confiance à la sérendipité *

*réaliser une découverte de manière inattendue, suite à un concours de circonstances fortuits.

Interview réalisé par écrit, de Paris à Ho Chi Minh Ville (Vietnam), 28 mars 2017.

Crédit Photo : Isabelle Huynh

La suite des aventures d’Isabelle est à découvrir sur http://www.laclavette.fr/fr/home/ et sur les réseaux sociaux : Facebook et Instagram