J’ai eu le plaisir d’interviewer Alexis Minchella, créateur du podcast Tribu Indé, un podcast pour les freelances, consacré au développement concret d’une activité de freelance. Dans ce podcast, Alexis interview des freelances sur des angles précis, et décortique leur stratégie dans le cadre d’un échange convivial. A côté du podcast, Alexis est consultant en Content Marketing pour des startups B2B. Dans cette interview, je me suis intéressée au parcours d’Alexis en le questionnant sur quatre axes : son podcast, sa réflexion sur le freelancing, ses sources d’inspiration et sa vision entrepreneuriale.
UN PODCAST POUR LES FREELANCES
Comment t’es venue l’idée d’un podcast pour les freelances ?
J’ai créé le podcast Tribu Indé début mars 2019. Ce podcast est arrivé à un moment où je faisais déjà du freelancing à côté de mon job. Mais j’ai quitté ma boîte au bout de huit mois, en décembre 2018. Début janvier 2019, le freelance devenait ma source de revenu principale et il a donc fallu que je monte en compétences et que je crée mon réseau. Et j’ai fait ce que j’ai toujours fait quand j’ai voulu apprendre des choses, je suis allé sur internet. Le premier constat a été qu’il y a très peu de ressources concrètes et notamment assez peu de retours d’expériences hyper concrets sur le freelancing en France.
Quand on lit les médias, on entend souvent parler de temps libre, de liberté, de passion, de plages et de cocotiers. Et on entend beaucoup moins parler du quotidien de freelance : comment closer un client ? Comment faire un devis ? Comment organiser son quotidien de freelance ? Tous ces sujets-là n’étaient pas abordés en profondeur. C’était donc une grosse frustration pour moi.
J’avais déjà l’idée de monter un podcast pour les freelances dès 2018. Je voulais en faire un, mais je n’avais pas encore de vision très précise de quel type de contenu je voulais traiter et quel angle je voulais prendre. Personnellement, j’écoute des podcasts depuis quatre ans maintenant et de manière quotidienne. Du coup, c’est un média que je connaissais bien en tant qu’auditeur.
D’autre part, je voulais apprendre vite et le meilleur moyen d’apprendre vite c’est de côtoyer des gens qui sont beaucoup plus avancés que soi. Le podcast est apparu comme un super prétexte pour aller rencontrer ces gens-là et leur prendre une heure, voire deux heures de leur temps pour répondre à des questions très pointues. Et je ne pense pas que j’aurais pu le faire si on avait juste pris un café ensemble.
Par ailleurs, ces rencontres m’ont permis d’élargir mon réseau et de prendre confiance en moi parce que le podcast est assez différent de l’écrit. Je pense que tu dois t’en douter, mais c’est beaucoup plus one-shot. C’est beaucoup plus naturel et du coup tu peux moins rééditer ce que tu dis, ton argument etc. C’était donc un bon exercice pour me forcer à clarifier mes pensées, à ordonner toutes les idées que j’avais pour pouvoir les délivrer de manière claire à l’oral – ce qui au début était beaucoup plus difficile pour moi que d’écrire un article ou un contenu.
Et toi, qu’écoutes-tu comme podcast ?
En podcasts français, j’ai beaucoup été influencé par Nouvelle École. Ensuite j’ai beaucoup écouté Génération Do It Yourself. J’écoute également le Gratin de Pauline Laigneau. Dans le genre un peu moins business, j’écoute : Studio 404, Vlan, Les Baladeurs ou Transfert.
Côté américain, j’écoute beaucoup le podcast d’Animalz, qui est une agence de content (contenu). J’ai beaucoup écouté aussi un podcast qui s’appelle Regrowth. J’ai écouté certains épisodes de Tim Ferriss, de James Altucher (pas tous, parce que je les trouve assez long et il y en a beaucoup). J’écoute aussi beaucoup le podcast de Paul Jarvis : Creative Class.
En fait j’ai toujours été un gros consommateur de podcasts, parce que j’aime bien les formats longs. Par rapport à mon podcast, je me suis dit : « J’ai un peu de temps puisque je me lance en freelance. C’est aussi l’occasion de monter d’autres projets. ». De plus, il y a peu de ressources en français, je me suis donc dit : « Eh bien pourquoi, je ne démarrerais pas un podcast pour les freelances ? » Parce qu’il y avait une opportunité : il y a beaucoup de podcasts sur l’entrepreneuriat, les startups et les entrepreneurs, etc… mais, il y a peu de choses sur la niche que sont les indépendants.
Comment prépares-tu tes interviews dans le cadre de ce podcast pour les freelances ? Je sais qu’un bon interviewer n’a pas pour rôle de poser les questions à la suite sans prendre en compte les réponses de la personne qu’il interview. Donc du coup, comment faire pour rendre un podcast pour les freelances fluide et intéressant ?
Oui justement, ça, c’est le vrai sujet et c’est l’élément différenciateur. Si on veut se différencier en faisant du podcast, c’est justement de sortir de la logique du question-réponse. C’est pourquoi il y a un vrai choix stratégique dans les invités que je prends. Je ne choisis pas du tout les invités en fonction de leur audience. Ce qui est parfois la règle quand on te dit : « Voilà si tu veux développer ton podcast, prends des gens qui ont des grosses audiences, interview les et comme ça tu vas faire grossir ton audience. » Et au final, si on regarde l’ensemble de mes podcasts, on constatera bien sûr quelques grosses têtes, mais pas que. Il y a notamment beaucoup de freelances, qui n’ont pas de communauté ni beaucoup d’audience. Voici ce que je me dis avant d’interviewer quelqu’un : « Ok, cette semaine, j’ai ces questions-là et j’ai envie de traiter ce sujet. Qui est la bonne personne dans les personnes que j’ai en tête qui peut potentiellement m’aider à répondre à mes questions ? » .
Par ailleurs, la première chose que je fais une fois que l’invité est validé, c’est de me dire : « Ok, où est-ce que je veux mener cette interview ? C’est quoi l’objectif final de tout ça ? Avec quoi j’ai envie d’en sortir ? » Ensuite, je liste toutes mes questions, tout ce qui me vient en tête avant même de faire des recherches un peu plus poussées sur l’invité. Après, je vais regarder tout ce que l’invité fait. Si c’est quelqu’un qui est visible sur internet, je vais aller voir tous ses réseaux sociaux, je vais aller voir quelles sont les personnes qu’il suit sur Twitter, qu’est-ce qu’il a liké et commenté sur LinkedIn, les vidéos sur lesquelles il est apparu, les conférences qu’il a pu faire, les articles qu’il a pu écrire, etc… Je me nourris beaucoup et ça me prend pas mal de temps.
Une fois cette phase de curation réalisée, je me repose des questions : quand l’invité parle d’un sujet sur d’autres médias que j’ai envie de creuser parce qu’il n’a pas eu le temps de le faire, je me le note puis je recatégorise toutes mes questions par thématiques pour qu’il y ait un fil conducteur. C’est ça qui me permet de ne pas avoir un question-réponse classique.
Pour résumer, j’ai une trame, mais que je regarde très peu et qui est juste là en bouée de secours si je sens qu’on s’éloigne un peu du sujet. Mais l’idée, c’est d’être sur une écoute hyper attentive. C’est à dire, que je me m’intéresse à chaque mot que l’invité va dire et je vais essayer de creuser au maximum et de ne pas m’arrêter sur ce qu’il dit. Par exemple, si on parle de création de contenu avec un invité, je n’ai pas envie de m’arrêter à : « Ah ok, il faut faire du contenu. » Je vais chercher pourquoi. Comment il s’y prend lui, concrètement ? Je vais aller chercher au bout, au bout, au bout…jusqu’à ce que j’ai creusé le sujet à fond et donc qu’on puisse passer sur un autre sujet.
Comme s’il dévoilait son propre plan d’action pour créer ses propres contenus.
Exactement.
Combien de temps prennent toutes ces recherches et préparations d’interview pour ton podcast ?
Quand j’ai commencé, j’avais la vision idéaliste de me dire que le podcast allait me prendre beaucoup de temps au début et que ça irait plus vite avec l’habitude. Et c’est l’inverse qui s’est produit. Je prends beaucoup plus de temps maintenant qu’avant. Mais c’est bon signe, parce qu’il y a toute la partie que je n’avais pas anticipé avant qui est la communauté : répondre aux mails que je reçois, répondre aux commentaires, répondre aux messages que je reçois sur Twitter, LinkedIn, etc… Du coup, c’est trop cool. Mais je passe plus de temps qu’avant sur le podcast qui me prend deux jours par semaine.
Aujourd’hui encore, avec l’essor que connaît ce podcast pour les freelances, tu n’es pas rentré dans une logique d’interview de personnes encore plus connues pour développer la notoriété du podcast. Tu privilégies les sujets qui t’intéressent et peu importe si l’invité est connu ou non ?
Oui exactement. Tu vois, si on prend l’exemple d’Oussama Ammar, il est arrivé à une période où juste avant, j’avais interviewé Joseph Donyo (expert en Facebook ads) où on parlait de scaler etc… Et c’était une vision vachement différente d’Oussama. Ils ont vraiment deux visions différentes de comment on peut développer son activité et du coup, je trouvais hyper pertinent d’avoir ces deux visions du scale, car je commence à amorcer cette réflexion pour mon entreprise même s’il est encore un peu tôt pour moi à ce stade-là.
Dans cette même logique, la semaine prochaine, je vais avoir un Youtubeur. J’aurais pu aller chercher un Youtubeur ultra connu etc… mais je suis allé chercher un Youtubeur que j’aime beaucoup qui fait des analyses de jeux vidéo, qui est un ancien game designer chez Ubisoft : il a réussi à créer une petite communauté et ça c’est des sujets qui m’intéressent. Je vais donc aller voir cette personne, mais j’aurais pu aller voir des gros gros Youtubeurs à plusieurs centaines de milliers d’abonnés, voir des millions. Je suis sûr qu’ils auraient accepté potentiellement de passer dans le podcast, mais ce n’est pas l’objectif. C’est vraiment en fonction du sujet que j’ai envie de traiter que je choisis mes invités.
Justement, tu parlais de Nouvelle École tout à l’heure. Chaque semaine Antonin Archer demandait à son audience qui elle aimerait avoir dans le podcast. Tiens-tu compte de l’avis de ton audience pour choisir tes invités ou doivent-ils répondre aux thématiques que tu souhaites traiter (comme vu plus haut) ?
Bien sûr. C’est toujours bien d’avoir des invités qui ont une grosse audience. Je ne suis pas en train de dire qu’il ne faut pas en avoir. Mais, dans la liste des critères que je prends en compte, le premier c’est : est-ce que cette personne va vraiment être pertinente pour parler du sujet ? La deuxième va être : est-ce que j’ai vraiment envie d’être avec cette personne-là, de passer du temps, d’échanger, préparer tout ça, l’interviewer et communiquer dessus ? Et le dernier critère est : est-ce qu’il y a une communauté qui peut être intéressante d’aller chercher ?
C’est vrai que je n’ai jamais vraiment demandé à mes auditeurs les invités qu’ils aimeraient voir passer sur le podcast. C’est vrai que c’est une question que je pose souvent en off. Pourquoi je ne la pose pas publiquement dans les épisodes ? Parce que je me suis aperçu que les rares fois où je l’ai fait, il y avait pas mal de copinages. Et c’est toujours compliqué quand on te recommande quelqu’un et qu’on te fait une mise en relation et que tu te dis : « Pour l’instant, cette personne est moins pertinente dans ce que je veux raconter, etc… ». Du coup, tu es toujours un peu mal à l’aise de devoir dire « pas pour l’instant ».
As-tu une vision pour ce podcast pour les freelances ? As-tu des objectifs de monétisation ou c’est juste un petit plaisir à côté de ton activité ?
C’est intéressant que tu poses la question. Là, j’ai commencé à faire du sponsoring. Depuis l’été, j’ai commencé à avoir quelques propositions de sponsoring, mais sur les boîtes auxquelles je ne croyais pas vraiment ou des produits que je n’utilisais pas forcément. Du coup, je ne trouvais pas super logique de faire du sponsoring pour faire du sponsoring d’autant plus que je n’en avais pas forcément besoin avec mon activité de freelance à côté. Et je me suis dit « Attends, si les boîtes te contactent, c’est qu’il y a potentiellement une opportunité. » Du coup, j’ai franchi le cap avec N26, une banque allemande (la mienne) a qui j’ai envoyé un mail pour leur dire que je suis client chez eux depuis 2017, que j’adore la boîte, que j’adore la vision et que je pense qu’on a tout intérêt à bosser ensemble sur un partenariat. Ça s’est fait comme ça et du coup maintenant le podcast est sponsorisé, il est « monétisé ». Là, on part sur un test avec 20’000 écoutes et on voit ce que ça donne. Donc ça ne va pas me rendre riche, mais ça me permet de gagner un peu d’argent avec ce podcast-là.
D’accord. Et dernière question pour faire la transition avec le freelancing, est-ce que ce podcast pour les freelances sert à ton activité de freelance ?
Pas directement car la cible de ce podcast pour les freelances, et bien, ce sont des freelances ! Là où mes services sont vendus à des entreprises (start-ups plutôt B2B). Donc rien à voir avec le podcast. En revanche, le podcast contribue à développer ma petite notoriété, ma visibilité et potentiellement à ma crédibilité sur du contenu. Même s’il s’agit de contenu audio, les auditeurs voient qu’il y a une régularité, une audience et donc que potentiellement, le contenu est de qualité. C’est pourquoi ils se disent que ce que je dois faire à côté en freelance doit potentiellement être de qualité. Pour résumer, le podcast me sert indirectement car il me rapporte d’autres opportunités professionnelles. Par exemple, je fais beaucoup plus de conférences en ce moment.
S’ORGANISER EN TANT QUE FREELANCE (ET CREATEUR DE CONTENU)
Comment est-ce que tu t’es lancé ? Est-ce que tu t’es formé ? En combien de temps est-ce que tu as réussi à en vivre ?
Avant d’être à plein temps, j’étais freelance à temps partiel pour gagner un peu d’argent à côté de mon job. Je faisais ça sur mes soirées et les weekends. Mais j’ai toujours produit des contenus : j’écrivais beaucoup, notamment sur Medium, pratiquement un article par semaine. Cette régularité m’a permis de développer ma visibilité du côté des startups et des marketers dans ce milieu-là. Je recevais de temps en temps quelques demandes de cafés et de rendez-vous pour discuter et parfois ça se transformait en petites missions sur de la stratégie éditoriale ou de la production de contenu.
En 2018, j’avais trois ou quatre clients grand max. Mais j’ai beaucoup déjeuné avec des content managers qui sont devenus mes clients en 2019 pour discuter, pour comprendre les challenges et les problématiques du moment. Je le faisais quand j’étais encore dans mon précédent job. J’ai rapidement senti que j’allais partir de cette boîte, c’est pourquoi je voulais vraiment tester un job de freelancing en parallèle. J’ai donc anticipé mon lancement à côté de mon job pour déjà avoir quelques références, savoir comment est-ce qu’on deal avec un client. Comment est-ce qu’on négocie une proposition commerciale ? Comment est-ce qu’on gère sa relation client ? L’objectif était de ne pas partir de zéro en janvier avec le stress de se dire : « Maintenant, il faut que je gagne ma vie. » En conséquence, dès la première semaine à temps plein en freelance, j’avais pu signé une première mission de stratégie pour une jeune startup dans la Fintech. Donc, j’ai tout de suite gagné ma vie rapidement.
Dans une interview, tu disais que tu avais un peu délaissé ton blog. Est-ce qu’aujourd’hui tu penses le reprendre ?
J’aimerais bien le reprendre. Franchement, ça me manque de ne pas écrire pour des choses un peu plus personnelles. Effectivement, aujourd’hui la vraie problématique c’est que le podcast prend beaucoup de temps. Mais j’ai quand même envie de continuer à avoir un pied dans le freelancing parce que sinon il n’y a plus forcément d’intérêt de faire ce podcast et de continuer à parler de freelance. Mais, c’est dans les plans 2020 de recommencer à écrire. D’ailleurs, je prépare en ce moment un article sur comment j’ai créé mon podcast, puisqu’on me pose pas mal de questions dessus. Je me suis dit : « Plutôt que de répéter à chaque fois la même chose, je vais écrire ». J’espère pouvoir écrire le meilleur contenu possible à l’écrit sur ce sujet-là, toujours en gardant les mêmes codes que le podcast, c’est-à-dire : profondeur des contenus. Je veux y mettre de mon expérience personnelle et surtout, mon objectif est de créer des contenus de référence sur les thématiques que j’aurais choisi d’aborder.
Tu as un site assez minimaliste sans page service. Pourquoi ?
C’est une bonne question. Pour être honnête, tout est allé assez vite depuis janvier. Comme je te disais : dès mon lancement à plein temps, j’ai signé avec mes premiers gros clients et n’ai jamais vraiment eu besoin de démarcher sur cette première année. En revanche, j’ai tout de suite pensé récurrence avec mes clients. J’ai toujours anticipé les potentielles variations de chiffre d’affaires etc… Ce qui fait que je n’avais pas forcément besoin de revendre mes services par-dessus en passant du temps sur un site internet à écrire du contenu. Aujourd’hui, je continue de refuser des clients. Mais c’est dans les projets d’au moins formaliser publiquement un document sur mon approche et ma vision que j’ai du contenu marketing. Il n’empêche que j’envoie quand même mes références clients à mes prospects, dans un document privé.
Et pour le côté minimaliste, c’est un vrai parti pris. C’était aussi un moyen de me démarquer de ce qui existait déjà. Par exemple, dans le blog, il n’y a pas quarante mille couleurs. Il y en a trois. Il y a deux typos. Il n’y a pas plein de menus différents. L’idée, c’est que je voulais avoir une interface hyper simple pour me concentrer vraiment sur le contenu en tant que tel.
Y a-t-il d’autres canaux d’acquisitions pour toi ?
Oui ! Aujourd’hui, le podcast est un de mes piliers en termes de réseau. Avant, j’allais beaucoup à des événements. Maintenant, je n’ai plus vraiment le temps de le faire. De plus, j’en ressens un peu moins le besoin notamment qu’au début, en 2018. Ce qui est cool, c’est qu’on me propose de plus en plus d’intervenir et de passer de l’autre côté. Donc ça, c’est super chouette pour moi de partager l’expérience et c’est comme ça aussi du coup que je rencontre de nouvelles personnes. Mais, je continue de faire des déjeuners, des calls avec des potentiels clients ou des calls avec des CMO ou des content managers de startups B2B qui ne sont pas forcément des clients mais juste parce qu’aime bien savoir les problématiques qu’ils ont, les outils qu’ils peuvent utiliser, les choses qu’ils peuvent tester et qui ont moins bien marché.
Développer ce réseau en provoquant des rencontres, des déjeuners ou des calls one-to-one fait donc partie de tes activités récurrentes ?
Si je devais résumer méthodiquement ma démarche, elle serait comme ceci :
- Le podcast qui m’attire du réseau et donc à moi de choisir avec qui je veux discuter et poursuivre les conversations.
- Le développement de ma visibilité : J’ai de plus en plus d’opportunités pour partager ce que je sais (meetups, conférences) Ça, ça me permet de me recréer un nouveau cercle de réseau.
- La création de contenu permet de créer son réseau. Et ça, on l’oublie assez souvent. On se dit que le networking, c’est forcément aller à des événements, récupérer des cartes de visites, parler à un maximum de personnes. Mais le fait de créer du contenu aujourd’hui permet de développer une audience. Et au final, cette audience-là, je la considère comme mon réseau. Donc j’attire à moi des personnes qui potentiellement ont le même état d’esprit que moi et ont envie de discuter sur des sujets.
Que conseillerais-tu à un freelance débutant pour développer son réseau de manière intelligente ? Doit-il aller à ces évènements de networking ?
Quand on est freelance, qu’on démarre, qu’on part de rien et qu’on n’a pas de réseau existant, je dirais : les évènements. Mais attention à ne pas se rendre à tous les événements. Je pense qu’il faut être hyper sélectif parce qu’ il y a énormément d’évènements surtout à Paris, et on peut très vite en faire un par jour.
Donc ce que je conseille vraiment, c’est de sélectionner les événements auxquels on se rend à l’aune de plusieurs critères :
- Est-ce que j’ai envie de développer mon réseau freelance ?
- Avec quel type de freelance ai-je envie de discuter ?
- Des freelances dans les mêmes thématiques que moi ?
- Des freelances partenaires avec qui je peux m’associer ? Etc…
Si j’ai envie d’aller chercher plutôt des cibles et des clients potentiels, je regarde aussi les meetups dans des boîtes SaaS, plutôt avec du contenu, etc… Donc je vais cibler ce public de clients potentiels et aller de temps en temps à des événements. Ça, c’est le premier sujet.
La deuxième chose c’est de faire la liste des clients qui pourraient potentiellement matcher avec moi et de me dire : « Il y a toutes ces boîtes-là et toutes ces personnes-là. Je vais récupérer les coordonnées et je vais leurs envoyer un mail pour qu’on se fasse un call pour discuter de nos activités respectives » Tout ça sans arrière-pensées, sans penser à vouloir faire du business à tout prix. Mais plutôt en mode « Voilà parle-moi un peu de l’équipe. Comment vous êtes structuré ? »
Et ça, ça te permet déjà de te créer un petit réseau de potentiels clients ou en tout cas si ce n’est pas des clients que tu vas transformer, tu vas avoir une meilleure compréhension de ta cible, de comment elle est organisée au niveau de sa communication, mais aussi de ses équipes, les outils qu’elle utilise et ses problématiques récurrentes. Et du coup, tu vas pouvoir mieux t’adresser à ta cible au fur et à mesure des entretiens et des calls que tu auras avec elle.
Donc créer des conversations pour ensuite créer des opportunités sur du moyen-terme ?
Exactement. Et des conversations plutôt avec tes clients cibles. Donc on revient vers les clients avec qui tu as envie de bosser. Pourquoi tu as envie de bosser avec ces personnes-là ? Qu’est-ce qui t’inspire chez eux ? Pourquoi eux et pas d’autres ?
D’après toi, est-ce qu’on peut entreprendre sans réseau ?
Je serais quand même tenté de te dire non. En tout cas, c’est beaucoup plus compliqué et plus long. Tu n’as pas de visibilité, tu n’as personne qui peut te recommander. Et si je parle de l’expérience freelance – qui est une expérience d’entreprenariat assez particulière – je me rends compte que beaucoup de choses se passent via des recommandations.
Comment arrives-tu à convenir d’un rendez-vous avec un prospect pour aller boire un café ?
Je me renseigne toujours en amont sur la personne que je vais rencontrer. Qui est-elle ? Où travaille-t-elle ? Quel est son rôle dans l’entreprise ? As-t’elle communiqué récemment ? Quel contenu ?
Voici comment je tournerais mon premier message d’accroche: « Très cool, bravo pour la nouvelle dans ta boîte ! Je viens de voir ce que tu as publié et c’est vraiment très intéressant. » Et ensuite de partir sur des pistes d’amélioration et une proposition de rendez-vous. Si tu demandes directement à quelqu’un qui ne te connaît pas de prendre un café, il te rétorquera d’office qu’il n’a pas le temps parce qu’elle ne va rien tirer d’intéressant d’un échange avec toi.
Tout à l’heure, j’ai un call avec une startup en B2B qui cherche des content manager en CDI. Je n’ai pas forcément besoin de clients aujourd’hui, mais je continue de réfléchir, de discuter avec ces personnes-là. Donc elle, comment je l’ai contactée ? Avec cette approche : « J’ai vu que tu recherchais potentiellement un content manager. Ça m’intéresse un peu de connaître vos challenges, vos problématiques. Surtout que dans votre boîte, j’ai vu que vous étiez x personnes. Moi, je peux peut-être te donner mon retour d’expérience par rapport aux autres boîtes. Donc voilà, moi ça m’intéresse de se faire un call d’une demi- heure comme ça on partage un peu nos tips et juste discuter. » Et ça, ça marche toujours parce que la personne voit toujours le potentiel que tu peux lui apporter et elle se dit : « Ok on va parler d’un sujet précis, on ne va pas parler de tout et de rien et ça va être hyper intéressant. »
Moi, je reçois plein de messages LinkedIn en mode : « C’est cool ce que tu fais, est-ce qu’on peut discuter ? »
Je réponds à chaque fois la même chose : « Pas de problème pour discuter, mais quelle est ta question ? Est-ce que tu as un sujet sur lequel tu veux discuter ? »
Je rajouterai que sur LinkedIn ou autre réseau, il faut toujours faire du follow-up ! Le réseau, ce n’est pas un one-shot où tu te dis tu as ajouté cette personne, donc elle est dans ton réseau et elle va te recommander. Ça, c’est un mythe auquel il faut vraiment mettre fin. Ce n’est pas parce que tu es ami ou que t’es en relation avec quelqu’un sur LinkedIn que hop, tu fais partie de son réseau ! Et c’est la même chose une fois que tu as vu la personne ! Il m’arrive souvent de recontacter des anciens clients avec qui je ne travaille plus en leur écrivant « Voilà j’ai pensé à vous, j’ai vu cet article. D’ailleurs comment ça va ? Etc. » Ça suffit juste pour garder le contact. Le jour où tu auras besoin de quelque chose, ce sera beaucoup plus simple que si tu n’as jamais donné de nouvelles pendant un an et que tu reviens tout d’un coup après un an.
J’avais une dernière question sur le freelancing : je sais que tu es un peu digital-nomad et c’est pourquoi je m’interrogeais : où travailles-tu ?
Aujourd’hui je travaille principalement chez moi. J’ai un petit café en bas de chez moi où j’ai mes petites habitudes, donc le matin j’aime bien travailler dans ce café-là. L’après-midi, je bosse souvent de chez moi sauf quand j’ai des rendez-vous. Après, dans mes objectifs de l’année sur la partie espace de travail, j’avais l’envie de changer régulièrement de cadre. Au moins une fois par mois en dehors de Paris. Du coup c’est ce que je fais, je l’ai quasiment fait tous les mois et donc je sors de Paris une fois par mois. Ça peut aller de trois jours à une semaine et du coup ça peut être en Europe. J’ai profité de faire un long voyage cet été pour aller bosser à l’autre bout du monde.
En février, je suis parti à Séville avec Valentin Decker de Livementor. En mars, je suis parti quatre jours avant pour bosser tout seul à Budapest. Ensuite, je suis parti bosser à Singapour pour rejoindre un ami, et j’ai ensuite bossé un peu à Sydney. Et là, je reviens de Madrid. Généralement, je ne pars pas juste tout seul tout seul sur une période de temps donné. J’aime bien être avec d’autres personnes c’est plus cool.
La question du digital nomadisme pose une question de business model : le freelance peut-il scaler ? Peut-il développer son activité sans être au four et au moulin ?
C’est à dire que tu peux faire scaler certaines parties de ton activité. Par exemple, tu peux faire scaler ton avant-vente, ta problématique client, faire un peu travailler ton client sur les propositions commerciales. Tout ça, tu peux l’automatiser. Donc ce qu’on appelle le scale. Pour ma part, je ne peux pas automatiser une stratégie de content marketing. Et d’ailleurs, je n’ai pas forcément l’envie d’automatiser ça parce que c’est moi, c’est mon cœur d’activité. Donc je dirais que l’activité de freelance en tant que telle n’est pas scalable.
En revanche, tu peux scaler avec d’autres produits à côté, diversifier tes revenus et là effectivement, dans ce sens c’est beaucoup plus scalable. Tu vois, demain, je peux avoir du revenu en freelance, du revenu avec le podcast, lancer une formation en ligne, un produit physique, peu importe. Donc, j’ai plein de sources de revenus qui font que mon business est scalable.
En fait, c’est très compliqué de scaler quand on est freelance. Le seul moyen que tu peux avoir de scaler ton activité de freelance, c’est d’avoir un produit. Donc par exemple, moi ça pourrait être de créer un abonnement où tous les mois, je livre au client un article par semaine avec un livre blanc, une newsletter, je ne sais pas… Et donc derrière, d’avoir automatisé le process, d’avoir d’autres personnes qui travaillent avec moi, etc… Mais là, tu rentres plus dans un business d’entrepreneurs au sens propre du terme plus qu’au sens de freelance.
Quelle est la différence entre un freelance et un entrepreneur selon toi ?
Pour moi, il y a une vraie différence entre le freelance et l’entrepreneur, Pour ma part, je ne me considère vraiment pas comme un entrepreneur aujourd’hui
Le but du jeu de l’entrepreneur, c’est de potentiellement monter une équipe. Tu vois, si on prend Stan Leloup, il a maintenant une équipe et potentiellement de faire du revenu et de gérer de l’activité et du business sans avoir une action directe. Ça veut dire que demain, un entrepreneur peut sortir de la société et ça ne veut pas dire que la société va complètement couler et qu’il n’y aura plus jamais de business.
Là où le freelance est très dépendant de lui-même et de son activité. quand tu es freelance, tu ne gagnes pas d’argent quand tu ne travailles pas. L’entrepreneur, lui, cherche à maximiser au maximum, de passer à l’échelle et d’avoir une qualité constante de services tout en multipliant le nombre de clients, de services et de produits vendus et peut gagner de l’argent en dormant, pour être clair.
D’ailleurs, je ne sais pas si c’est un gros mot d’être freelance, mais j’ai l’impression qu’on est peu à assumer le fait qu’on est en freelance. Enfin moi, je ne me vois vraiment pas comme un entrepreneur et j’ai beaucoup de respect pour les entrepreneurs, ce n’est pas du tout cette question. Mais je pense que je n’en suis pas un, en tout cas pas aujourd’hui.
Moi, je n’ai aucun problème à dire que je suis indépendant, que je suis seul et justement je trouve que c’est une force. Je ne me cache pas derrière de gros noms d’agences ou d’entreprises parce que les gens viennent me chercher parce qu’ils pensent que seul, je peux répondre à leurs questions et leurs problématiques et c’est ok avec ça. Demain, je serais peut-être un entrepreneur parce que j’aurais d’autres business. Mais aujourd’hui je suis un freelance, un consultant.
DES SOURCES D’INSPIRATION CHEZ LES INDÉPENDANTS
Doit-on absolument s’inspirer de grands entrepreneurs américains (Des Tim Ferriss, Gary Vaynerchuk ou Tony Robbins ?) pour se développer ?
Tu vois ces grands noms de l’entrepreneuriat – peut-être Gary V sur certains sujets –, ne sont pas forcément des sources d’inspiration pour moi aujourd’hui. Mes sources d’inspiration ce sont des indépendants. Alors oui, américains parce qu’ils sont plus visibles et plus matures, mais pas forcément les gourous qu’on peut voir partout. Parce que le risque c’est le copier-coller : Tu te dis : « Tiens, ça a bien marché aux États-Unis. On n’a pas encore ça en France, je vais importer ça et je vais faire du copier-coller. Je vais juste mettre mon nom dessus et ça va marcher. » . Au début, bien sûr c’est normal d’un peu copier, de prendre, de te nourrir de ceux qui t’inspirent. Mais avoir des sources d’inspiration ne veut pas dire, répliquer tout ce qui a été fait. Et on le voit dans le copywriting et le contenu. Il faut comprendre que les États-Unis et la France fonctionnent très différemment, que ce soit dans la culture ou la psychologie, on n’a pas du tout les mêmes décisions d’achats. Alors oui, ça prend plus de temps de créer son univers, développer sa marque personnelle mais sur le long-terme, ça payera beaucoup plus et tu pourras beaucoup plus te différencier de la masse de gens qui font juste qu’appliquer les techniques américaines.
Le plus important, c’est de mettre en avant ton expérience, tes convictions à toi et pas juste être un mini Gary V ou un mini Tony Robins.
Pourrais-tu citer quelques noms de freelances américains qui t’inspirent ?
Récemment, j’ai découvert quelqu’un qui s’appelle David Perrel, qui est très cool. Je parle souvent de Paul Jarvis qui est une belle source d’inspiration dans sa façon de communiquer, dans ce qu’il a développé sur les dix dernières années. Tu as aussi un type qui s’appelle Correy Haines, qui est plutôt dans le marketing. Donc là, c’est plutôt des sujets marketings que freelances. Je suis également Jimmy Daily, créateur du podcast Animalz.
Et de freelances français ?
En français, il y a eu beaucoup de freelances que j’aimais beaucoup sur le podcast. Je pense à Danilo Duchesnes, je pense à Rémi Rivas que j’aime beaucoup. Des gens comme Gabriel Gourovitch, ou Joseph Donyo, qui sont vraiment rassurants pour moi parce que j’aime bien leur parcours, leurs façons de penser, comment ils ont construit leur identité, leur univers à eux. Ce sont des gens qui sont hyper clairs et qui bossent comme des fous, qui n’en parlent pas et qui n’en font pas des caisses. Ça, c’est des gens qui m’inspirent plus que des gens qui sont trop show-off.
Comment découvres-tu ces nouvelles personnes ?
Je lis beaucoup beaucoup. Parfois dans beaucoup des bouquins, on cite d’autres personnes. Ma grosse source d’inspiration c’est Twitter. Je suis énormément de gens sur Twitter. Et je regarde parmi les gens que je suis, qui ils suivent. C’est comme ça que je suis un peu tentaculaire et que je sélectionne les bonnes personnes. Et je passe beaucoup de temps à décortiquer des newsletters que je reçois, à aller voir des sites d’indépendants, de freelances pour voir comment ils ont marqueté leurs offres, comment ils communiquent… J’ai récemment suivi deux freelances américains : Tom Critchlow, qui est plutôt un consultant en marketing high level. Ce sont des marketers aussi donc ça me parle pas mal oui.
UNE VISION ENTREPRENEURIALE CLAIRE ET METHODIQUE
Tu disais dans un épisode de podcast que tu arrêtais de regarder tes statistiques. Comment mesures-tu ton évolution sans outils de mesure ?
Ce que je veux dire, ce n’est pas de ne pas regarder ces stats, mais qu’il ne fallait pas baser la seule réussite d’un projet sur des statistiques.
Pourquoi ? Parce que si l’on ne regarde que des stats et qu’on est drivé par la stat’ tous les jours, on va se créer de la frustration si un, les chiffres ne décollent pas, si deux ils stagnent ou si trois, ils baissent de temps en temps. Et ce n’est pas bon d’être drivé par l’adrénaline de la statistique, du like, des vues, des commentaires. A mes débuts, quand j’écrivais des articles et que j’ai lancé le podcast, je n’avais pas des milliers d’abonnés. Si j’étais resté focalisé sur mes statistiques, j’aurais continué jusqu’à cinq épisodes et je me serais dit : « Ok, ça n’a pas plus décollé que ça donc le potentiel n’est pas énorme, j’arrête. »
Pour revenir sur mon article, l’idée qui en ressort c’est : ne base pas la seule réussite d’un projet sur des statistiques, mais lance-toi sur un projet parce que tu as vraiment l’envie de le faire, parce que c’est un projet qui t’anime vraiment, sur lequel tu es prêt à passer beaucoup de temps et à y investir de l’énergie sans y trouver un retour sur investissement rapide. Il n’y a que comme ça qu’à long-terme, tu peux réussir des projets .
Moi, tu vois avec le podcast pour les freelances, j’avais vraiment la profonde envie d’aller discuter avec des gens et de vraiment comprendre pourquoi eux ont réussi ? Qu’est-ce qu’ils ont mis en place ? Quels sont les échecs qu’ils ont eus ? J’avais cette volonté juste d’être hyper intéressé par ces gens-là et de discuter vraiment avec ces gens-là. Quand j’écrivais mes articles sur Medium, j’étais juste drivé par le fait que chaque semaine, j’avais ce challenge de me dire : « Ok, j’ai lu un bouquin, il faut que je puisse le résumer sur Médium ou que je puisse parler sur tel sujet. » Et j’avais juste cette envie-là de me dire : « Ok, là je vais parler de ça, ça va pouvoir me servir plus tard. Ça va être cool, peu importe s’il y a cinq personnes qui le lisent aujourd’hui. Ce n’est pas grave, ce n’est pas pour ça que j’écris. »
Inversement, il ne faut surtout pas faire un projet pour espérer gagner de la notoriété. Je pense que la notoriété et le succès, ce sont les impacts d’un projet, et non l’objectif du projet. Si le projet est de qualité, si c’est constant : je dis toujours que le succès d’un projet, c’est la patience et la persistance. À partir du moment où tu as ces deux choses-là, un jour ou l’autre tu auras un pic où tu auras plus de visibilité, une notoriété, et ton projet décollera potentiellement. La question, qu’on se pose tous c’est : à quel moment ce succès va-t-il arriver ? Et celle qu’on devrait tous se poser : quel est le temps qu’on est prêt à passer sur ce projet avant que ce moment-là arrive ?
Mais du coup, comment fais-tu la différence entre persévérance et acharnement ?
Il ne faut surtout pas être acharné sur un projet. Et en plus, ça se sent quand tu fais un projet parce que tu n’y crois pas vraiment, mais que tu sais qu’il faut le faire. C’est comme le podcast : beaucoup de personnes me contactent en me disant qu’ils veulent lancer un podcast. Pour la plupart d’entre eux, je sens que c’est juste une opportunité car il y a un hype autour du podcast en ce moment. C’est hyper à la mode, tout le monde en lance et donc il faut que je me lance aussi sinon je vais louper la vague. Et bien, il y a 95% de chance que ces gens-là, arrêtent leur podcast après quelques épisodes. Et du coup, on se retrouve avec des projets qui ne fonctionnent pas. Et c’est là que persistance et patience deviennent les qualités à développer. Quand on se lance dans un projet, il faut se fixer un rendez-vous régulier, être organisé et se dire : « Ok, je me lance sur ce projet-là. Je crois vraiment au projet. J’ai envie de le nourrir. J’ai envie de le développer, je sais que ça va m’apporter. Mais du coup, j’ai conscience que ça va peut-être prendre du temps et plus de temps que d’autres qui sont déjà passés par là pour faire connaître le podcast, pour faire connaître mon contenu, mes produits, mes services, mes vidéos sur YouTube, etc… »
Il faut donc avoir cette énergie en soi pour développer un projet, au risque de s’épuiser ?
Exactement. Et voici ce qu’il faudrait se dire : « Ça ne peut pas être autrement et il n’y a que moi qui puisse faire ce projet-là et j’ai envie de le porter loin. » Plus que de regarder les autres et avoir ce besoin de notoriété, en se disant : « Ah bah tiens, un tel, il a réussi en faisant un podcast. Bah tiens, je vais aussi faire ça pour réussir. » Ça, ça ne marche pas vraiment.
Les questions à se poser pour développer un projet solide sont les suivantes :
- Qu’est-ce que toi, tu as envie de montrer au monde ?
- Qu’est-ce que tu as vraiment envie de faire ?
- Où est-ce que tu vois qu’il y a des opportunités de marchés ?
Et c’est grâce à ces questionnement qu’on peut construire un projet sur le long-terme.
Si on rapporte ce raisonnement à mon podcast, voici ce que ça donnerait : j’avais la profonde envie d’apprendre, de rencontrer des gens et de développer mon réseau, j’avais un besoin et je savais que j’étais le seul parce que c’était un besoin personnel. Et il fallait que je rencontre des gens, il fallait que j’en apprenne plus sur le freelancing. Et il y avait une opportunité de business parce que personne en parlait vraiment et les seuls qui en parlaient vraiment, c’est devenu des formateurs à temps plein qui ne font plus du tout de freelance. Donc je me suis dit : « Ok la réunion des trois, je lance ce premier projet et il y en aura sûrement d’autres demain. Mais au moins, cette première pierre-là, il y a potentiellement un truc à faire. »
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